Erwan est physiquement de ces hommes qui en impose. Pas l'ombre d'une prépondérance de sa corpulence dût à une négligence ou une gourmandise accrue mais simplement une aura qui ne laisse jamais totalement indifférent. Inutile de le nier il dégage quelque chose, une assurance certaine peut-être, ou du charisme... Bref cela sera un sujet à aborder c'est certain mais pour l'instant je ne fais qu'évoquer l'évidence qu'il est fort difficile de ne pas remarquer un homme mesurant exactement un mètre quatre vingt deux. Voila, le fait le plus frappant quand on le voit une première fois, sa taille assez grande tout de même. Après quoi on remarque qu'il n'en n'est pas pour autant massif ou au contraire trop fin. Non, c'est un homme équilibré qui ne fait pas dans l'excès, il a bien quelques muscles sous jacent simple développement d'une adolescence passée mais il n'aura probablement jamais les muscles saillants d'un sportif typique. Une fois passée ce rapide coup d'œil on remarque aisément sa courte chevelure blonde, virant de temps à autre sur le châtain sans trop d'explication à cette variante si ce n'est peut-être les humeurs de l'astre solaire. Marié à merveille à une paire d'yeux bleu profond, cette composition naturelle lui confère un grand attrait de la part de la gente féminine sans pour autant qu'il n'en fasse une arme. Sur son menton s'illustre quand bon lui semble les traces pilleuses du fait évident que c'est un homme et qu'une féminité dissimulée n'est pas même envisageable alors que la longue rangée de cil blond parfaitement aligné qui encadre son visage lui confère une douceur depuis longtemps oubliée de ce dernier. Erwan s'arme régulièrement de moue froide, il faut dire que ses lèvres sans être fines ne sont pas non plus charnues et qu'ainsi il lui était aisé de tomber dans ses sourires de moitié tranchant ou narquois parfois cynique. Bien entendu ses traits durcis par la vie s'y prêtaient tout autant. Pour ce qui est de sa garde de robe on se contentera de définir son style comme parfaitement professionnel. Non, il ne se ballade pas en blouse blanche mais il semble avoir oublié que le costard-cravate n'est pas toujours de rigueur. Il est rare de le voir porté une tenue décontractée, le médecin est trop habitué à chemise nacré, ses blazers conventionnels, ses cravates oppressantes et ces chaussures impeccablement cirées. Seul élément variable ? La paire de lunette qui parfois trône sur son nez.

Enfin, il est temps d'aborder le caractère de cet homme qu'est Erwan Westfield et cela n'est pas une mince affaire pour plusieurs raisons. Parmi elle, le fait que dépeindre un homme aussi atrabilaire que lui n'est pas forcément agréable et ensuite parce que c'est toujours complexe de mettre des mots sur des comportements que l'on ne ressent pas nous même. Il faut d'abord savoir qu'Erwan n'a pas toujours été l'homme qu'il est, c'est la vie qui l'a façonné. Ce n'est pas possible de naître avec un tel chagrin, de vivre avec un tel poids sur les épaules au point que chaque seconde est un supplice. Effectivement ce qui frappe, ce qui se remarque au premier abord chez le médecin est ce regard profond qui ne laisse transparaître qu'une douleur infinie. C'est une longue mélancolie qui semble bercer l'homme, une profonde blessure dont suinte une tristesse pesante et lourde. Vous l'aurez peut-être compris Erwan vit plus avec son passé qu'avec le présent. Je ne sais pas si l'on pourrait lui accorder un état dépressif - surement que oui- mais cet homme n'a plus de joie de vivre, n'a plus de passion, d'amour à donner, de rire à distribuer. Les seuls sentiments qui l'habite ne sont autre que la mélancolie, le spleen et une bonne dose de fatalisme. Il ne croit plus en un avenir heureux, il n'est plus idéaliste et restera surement pendant longtemps l'homme le plus terre à terre qu'il soit. De cela découle bien entendu une franchise grinçante. On peut dire qu'il est brut de décoffrage, il ne mâche pas ses mots, il ne cherche pas à arrondir les angles. Le mieux est encore de le laisser taciturne qu'il est dans son silence si vous ne voulez pas vous retrouver à écouter un flot cassant de remarque en tout genre. Une qualité donc, il n'est pas hypocrite même si parfois il faudrait mieux. Sa dérangeante façon de dire la vérité devient ainsi un excellent tremplin pour aborder son manque de douceur, son manque de compréhension et de consilience qui jusque là ne réservait qu'à un seul être parti trop tôt. Il n'est pas à l'écoute, n'est pas altruiste, se décharge de tout service à rendre, de toute bonté...C'est en quelque sorte un type aussi rêche que l'écorce d'un arbre en plein désert. On se demanderait même s'il est doté d'humanité ! Mais il l'est ! Il ressent de la pitié, des remords et parfois même une compassion qu'il rejette avec férocité à l'égard des malades. En faite Erwan a ce coté simplement insupportable, il porte une épaisse carapace qu'il n'a même pas conscience d'entretenir lui même en se murant dans le passé et son travail. Oui, Erwan est doté d'un implacable professionnalisme. Rien ne peut le perturber quand il fait ses autopsies. Ce coté si impliqué au point de se noyer sous le travail est une conséquence directe de son sérieux constant. Il n'a aucun sens de l'humour où dû moins pas comme on l'entend. L'humour noir et le cynisme il connait mais ... ce n'est pas au goût de tous voyez-vous surtout dans son environnement. En public  cet homme se montrera généralement intouchable sur tous les points c'est surement comme ça que tout le monde pense qu'il est épris d'un sang froid imprenable et pourtant une fois seul, il explose au sens propre du terme. Erwan a cette fâcheuse habitude d'encaisser aux yeux de tous et de céder seul. Aucune oreille n'est là  pour ouïr ses maux, pour voir ses larmes, ses faiblesses qui le rende bien plus humain. Erwan est également épris d'un recul assez notable sur les situations et d'un don pour la réflexion. Certain disent que c'est davantage un coté calculateur ce qui a une partie de vrai quoiqu'il en soi. Le légiste est également un homme pessimiste, fataliste, décourageant, moqueur, suffisant...Monsieur Westfield a toujours eut une haute estime de soi et un orgueil souvent mal placé qui en a prit un coup suite au décès de sa femme il a découvert une nouvelle facette de sa personnalité lui qui se croyait si fort découvrait ses faiblesses et peut-être pour dissimuler cette partie de lui qu'il n'accepte pas qu'il ressent le besoin de rabaisser son entourage, de se moquer, d'être cinglant...Ne prônant pas l'espoir il est assez rare de le voir encourager qui que ce soit, il a trop les pieds sur terre ce pauvre homme. Pas d'idéal, pas d'espoir ... pas de positivisme, une existence morne. Erwan est également assez médisant et mauvais esprit et l'on découvre même qu'il peut se montrer assez "anti-amour". Ce comportement est simplement dût à son coté envieux quant on touche au sentiment, il n'accepte pas ce décès tout simplement. Le jeu de la séduction n'a plus de sens pour lui, il ne veut plus connaitre l'amour et reniera certainement toute esquisse de romance dans ses relations. C'est un loup solitaire notre légiste. Il peut se montrer également très tranchant et buté mais parfaitement impartial. Il reconnait ses tords quand il en a mais il ne semble jamais s'en formaliser. Et enfin parce qu'il faut bien passer outre tout ces défauts il faut préciser qu'il met tout le monde au même stade, pas de traitement de faveur ! Il est assez possessif (il est même très égoïste) mais ne s'attache pas aux gens généralement. Pour le coté humain il faut savoir quoiqu'il puisse laisser paraître Erwan ne supporte pas la souffrance d'autrui dès l'instant où nulle issue n'est possible. Pour autant il ne deviendra pas un soutien pour vous, non la maladie s'affronte seul.

Maintenant passons à une légère synthèse des petites manies de notre homme, son mode de vie ... ce genre de chose qui le rende si humain. D'ordre général Erwan met un point d'honneur à l'élégance et au soin de son corps. S'il ne pratique le sport excessivement il lui arrive de faire quelques footing de temps à autre néanmoins dans ses vêtements il y aura toujours un coté soigné, classe, chic. Etant seul sans enfant et veuf et ayant un post plutôt bien rémunéré il fait parti de ses ménages qui vivent sans se soucier de l'économie ce qui le rend assez dépensier. Plongé dans un groupe Erwan est celui qui demeura indigent, impartiale il ne prendra que très rarement parti. Solitaire il ne voit pas l'intérêt de s'occuper de défendre deux personnes qui débâtent aussi bien que deux chiens se battant pour un steak. Il est donc toujours en retrait quoiqu'on peut découvrir de remarquable talent d'orateur si on l'implique. On ne peut pas nier qu'il a du charme mais il n'en joue pas, la séduction est un vieux souvenir qu'il ne veut pas voir revenir, et pourtant cela lui ferait le plus grand bien. En ce qui concerne ces véritables manies, on peut surement dire que sa façon de noyer son quotidien sous le travail est sa pire habitude. A part ça il serre les dents quand on contrarie ses décisions (il n'aime pas être contredit mais s'il veut montrer l'inverse), il parle à ses patients quand l'envie lui prend, il n'aime pas les raviolis et à tendance à oublier ses clés de voiture un peu partout. Il aime feindre son impatience en abattant ses doigts de façon bruyante sur les tables et s'humecter la lèvre inférieur quand une difficulté se présente. Il se masse les tempes quand il est agacé et fait craquer ses doigts en cas de stress.
Rarement impatient, personne l'attend il aime donc vous faire attendre vous par la même occasion. Revanchard, une crasse pour lui équivaut à une pour vous. Pressé quand il s'agit de son métier et pressant lorsqu'il attend quelque chose de vous dans ce domaine aussi rare cela puisse-t-il être.

Responsabilités:

La clinique Waters, un établissement qui au sein de Rockhampton est très controversé. Il est assez complexe de véritablement mettre un doigt sur l'avis général de la ville, favorable ou non à ce centre de soin ? Erwan ne sait toujours pas mais une chose reste véritable et certain. Il y est médecin légiste. Ha je vous accorde le fait que ce métier ... ne fait pas rêver. Il s'occupe de faire les autopsies, de rendre des constats. C'est morne, triste, étrange, effrayant peut-être même et pourtant ce n'est pas ce qui taraude monsieur Westfield. Pourquoi a-t-il quitté son emploi d'anesthésiste-urgentiste ? Personne ne sait vraiment ses motivations car il n'est pas loquasse le garçon et n'évoque que rarement son passé avec précision. Mais au fond de lui même il a toujours vu ce métier si particulier comme une façon de rester auprès de sa défunte femme. Oh c'est une démarche qui laisse perplexe mais c'est en vérité un moyen de rassurer, de convaincre que la mort n'est peut-être pas si douloureuse lorsqu'on l'accepte. Peut-être que si elle fait partie de notre quotidien la dame en noir est moins effrayante, sa femme n'avait pas peur de la mort elle alors que lui la craignait pour eux deux au cours de ce moment de latence ou l'issue fut tragique. Peut-être même qu'en côtoyant les victimes de la faucheuse il arrivera à accepter ce sentiment de perte qui l'écrase pour finalement passer outre. Personne ne sait vraiment, il ne sait pas lui même en tout cas nombreux furent les utopistes à croire qu'il refaisait sa vie. Les premiers furent sa famille, attention Erwan a une rancune persistante.