https://www.youtube.com/watch?v=N-as7PV-fjM

- Racontez nous un peu votre histoire.
- Mon histoire ? Que vous dire sur moi ? J’ai eu une enfance tout à fait normale : je n’ai jamais, certes, eu d’amis, parce que je m’inventais un univers moi, fait de poèmes et de livre, mais j’ai toujours été heureuse. Je crois même qu’au jour d’aujourd’hui, je regrette cette partie là de ma vie.
- Et pourquoi est-ce que vous avez des regrets ?
- J’étais libre. Je pouvais sortir et marcher dans le parc. Je pouvais courir, essayer d’attraper des papillons. Je pouvais manger au restaurant, je pouvais regarder mes parents sans qu’ils ne se mettent à pleurer.
- En quoi n’êtes vous pas libre aujourd’hui Mell Jung ?
- Je suis malade.
- De quelle maladie êtes-vous atteinte ?
- J’ai une maladie qui me fera mourir dans 10 ans maximum. Le genre de maladie incurable où l’on voit la mort se rapprocher, sans jamais pouvoir l’arrêter.
- Je vois.. Comment vivez-vous à l’heure d’aujourd’hui ?
- Est-ce que je vous ai dis que je vivais ? Je suis devant vous aujourd’hui, mais est-ce que je vis ? Mon teint est aussi pâle que celui d’un mort. Ma force se résume à la force d’une personne agée. Mes mouvements sont comme ceux d’un robot trop rouillé à force d’aller se baigner dans l’eau. Je ne vis pas monsieur, je survie.
- Y a-t-il une raison au fait qu’à ce jour, vous vous battez ?
- Oui monsieur.
- Quel est-elle ?
- Pour ma famille, et pour lui monsieur.
- Lui ?
- Je suis actuellement internée dans un hôpital spécialisé. Et j’ai rencontré quelqu’un. Un homme pour être plus exact. Il est tellement gentil avec moi, il me porte tellement d’attention que oui, je l’avoue, j’ai peur. J’ai peur d’être un fardeau pour lui. Et puis après tout, notre relation n’est pas bien vu par sa petite sœur qui est dans le même hôpital que moi. Peut être que nous sommes trop proches monsieur, c’est possible. Mais je pense qu’il est un soutient vital à ma survie d’aujourd’hui.
- Très bien. Et votre adolescence ? Comment avez-vous gérer la maladie, et comment avez-vous réagis lorsqu’on vous a annoncez que vous alliez aller où vous êtes aujourd’hui ?
- Mon adolescence ? Cela a été plutôt un échec. Médecin sur médecin, examen sur examen, chute sur chute. J’ai cependant réussis à étudier jusqu’à ma première année de lettre, ma passion. Et quand on me l’a annoncé, j’ai pleuré. Je pense que tout le monde pleurerait à ma place vous ne croyez pas ? Je pense que ça nous fait mal sur le coup. Et puis, ce monde est un monde fait d’injustice et de mensonge.
- De mensonge dîtes-vous ?
- Oui. On me donne dix ans à vivre monsieur : mais à la vitesse où la maladie avance, j’ai bien peur qu’il ne soit trop optimiste. Parfois, j’ai même besoin d’un fauteuil pour me déplacer. Et une sonde gastrique m’est parfois posée quand je n’arrive pas à manger.
- - Merci Lahmia. Un dernier mot ?
- Oui. A tout ceux qui n’ont pas de maladie, ou qui vont s’en sortir : vivez. Vivez pour des gens comme moi qui n’auront jamais la chance de vivre leur vie comme ils l’entendent. Merci.