Mnémosyne E.V. AylingAll that we see or seem is but a dream within a dream. ✉PETITS PAPIERS : 23 ✉DATE D'ARRIVÉE : 18/07/2013 ✉POINTS : 0
Carnet de santé Dossier médical: To do list:
| Sujet: MNÉMOSYNE ELISABETH VICTORIA AYLING – I'M THE DEVIL; and i'm here to do the devil's work. Jeu 18 Juil - 15:24 | |
| Mnémosyne Elisabeth Victoria Ayling.
Carte d'identité date et lieu de naissance: 11 Juin 1981, à Saint Andews. âge: 32 ans.nationalité: Anglaise.groupe sanguin: Zéro négatif.métier ou études: Psychiatre.orientation sexuelle: Hétérosexuelle.statut: Célibataire.situation financière: Assez confortable.groupe: Kissing death.Qui se connaît, connaît aussi les autres,
Mnémosyne est une jeune femme assez grande, sans ses talons elle doit avoisiner le mètre soixante-seize, et avec… Je vous laisse deviner. Mais c’est aussi de grands yeux bruns verts aux nuances assez étranges, mêlant plusieurs nuances d’une palette sépia et comme vieillie par le temps. Quand on la voit pour la première fois, ce sont les choses que l’on remarque en premier en plus de sa longue cascade de cheveux châtains descendant au-delà de ses épaules. Il lui arrive quelque fois de faire des teintures plus sombres, plus dans l’idée de changement que de se faire remarquer. C’est d’ailleurs la seule chose qui change chez elle, car en vérité elle est comme une statue. Son bureau ne change pas, son visage non plus. Les mêmes tailleurs qui certes sont différents mais qui, lorsque vous la connaissez bien, remarquez qu’ils fonctionnent en un roulement parfait. Son nom est celui de la déesse grecque de la mémoire, et coïncidence remarquable, c’est aussi une exceptionnelle qualité qui chez elle a murit de façon exceptionnelle. Mémoire autobiographique particulièrement, Mnémosyne est capable de se souvenir de son enfance, des détails plaisants comme indésirables. Cependant elle n’en parle jamais, parce qu’elle n’en a pas envie mais aussi parce que c’est inutile. Son métier est d’entendre les autres, non le contraire, et de ce fait c’est une personnalité discrète, presque effacée. Elle n’est pas timide, mais indifférente et ne cherchera pas à se faire des amis ou avoir une relation plus poussée. D’ailleurs, elle n’en a jamais eu depuis son kidnapping. Dégoûtée par n’importe quel contact humain, elle ne cherchera ni les accolades ni les salutations chaleureuses. Elle ne serre même pas la main de ses patients, mais fais plutôt en sorte d’avoir les mains occupée ou chargée lorsqu’elle se déplace afin de ne tout simplement pas être emmerdée. Elle sort rarement ou alors fais en sorte de ne pas croiser quiconque qu’elle pourrait connaître de près ou de loin, le pire serait évidemment l’un de ses patients. C’est une psychiatre ne cherchant pas à connaître les gens pour lier des amitiés, mais plutôt pour constater. Elle excelle dans son métier et est sortie avec d’excellents diplômes des différentes universités où elle a été, mais humainement et socialement parlant elle ne cherche pas à voir au-delà. Mnémosyne met une distance énorme entre elle et tout ce qui pourrait l’affecter, cependant elle est humaine et l’une de ses plus grandes faiblesses sont les enfants. Elle ne supporte pas qu’on puisse leur faire du mal et est capable de les protéger si nécessaire, même si elle ne les connait pas. C’est en partie pour cela qu’elle évite le plus possible le pôle pédiatrie, la jeune femme n’aime pas beaucoup faire face à elle-même. Vous aurez donc peu de chances de la croiser hors de son bureau ou de chez elle, ou dans son atelier. C’est un petit appartement qu’elle a spécialement aménagé pour, qui ne dépend pas de son lieu de travail ni de son espace privé. C’est un terrain neutre en quelque sorte, où elle peut se retrouver mais aussi et surtout peindre. C’est une grande artiste, et sa capacité à mémoriser les paysages lui permet de les refaire sans le moindre problème. Pour son propre équilibre personnel, personne n’est jamais entré à l’intérieur, car la jeune femme a besoin d’un espace vital assez important pour ne pas avoir l’impression d’étouffer. Si elle est fragile ? Non, c’est une personnalité forte, mais elle fait en sorte que son risque de blessures psychiques soient proches de zéro afin de se préserver de quoi que ce soit. |
car chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition.
Hypermnésique – Mnémosyne à une capacité à se souvenir de sa vie et des évènements passés avec une exactitude troublante, pour qui n’aurait jamais rencontré cette pathologie cela peut paraitre extrêmement troublant mais elle le vit plutôt bien. Cependant cette faculté est apparue dans les débuts de son enlèvement, de ce fait, il est difficile voire impossible pour elle de se souvenir de ses parents biologiques. Dans sa vie de tous les jours, cela se traduit par une meilleure compréhension de la vie de ses patients et de leurs diverses pathologies car elle obtient une vue d’ensemble convenable. En bref, de par la conservation complète des souvenirs des différentes séances qu’elle a eues avec eux, elle peut finalement mieux les guider et ainsi prescrire ou discuter sans trop avoir peur de se tromper.
Syndrome de Stockholm (résolu) – Durant sa captivité, elle à développer une affection assez ambigüe envers son ravisseur. Mnémosyne a donc dû faire un énorme travail sur elle-même afin de ne pas se sentir triste quand elle pense à lui, non pas pour ce qu’il lui a fait, mais parce qu’il n’est plus là pour elle. De nombreux psychologues et psychiatres l’ont suivie pendant une assez grosse période de son existence, ce qui fait qu’elle connait son métier en tant que patient mais aussi en tant que consultant. Ce problème lui a cependant permit l’expansion exceptionnelle de sa capacité emphatique, de ce fait, elle est extrêmement efficace pour tout ce qui touche au domaine traumatique. Dans sa vie en général, l’impact le plus important reste son manque flagrant d’affection ou de capacité à s’investir dans une relation. Son « premier amour » reste bizarrement le seul et de ce fait elle est incapable de ressentir un désir physique pour quiconque. Elle reconnaît plus volontiers la beauté de l’inanimé ou de l’animal que de l’humain.
Responsabilités – Responsabilités – Psychiatre à la clinique depuis un bout de temps, elle s’occupe des patients qu’on lui recommande ou qu’on lui confie sans faire réellement d’histoires. Les collègues savent ce dont elle est capable, elle aussi et reconnaît sans réellement de complexes ses limites. En psychiatrie, elle est consciente que des voies alternatives existent au simple traitement ou aux médicaments, aussi, elle n’hésitera pas à plonger un patient sous hypnose ou le mettre en transe afin de mieux faire ressurgir une partie de la personnalité, ou aider à se remémorer un souvenir traumatique afin de mieux cerner le problème. Bref, elle n’a pas vraiment de responsabilités. Quant à ses motivations elles sont relativement simples, on lui a proposé un poste et elle a accepté. Fin de l’histoire.
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That's the thing about pain, it demands to be felt Ca avait l’odeur de terre fraîchement retournée. Un peu comme les champs. Un peu comme une tombe. Le réduit dans lequel elle était enfermée n’était pas très spacieux, en fait, c’était à peine un placard à balais. Parfois même elle se demandait si s’en avait pas été un, mais pour avoir vu au dehors, il était finalement impossible qu’il puisse y avoir un quelconque placard dans cet endroit. Non. Pas ici. Pas en ce lieu. Il n’y avait pas grand-chose non plus, un petit matelas dans lequel elle pouvait se caler, mais elle avait réussi à trouver une position assez confortable pour ne pas trop y penser. Quelques livres d’un âge qu’elle avait à présent dépassé et dont elle ne pouvait lire les lignes qu’au plus fort du jour, les rayons du soleil ne représentant qu’un trait fin et variable sous et au-dessus de la porte en bois massif. Elle l’aimait beaucoup cette porte, c’était une jolie pièce en chêne canadien qui pouvait résister à tout ce qui existait. Il lui avait dit préférer le bois au fer, parce qu’il n’y avait « rien de mieux au monde », sauf pour les entraves. Il avait toujours un rire bizarre quand il parlait de ses liens, et parce qu’apparemment « les cordes ça irriterait trop la peau », ça aussi il le répétait à longueur de journée. La petite fille fixa un moment ses poignets dans la pénombre, car même sans ça de petites marques cerclaient sa peau frêle. Quelques fois elle avait beaucoup de mal à le comprendre. Mais elle était sûre d’une chose, elle aimait beaucoup cette porte, vraiment. Elle connaissait la moindre de ses rainures, de ses interstices, elle pouvait prédire avec une rare exactitude à quel moment et où pousserait de la mousse dessus – car il faisait très humide là-dedans ! –. Elle paraissait… Vivante, étrangement. Le bois était mort depuis longtemps, en même temps que l’arbre dans lequel il avait été taillé, mais elle avait l’impression de pouvoir « ressentir » ce qu’il pouvait exprimer, même de façon infime. Elle s’ennuyait beaucoup, durant ces journées passées seules, mais elle n’avait pas besoin de grand-chose pour s’occuper l’esprit. Quand elle était assez sage, il l’emmenait en dehors de la cabane pour voir le ciel et faire une petite balade. Généralement en été, même si elle appréciait énormément la neige. Et puis, même depuis son petit coin à elle, quand la météo s’y prêtait, elle pouvait entendre la pluie et le martellement des gouttes sur le sol d’humus et de mousse, sur les feuilles des arbres, sur l’importe quelle parcelle que pouvait capter son oreille. Lorsque les caprices naturels cessaient, sa curiosité passait alors du haut vers le bas, lorsque l’eau s’infiltrait dans la terre et venait jusqu’à humidifier les murs de sa sentinelle. Toute la forêt exaltait alors les parfums musqués et délicieux de ses entrailles, mélange de champignons et de sous-bois. Do…Ing ? Lorsque la terre était assez molle, elle pouvait plonger ses mains, ses bras, comme pour enlacer cette matière nourricière et l’étreindre comme une mère. Elle collait son visage contre ces milliers de particules en espérant se faire aspirer par elle, s’en imprégner comme ses maigres et fins vêtements se fondaient dans cette humidité délicieuse et bienvenue. Bienveillante. Docte… A…Ing ? C’était un sentiment qu’elle ne connaissait que là, car même s’il était gentil parfois, il lui faisait souvent mal. Et puis ça la gênait. Elle n’aimait pas cette lueur dans ces yeux à ces moments-là, il changeait. Il changeait du tout au tout. Elle n’avait plus peur, elle avait passé l’âge d’avoir peur, mais elle avait toujours une appréhension à chacun de ses retours. Oh, elle ne dirait pas qu’elle s’y était faite ! Mais disons qu’elle n’y pouvait pas grand-chose… Docteur Ayling ?Mnémosyne ouvrit les yeux, elle s’était assoupie quelques minutes tandis qu’un confrère lui secouait délicatement l’épaule, sans trop forcer. Elle le remercia par l’ombre d’un sourire, entre eux ils se comprenaient. « Il y a un nouvel arrivant, je crois qu’il serait judicieux que vous examiniez son dossier. » Elle remercia le psychiatre et pris le dossier qu’il lui tendait. Elle était là depuis quelques semaines et déjà elle croulait sous le travail, il fallait dire que sa branche était assez prise dans cet environnement. La jeune femme ouvrit les papiers et en inspecta la première page et même si à l’extérieur rien ne semblait se produire, si vous êtes assez attentif peut être pourriez-vous découvrir une micro parcelle de sourire sur ce visage lisse et attentif. Thanatos Mikhaïl Vassilievski.Les étoiles brillaient fort dans le ciel parfaitement dégagé, elles étaient des milliers de points lumineux en suspension sur la toile de l’univers. Ils marchaient côtes à côtes, silencieusement. Il lui avait proposé de se balader cette nuit, d’aller faire un tour dehors pour admirer la voute céleste et parce que le temps s’y prêtait bien. L’air était chaud malgré l’heure, presque caressante et encore chargé de la chaleur du soleil. Lorsqu’elle touchait les feuilles et les écorces, la jeune fille pouvait percevoir les vibrations que celles-ci lui envoyaient et sentir comme un roulis de billes sous ses doigts l’empreinte presque mémorielle des rayons chaleureux à présents disparus. Elle n’était pas attachée, cette fois. Il n’avait jamais accepté qu’elle ne sorte seule ou sinon entravée par une corde de marin à sa cheville, qu’il tirait pour lui signifier de rentrer. Cette fois elle était libre, c’était une sensation étrange. Elle savait que quelque chose clochait, quelques jours auparavant elle avait saigné à un endroit… Il avait fait une drôle de tête quand elle lui avait dit, quand il avait vu. Il ne l’avait plus touchée depuis… Est-ce qu’elle le dégoûtait à ce point, maintenant ? En tout cas, elle se sentait dégoutante. Elle était pourtant persuadée que ce n’était que passager, quand on saigne, ça fait une croute, et puis ça cicatrise. Etait-elle capable de cicatriser, même à cet endroit ? Elle avait beaucoup pleuré durant les journées qu’elle passait seule, c’était le minimum qu’elle pouvait faire pour ne pas le rendre trop triste lui. Elle avait pourtant essayé de lui parler, de lui expliquer, mais il ne lui avait dit qu’une seule chose. « Tu es trop grande. » Elle avait crié, c’était la première fois qu’elle criait sur lui, qu’elle lui en voulait, elle lui avait hurlé qu’elle était une minuscule gamine, qu’elle n’était pas grande, que quand elle lui disait ça c’était juste pour lui laisser plus de temps dehors, qu’elle se débrouillait, mais qu’en vérité elle n’était rien. Elle n’était rien parce que sans lui elle ne pouvait rien faire. C’était lui qui lui avait montré le DVD du Magicien d’Oz, elle adorait Judy Garland, elle adorait ce film, elle voulait voir l’Epouvantail, elle voulait marcher sur le chemin de brique jaune. Toutes les petites filles rêvent de ça ! Pas les grandes ! Jamais une grande fille ne pourrait croire à ces balivernes ! Il n’avait rien répliqué, il s’était assis dans le canapé et elle était retournée d’elle-même dans sa sentinelle. Ça avait été la plus longue nuit de sa vie, elle se sentait complètement abandonnée. Et puis, quelques jours plus tard, il lui avait proposé de sortir. Au début elle s’était méfiée, elle ne savait plus quoi penser, et elle eut un espèce de glapissement de bête blessée lorsqu’il laissa la corde de marin là où elle était. Il avait seulement commencé à marcher, et elle l’avait suivi. Ils s’étaient enfoncés durant plusieurs minutes dans la forêt sans qu’ils ne disent rien, sans qu’ils aient besoin de se dirent quoi que ce soit. Quand enfin ils arrivèrent, elle comprit. C’était une jolie clairière d’une vingtaine de mètres carrés à peine, bien dissimulée derrière les arbres. Les rayons fantomatiques de la lune se couchaient et éclataient en un voile luminescent sur l’herbe grasse et épaisse. Le vert diurne était remplacé par le noir, le bleu et quelques nuances plus claires mais difficilement reconnaissables. Quelques fleurs éparses tapissaient comme des gerbes de peintures éclatées le sol confortable, agréable. Un sol qui serait bientôt sa maison, car un trou était creusé à quelques mètres d’elle. Elle ne savait pas quel changement s’était opéré en elle durant ces courtes secondes de son existence, peut être son besoin de vivre, une soudaine répulsion. Mais une chose était certaine, le besoin de courir avait été plus fort. Sans même qu’elle ne s’en rende compte au début, son instinct avant à présent pris le dessus sur sa propre réflexion. Cela s’était fait naturellement, et bizarrement, cela avait semblé se dérouler au ralenti pour elle. Elle ne sentait plus qu’à présent ses poumons se gonfler et de dégonfler complètement au fur et à mesure de ses respirations profondes, ses petites jambes frêles s’écorcher au contact des arbres, son sang pulser dans ses veines comme les trombes d’une vague d’un océan déchainé. L’adrénaline avait quant à elle déversé des barriques entières de pur énergie, parcourant chacune de ses cellules et lui donnant une énergie qu’elle ne s’était jamais connue. Cependant, malgré la vitesse, malgré ses vociférations dans son dos, elle était calme. Ses yeux, sa peau, tout son être et son organisme anticipait les différents mais subtils changement de terrain. Elle se sentait transcendée par la forêt au contact de ses petits pieds nus, les pierres ne lui faisait pas mal, les flaques ne la faisait pas glisser, les racines ne la faisait pas trébucher. Elle était entière, complète, bien plus qu’elle ne l’avait été au contact de la porte qui lui servait de barrière entre elle et le monde extérieur. Entre elle et cette formidable toison de l’univers. Ce morceau de bois mort lui semblait bien dérisoire à présent comparé à ces immenses arbres, à ces protecteurs, non des geôliers. Le ciel pris des nuances plus claires tandis que ce qui semblait être l’ombre d’un humain au cœur de la végétation disparut sous la brusque couche de couleur. Les traits se firent plus mous, plus éparses. La forêt était devenue étrangement bleue, les écorces, les feuilles, l’herbe et même les montagnes qui créeraient comme une cuvette isolée au milieu de ce monde, complètement hors du temps. Un autre coup de pinceau dit disparaître un morceau de toile restée blanche, remplissant les trous par une couleur sombre et pénétrante. Une nouvelle flopée d’étoiles acheva l’ensemble troublant. Mnémosyne fixa quelques instants son tableau avant de se relever pour se passer les mains sous l’eau. La lumière du crépuscule filtrait largement dans les fenêtres, faisant baigner la pièce d’une agréable couleur orangée, presque rouge. La jeune femme sorti son portable, il était presque l’heure pour elle de partir car une séance était prévue dans environ une heure. Prenant ses clés et son manteau, elle referma le minuscule appartement, laissant derrière elle sécher les couches nocturnes de son passé. |
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