Cher  journal,

Aujourd'hui je suis allé chez la psy après les cours, comme tous les lundi soir, mais cette fois-ci c'était pas comme d'habitude. Il y avait ma mère. Ça m'a surpris parce que d'habitude elle vient jamais, mais apparemment la psy avait quelque chose d'important à lui dire. Du coup elles m'ont laissé poireauter pendant au moins trente minutes dans la salle d'attente, et j'en ai profité pour jouer avec les petits qui attendaient leur rendez-vous avec le pédopsychiatre, dans le cabinet d'à côté. Et c'était cool parce que d'habitude j'ai pas vraiment le droit de faire ça.  Ils devaient pas avoir plus de dix ou onze ans. Il y en a même un qui m'a demandé si moi aussi j'allais rentrer au collège l'année prochaine... Je sais que je ne fais pas mon âge, on me le dit souvent, mais à ce point ?... Quoiqu'il en soit ça m'a fait rire, et plaisir aussi. À cet âge ils disent tous qu'ils ont hâte d'être grands, mais ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont. Moi qui ai seize ans, si je pouvais faire en sorte d'avoir à nouveau leur âge et d'y rester, je le ferais sans la moindre hésitation. Vieillir, ça n'apporte que des problèmes... et de la barbe.
Bref, pour en revenir à la psy, elle a fini par me faire rentrer dans son cabinet. Maman avait l'air bouleversée et les yeux rouges, comme quand elle épluche des oignons. Mais y avait pas d'oignons chez la psy, alors j'imagine qu'elle a du lui dire quelque chose de vraiment pas marrant... Elle a fini par m'expliquer : en fait, il paraît que j'ai un début de maladie. Alzheimer, ça s'appelle, ou un truc du genre. On dirait un nom de marque de bière... J'ai pas trop compris de quoi il s'agit, juste qu'apparemment ça fait perdre la mémoire. C'est vrai que parfois le soir ça m'arrive d'avoir oublié que j'ai fait ou dit quelque chose dans la journée, mais ça peut arriver à tout le monde, non ? Et puis de toute façon, les maladies ça se soigne, je vais dire à Maman de ne pas s'inquiéter, tout ira bien.

« Dis, Thalia... c'est vrai que mon cerveau c'est un gruyère ? » Ma jumelle me dévisage pendant quelques secondes avec de grands yeux surpris, puis nous éclatons de rire tous les deux. « J'l'aurais pas formulé comme ça, mais... en gros, ouais, c'est ça. » Dit-elle en portant une cigarette à ses lèvres. Je m'empare alors du briquet posé à côté d'elle et j'approche la flamme de sa marlboro, dont le bout se met à rougeoyer dans la nuit. « Merci. » Murmure-t-elle en me souriant, avant d'aspirer une longue bouffée de fumée pleine de nicotine. Assis sur le toit de la maison, nous levons la tête vers le ciel. Ce soir, il est parfaitement dégagé et la voie lactée resplendit au dessus de nous, semblable à un voile opalescent flottant dans l'immensité de la nuit. Et comme toujours, à chaque fois que ce spectacle s'offre à moi, je ne peux m'empêcher de laisser voguer mon esprit vers les étoiles les plus lointaines, et je me demande si l'une d'entre elle ne m'attend pas quelque part. Un monde lointain, perdu aux confins de l'espace, parmi les nébuleuses et les nuages interstellaires, où je me sentirais enfin à ma place... La main de Thalia agrippe soudain la mienne, et je sursaute violemment. Ses yeux bleus me fixent avec gravité. « Mordred... Tu... Tu m'oublieras pas, moi, hein ? » Je lui souris et passe un bras autour de ses épaules pour la rassurer. « Jamais. Tu es la personne que j'aime le plus au monde, comment pourrais-je t'oublier ? » Lentement, elle vient poser sa tête sur mon épaule, et nous restons comme ça jusqu'au petit matin. Jusqu'à ce que le soleil surgisse à l'horizon pour venir effleurer de son pinceau d'or la cime des arbres et peindre des reflets ambrés sur les toits d'ardoise.
Cher Journal,

Aujourd'hui je suis pas allé en cours, Thalia et moi on a séché. Au début je voulais pas, parce que c'est pas très sérieux, et aussi parce que j'ai le bac à la fin de l'année, mais c'est qu'elle est persuasive ma sœur... Et de toute façon, je n'arrive pas du tout à me concentrer, que ce soit sur les révisions ou autre chose, et puis je sais bien que je l'aurai. Il faut vraiment le faire exprès pour ne pas l'avoir... Alors à la place de finir notre nuit sur une table au fond de la salle de maths, on est allés se balader sur le port, et on a fait ce qu'on sait faire de mieux : n'importe quoi. Courir sous la pluie battante, sauter dans les flaques, chanter des chansons débiles, improviser une chorégraphie en pleine rue et réveiller tout le quartier, c'était drôle... J'aime les journées comme ça avec Thalia. J'aime ces instants où l'âge et le nom n'ont plus d'importance, où je peux être moi-même et non pas un stupide pantin qui doit faire tout ce qu'on lui dit, se comporter en adulte et se tenir bien sous prétexte que son père a un fichu titre de noblesse. Comme si ça avait la moindre importance...
Après ça on est allés au Queen's Arcade. Je comprendrai jamais l'attrait qu'a ma sœur pour les centres commerciaux, c'est pleins de bruit et de gens... Mais bon, c'était sympa quand même. On a mangé au McDo et puis on est allés voir Grindhouse au cinéma. Ensuite on a traîné dans les rues avec quelques amis, et on a fini par rentrer parce qu'il y avait pas grand chose d'autre à faire. Au fond, c'était une journée complètement banale, comme des milliers d'autres adolescent doivent en vivre tous les jours, mais elle était bien, et je préfère la noter parce que sinon je sais que je vais l'oublier. J'oublie de plus en plus de choses, d'ailleurs, et ça fait peur à Maman. Hier je l'ai entendue parler de déménagement avec Papa. Je crois qu'ils veulent aller en Australie, dans quelques années, quand Papa aura fini son contrat avec je ne sais qui. Je ne sais pas trop quoi en penser, bien que Thalia me répète sans arrêt que ça va être génial là-bas. Je suppose que je finirai par m'y faire, même si Cardiff me manquera certainement beaucoup au début... Quand même, je me demande pourquoi ils ont choisi l'Australie. C'est vrai, c'est au bout du monde, loin de tout... Mais apparemment là-bas il y a une clinique où Maman veut que j'aille, je crois que c'est la psy qui lui en a parlé. D'un côté ça pourrait être sympa, on a de la famille qui vit là-bas. Mais je n'ai pas du tout envie d'y aller. Je n'ai pas l'impression d'être malade, je veux juste qu'on me laisse tranquille.

« NON J'IRAI PAS, J'IRAI PAS, J'IRAI PAS. – MORDRED ALEXIUS LOVECRAFT, DESCENDS DE CET ARBRE IMMÉDIATEMENT. » Début de journée tout à fait normal chez les Lovecraft. Hier soir, mes parents m'ont forcé à faire ma valise, ça y est, ils se sont enfin décidés à se débarrasser de moi. Oh, je sais bien que ce n'est pas de gaieté de cœur – quoique avec mon père j'me demande... – mais ça ne change rien au fait que je. ne. veux. PAS. PARTIR. Je ne veux pas aller en Australie, ni dans leur clinique pourrie et finir ma vie là-bas à me traîner dans les couloirs en chemise de nuit, une perfusion à la main comme un vieux déchet. Ils ont beau me dire que ça va aller, que ça va bien se passer, j'y ai moi-même cru au début et je peux pas m'empêcher d'espérer, mais au fond je sais que c'est pas vrai. Sinon ils auraient pas l'air si tristes quand ils me regardent. Surtout Maman... Mes parents et ma sœur me dévisagent, en bas du chêne où je suis monté, derrière la maison. « Allez Bro, descends de là, t'as l'air con. Je sais que c'est pas marrant, mais il le faut. Et puis tu seras pas tout seul, j'vais venir te voir souvent. T'inquiète pas. » Je les dévisage tour à tour, en essayant vainement de prendre un air menaçant, mais j'ai sans doute juste l'air d'un gosse qui boude. Les secondes passent, et je finis par me résigner. Je m'agrippe aux branches et me laisse tomber d'un bond agile sur la pelouse. Ma mère s'approche de moi et m’ébouriffe les cheveux avec un sourire désolé. Je lui réponds par une moue renfrognée, avant de glisser mes mains dans mes poches et de me diriger vers la voiture. Bientôt, le moteur démarre en vrombissant, et le paysage se met à défiler sous mes yeux. J'appuie ma tête contre la vitre froide et contemple avec un pincement au cœur, et sans doute pour la dernière fois de ma vie, les rues encore désertes de la ville qui m'a vu naître.

TON PSEUDO MERDEUH :bave: rebienvenuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuue

Merciiii

Un 2e Matt Smith  

Re-bienvenue <3<3

Y en aurait eu qu'un si j'avais pu faire mon DC plus tôt  
Merci bien l'ami

(ps: je m'occupe bientôt de faire tes avatars )

(aaah merci, rien ne presse t'en fais pas )

Maintenant que je lis asexuel, et que je vois Matt Smith, est-ce que tu ne serais pas Ezra sur NYCL ?

Ah non, désolé, je n'ai jamais mis les pieds sur ce forum

Ah okay parce que on a un Matt Smith asexuel aussi depuis pas longtemps mdr ça faisait beaucoup de coïncidences.

J'avoue
Nan, je suis seulement sur IB et BP, j'arriverais pas à gérer trop de forums à la fois. :B

Bienvenue!  

Re-bienvenue à toi! Lovecraaaaaft (fan de l'écrivain)! ♥

Merci à vous deux

Chloe E. Ring a écrit:

Lovecraaaaaft (fan de l'écrivain)!

De même, c'est mon écrivain préféré *-* Je voulais lui rendre un petit hommage avec ce DC

Un autre membre tente Smith, il a trois jours pour terminer sa fiche autrement l'avatar te reviendra de droit.

Merciiii