Elsa est assise sur un divan près de la fenêtre. Elle regarde à travers la vitre, les yeux perdus dans le vague. Elle ne regarde pas vraiment ce qui se trouve au dehors. Elle réfléchit plutôt. Elsa pense à sa vie, à tout ce qu’elle a vécu. Il y a un goût amer dans sa bouche. Elle ne se sent pas bien. Elle préfère être seule, plutôt que dans cette pièce avec tous les autres. Elle aime beaucoup trop la solitude et le personnel soignant n’aime pas cette attitude. Ils ont peur qu’elle commette pour la troisième fois l’irréparable. Pourtant, ce n’est pas son intention. Elle est plus forte désormais, même si elle refuse de quitter la clinique Waters. Contrairement à d’autres, elle a choisi d’être ici. C’est le seul endroit au monde où elle se sent en sécurité, à l’abri.

« Pourtant, je suis toujours là… Tu n’as pas réussi à me chasser… » qu’il dit. Le frère d’Elsa n’est pas là physiquement, mais elle le voit quelque fois. Elle en a peur, mais le chasse de son esprit rapidement. Elle sait qu’il n’est pas vraiment là. Ce n’est que le fruit de son imagination dérangée. Une autre des raisons pour laquelle elle préfère rester là où elle est; c'est-à-dire, à l’hôpital pour les fous. C’est ce qu’elle est, non?

La jolie brune se lève et se dirige vers la sortie. Comme elle va mieux, elle a plus de privilèges que les autres. Parfois, ils en sont jaloux. Et c’est vraiment très malheureux. Elle n’a rien demandé. Elsa ne demande jamais rien.

Un homme se lève et se dirige vers elle. Il lui bloque la sortie. « Qu’est-ce que tu fais ma jolie? » dit-il. Elsa a peur des hommes. C’est de sa faute à lui. Elle sursaute et s’éloigne, mais il continue de se rapprocher. La crise d’angoisse approche à grand pas. Mais elle ne peut rien y faire… Il n’y a malheureusement personne pour l’aider. Pour une raison X, il n’y a pas de personnels dans la salle. Ils ont choisi le bon moment!

Que va-t-il arriver à Elsa? Elle n’a qu’une envie. C’est de se rouler en boule sur le sol et de se tenir la tête entre les mains. Mais elle ne peut pas. Elle est tout simplement paralysée par la peur. L’homme lui fait penser à son frère, même s’il n’en a rien à voir physiquement. C’est quelque chose dans son regard…

" qu'est-ce que tu regardes? ... " John fixait toujours cette fille, une gamine qui paniquait juste au touché d'un homme, tu parles d'un trouillard. Il ne m'écoutait pas, comme toujours. Si seulement je pouvais le frapper pour qu'il réagisse, tout ce que je pouvais faire, c'était crier plus fort.Allait-il vraiment m'écouter? Je ne crois pas.Cela fait quatre ans que je lui parle, mais qu'il ne porte aucune attention à ce que je dis. C'est peut-être important, mais il m'ignore. Bon j'en ai assez d'être ignoré comme ça, je vais lui faire comprendre que j'existe. Le fait qu'on soit tous les deux assis à l'écart m'aide beaucoup. " Hey DuCon! Je te cause! " Je grognai par la suite.

Je me retournai en me redressant. J'eus l'impression qu'on me parlait. Simple détail : je suis assis seul au fond de la salle. Mon regard était fixé vers cette brunette, elle semblait préoccupée par quelque chose, mais cette voix est venue me troubler, encore elle. Elle me crie de plus en plus dessus et je n'y peux rien. Je n'arrive pas à la faire taire. J'arrivais à l'ignorer, mais maintenant, elle prend plus d’ampleurs. Depuis que je suis rentré ici, elle s'amuse avec moi et je fais tout pour l'ignorer, mais rien n’a fait. Je regardai autour de moi, par chance, je n'avais attiré aucun regard. Le personnel de garde s'était éclipsé et avait laissé les malades entre eux. Car oui, nous sommes considérés comme malade, fous et autres termes possibles. Je m’apprêtais à me rasseoir, quand je levai les yeux vers la fenêtre. Elle n'y était plus. Je ne fis que pousser un soupir continuant ma descente vers la chaise. J'entendis un rire et levai les yeux à nouveau. Cette fois, ce fut plus violent et surtout plus bruyant. Je repoussai la table qui bascula au sol. Je me redressai et m'approchai d'un pas presque volant. Je m'arrêtai derrière lui, lui tapant sur l'épaule. Il se tourna vers moi et gloussa quand je lui fis signe de s'éloigner. J'étais plus imposant que lui et mes muscles étaient contractés faisant ressortir mes veines. Je le regardai s'éloigner et je me calmai reprenant cet air paternel que j'avais constamment. Mon regard était de son bleu clair et ne présentait qu'une douce lueur. J'affichai un léger sourire. " ça va? "

Il s’approche de plus en plus d’elle. La respiration d’Elsa se fait de plus en plus bruyante. La peur se lit dans son regard. Elle ne sait pas quoi faire. Fuir? Mais son corps est paralysé. Elle ne peut pas bouger. Elle respire de plus en plus rapidement. Elle commence à manquer d’air. L’homme n’a pas l’air de se rendre compte que s’il continue, elle va s’étouffer et manquer d’oxygène. À vrai dire, il s’en fout complètement. On ne connait pas son but véritable, mais ça aussi, on s’en fout. C’est l’effet qu’il a sur Elsa qu’il faut prendre en considération. Il finit par rire tout simplement, tout comme son frère qui est de retour. « Tu es pathétique… » qu’il lui murmure à l’oreille. Elle sursaute. La jolie brune ne comprend pas ce qu’il fait là. Elle le déteste, mais il ne s’en va pas. Il reste.

Mais quelque chose se produit. Il y a eu bruit sourd. Mon regard est attiré dans cette direction. Celui de l’homme aussi. Il s’agit d’un autre patient qui vient de renverser une table. John, qu’il se prénomme. Il est lui aussi interné en psychiatrie. Elsa ne comprend pas pourquoi il est là avec les autres… Il est violent et le montre à l’instant même. John se rapproche rapidement de la scène. Il tape sur l’épaule de l’homme et lui fit signe de s’éloigner. Il bat finalement en retraite.

Mais la situation ne va pas pour le mieux pour Elsa. Il y a toujours un homme bien trop près d’elle. Cependant, John a toujours cette expression paternelle lorsqu’il est en présence de la jolie brune. Il a l’air doux et gentil. Cette attitude terriblement contradictoire rend toujours confuse Elsa.

«  Ça va? » demande-t-il. Elsa n’en a aucune idée. Son frère n’est plus là. Un membre du personnel vient d’apparaitre, ce qui la calme. Sa respiration redevient à peu près normale. Alors, la réponse est peut-être affirmative. « Oui, ça va. Merci. » dit-elle. Elle est sincère. Il l’a sauvé.

Mais elle ne sait pas pourquoi il agit comme cela avec elle. D’habitude, les gens s’en fiche d’elle. Mais jamais lui. « Pourquoi fais-tu toujours cela? » lui demande-t-elle. Ça l’intrigue, malgré elle. Sa curiosité cache un peu sa peur, même si elle est toujours là, sournoise.

" Alors là, c'est nouveau ça. Tu prends soin d'une gamine dans son genre ? T'as jamais fait ça, p'tit con! Tu ne t'occupes même pas de moi! Laisse-là dans sa misère et vient te battre avec moi. Tu vas voir, c'est plus interessant. " C'est fou à quel point John peut agir en idiot Si j'étais lui, j'aurais bien profit de la fragilité de cette gamine. Frêle, ça l'aurait été un pure délce. Je me serais amusé, déjà à la regarder pleurer, ou s'immobiliser ainsi me ferait frémir. Je frissonne déjà juste à l'idée d'y penser. Le détail que je devrais régler en premier c'est John. Il ne me laisserait jamais faire sans intervenir. La preuve, il est intervenu face à cet inconnu. Je sais pourquoi il s'attarde à elle, mais jamais il n'oserait le dire, personne n'était au courant de tout ça, de cet histoire qu'il cache à tout le monde, que lui et notre père cachaient à tout le monde. Un jour j'utiliserai sa bouche et tout sera dit. Je me prépares à chaque silence.

J'en ai marre d'entendre la voix dans ma tête. Elle me fait perdre la tête et pourtant je connait la solution que me permettrait de ne plu l'entendre. Il y a deux solutions qui ferait en sorte que le silence serait de retour dans ma tête. Une assez radical qui me rendrait tout aussi silencieux et qui pousserait ma fille aux larmes. L'autre qui m'obligerait à ingérer quelque chose à tout les jours à plusieurs reprises. Je ne voulais pas de quelque chose comme ça. Je préférais prendre le contrôle, comme j'avais fait avec la situation présente. Je regardais la jeune femme, Elsa, c'est brunette douce et discrète. Je la voyais toujours dans son coin en silence, elle m'avait facilement intrigué et pour être honnête, elle rendait mes journées plus intéressante, du moins mes journées étaient remplies de quelque chose. Maintenant que je lui faisais réellement face, je ne savais pas vraiment quoi dire. Je savais très bien qu'elle ne supportait pas réellement la présence d'homme. Quand je m’apprêtait à faire un pas vers l'arrière, elle prit le choix de répondre. Sa voix était stable, la crainte n'était plus vraiment. Je regardai autour de nous et passai ma main dans mon cou. C'est sur, le personnel était de retour. Je fus un peu agacé par cet agissement et par chance, je savais me contrôler un peu. Je fis un pas vers l'arrière et sa voix retentit dans ma tête. Cette voix que je combattait jour après jour. Je posai une main sur mon front en serrant les dents. Je poussai un léger grognement avant de me redresser. Ce fut sa voix à elle qui me réveilla. Je fixai dans sa direction sans vraiment la regarder. « C'est un automatisme. Je ne sais pas vraiment. Si tu veux que j'arrête, il n'y a qu'a dire et je ne ferai plus rien. » J'enfouis es mains dans mes poches en grimaçant et en la fixant.

Elsa se demande pourquoi il fait cela pour elle. Elle ne  comprend visiblement pas la situation. John lui fait peur, mais en même temps, il semble se préoccuper d’elle. Ce qu’elle ressent envers l’homme est inexplicable. Entre la peur et l’incompréhension. Elle reste là à le regarder, en silence. Elle attend qu’il réponde à sa question. Peut-être n’aura-t-elle jamais de réponse? Elle ne pourrait pas le supporter. Elle s’impatiente, mais ne le montre pas. Peut-être se montre-il gentil avec elle simplement pour mieux lui faire du mal? Elle ne saurait dire. Alors que les secondes passent, Elsa pense que ce sont des minutes. Il s’agit là d’une éternité, alors que c’est loin d’être le cas.

Soudain, John a l’air bizarre. Il serre les dents. On dirait qu’il combat quelque chose. La jolie brune ne sait pas de quoi il s’agit. Après tout, elle n’a aucune idée du pourquoi du comment il est ici. Il pourrait être un violeur d’enfant comme un fou dangereux… Après tout, ils sont dans le côté de l’asile… Mais s’il était si dangereux pour les autres, il ne serait pas parmi eux…  « C'est un automatisme. Je ne sais pas vraiment. Si tu veux que j'arrête, il n'y a qu'a dire et je ne ferai plus rien. » dit l’homme en enfouissant ses mains dans ses poches.


Elsa a un faible sourire. Elle est triste pour cet homme qui ne semble pas bien dans sa peau. Il y a des rumeurs qui courent sur lui… Mais elle sait très bien qu’il ne faut pas croire en ce que les murs ont à dire. Ils disent des trucs horribles sur elle aussi, alors qu’ils sont très loin de la vérité. « Non… » commence-t-elle à dire. Mais elle arrête. Elle ne veut pas devoir toujours attendre que quelqu’un la sauve… Mais s’il n’avait pas été là… D’une façon étrange, Elsa a besoin de cet homme. Elle ne sait pas pourquoi… « Si vous n’aviez pas été là… je ne sais pas ce qui se serait passé… Merci d’être là à chaque fois… » lui dit-elle. C’est sa manière à elle de dire qu’elle ne veut pas qu’il cesse. « Ça va? Vous n’avez pas l’air bien… » lui demande-t-elle. L’homme sert toujours les dents comme s’il combattait toujours quelque chose. Elsa ne comprend pas… Mais il n’est pas obligé de répondre à cette question.