La nuit, c’était un moment pénible, le moment où je fermais les yeux et là les souvenirs revenaient. Je me revoyais en Irak, entrant dans la pièce où il y a la bombe et là je tente de prévenir les autres : « Il faut sortir, y une bombe. » mais personne ne semblait m’entendre alors je recommençais : « Sortez, c’est un ordre, sortez. » et là la bombe explosait. C’était le moment, le plus étrange, c’est comme si je me retrouvais en dehors de mon corps, je me voyais au sol, agonisant, puis je voyais des bout de bras, de jambes, un de mes frère d’armes au sol, agonisant, je tentais de les aidez. C’est la que je me réveillais en sueur, hurlant, me redressant en un sursaut. Je regardais autour de moi, le pièce était plongé dans le noir. J’avais du mal à reprendre mon souffle, j’étais cloué dans se lit, je ne pouvais pas bouger les jambes. Serrant les poings, ce qui fut un erreur, car c’était très douloureux, je laissa échapper un petit gémissement de douleurs et desserra tout de suite les mains. De la sueur lui coulait du front, son pyjama d’hôpital était collant, c’était toujours comme ça lorsqu’il arrivait à fermer les yeux. Il regarda l’heure grâce au réveille-matin situé sur le petit meuble à côté de son lit, qui affichait : 1 : 00. Il avait réussit à dormir trois heures, un vrai petit miracle. Il pourrait appuyer sur le petit bouton afin que son infirmier vienne pour l’aider à se redresser ou encore se changer. Mais il se dit qu’il devait se reposer, après tout, il avait le droit de dormir, mais le cri que j’avais poussé avait du réveiller les chambres autour, ou alerter quelqu’un, faut dire que je pouvais avoir de la voix.

J’avais réussit à me redresser et me tirer avec les bras afin de m’appuyer sur le dos et être en position assise. C’était difficile, je n’avais pas autant de force dans les bras que j’en avais avant l’accident. D’après les dires des médecins mes muscles s’étaient atrophiés, par chance ceux de mes bras l’étaient moins, mais mes jambes c’était autre chose, sa risquait d’être plus difficile. Plus le temps passait, plus mes muscles s’atrophie, mais pour l’instant la rééducation des jambes était compliquée vu que je ne pouvais pas me tenir debout à la force des bras. On travaillait un peu de petit mouvement pour aider les muscles de mes jambes a s’activer un peu. Mais c’était très douloureux et difficile, surtout qu’on faisait déjà la rééducation des bras. Bref, tout pour dire, que la situation était loin d’être évidente.

Les cauchemars étaient devenu choses normales, même si douloureux et surtout le réveille qui me ramenait à la réalité, ne pas pouvoir bouger les jambes étaient très difficile, pénible surtout pour quelqu’un comme moi qui est habitué de travailler à l’extérieur et physiquement. Et mon corps ne le cachait pas, j’avais toujours été costaud, les muscles biens défini et c’était encore le cas. Mais mon corps était encore marqué de l’explosion dont j’avais été victime. La porte s’ouvrit, la lumière s’ouvrit, je ferma les yeux un instant, clignant des yeux afin de m’habituer à la lumière. C’était l’infirmier qui s’occupait de moi. « Je suis désolé si je vous dérange. J’ai été appelé. Qu’est-ce qui se passe ? Encore un cauchemar ? » Cela faisait plusieurs fois que je le voyait, il me vouvoyais et s’était normal, j’étais habitué travaillant dans un milieu militaire. « C’est pas grave, c’est votre travail… oui encore un cauchemar. Je crois que c'est devenu aussi pénible pour vous que pour moi c'est cauchemar... » À chaque fois que je faisais un cauchemar il se retrouvait en sueur, réveiller dans un hurlement, ce qui voulait dire, qu'il fallait le changer, le laver. Meyrin retira ma couverture de sur moi, me disant qu’il s’occupait de moi tout de suite. Je le vis s’activer dans la chambre, me sortir des vêtements de rechange, préparer l’eau. Se faire laver par une autre personne était devenu un peu moins difficile que la première fois. Mais quand même se faire laver par un autre, parce qu’on est incapable de le faire soit même c’est humiliant, il se sentait complètement impuissant.

« Je crois qu’on pourrait se tutoyer non ? » Après tout, il risquait de se voir souvent durant un bon moment. Je n’étais pas prêt de sortir tout de suite. Si je quittais l’hôpital, mon frère devrait faire tout ce que l’infirmier fait et contrairement à l’infirmier, il n’avait pas choisi se métier. Je refusais de lui faire endurer cela, il devait déjà s’occuper de sa petite fille. Je tentai de trouver un sujet de conversation, après tout, autant rendre le moment le plus détendu possible, plus agréable possible. Mais rien ne me venait, je ne savais pas grand chose de Meyrin, excepter son nom et ce qu’il faisait dans la vie. Je ne savais pas s’il était en couple, s’il avait une famille, bref, rien.

Alors qu'il fermait les rideaux, afin que personne ne regarde par la fenêtre de la chambre et puisse me voir, après tout même les malades ont le droit à leur intimité. Meyrin quitta afin de revenir avec une bassine d'eau qui comme d'habitude serait à la température parfaite pour ne pas me bruler, mais juste assez chaude. Je l'écouta me dire que c'était normal, que c'était son boulot et j'ajouta simplement : « La personne qui inventera le remède miracle pour faire disparaitre les mauvais souvenirs sera riche. Et je serais le premier a en acheter. » Faut dire que fermer les yeux pour revoir ses amis mourir et mourir encore c'est pas l'idéal. Meyrin approuva lorsque je proposa de se tutoyer, même si j'étais bien gradé à l'armée, en dehors, j'étais seulement un jeune homme de vingt-cinq ans qui était loin de se croire plus important qu'un autre. J'étais loin d'être prétentieux ou encore superficiel, j'avais d'ailleurs souvent tendance à faire passer les personnes que j'apprécie avant moi. « C'est beau, je commence à être habitué. » Je le laissa déboutonner ma chemise d'hôpital, j'avais encore un bandage pour protéger certains blessures dut à l'explosion qui n'avait pas complètement fini de guérir. Il continua de me déshabiller et je me laissa faire, pour les bras, je pouvais aider un peu en les bougeant afin que la chemise soit facile à retirer. Je fis une légèrement grimace de douleur suite à un mouvement qui étirait une partie d'une blessure sur mes côtes à droite. J'étais perdu dans mes pensés alors qu'il faisait son travail, alors qu'il me demanda où je souhaiterais aller une fois que je pourrais sortir. La question était facile à répondre : « Chez moi, avec ma petite fille dont j'ai été séparer trop longtemps. » Elle venait souvent me rendre visite, mais c'était pas la même chose que de vivre avec elle. J'avais hâte de pouvoir la prendre dans mes bras, pour l'instant la soulever du sol est douloureux, mais je le fais malgré tout, de tout façon faut bien que je les fasse travailler ses muscles. Une chose que je savais, les médecins ne me laisserait pas partir avec d'être sur de mon état et que j'ai recommencer la rééducation pour mes jambes. Le plus préférable d'après eux serait que je soit capable de me tenir debout sans aide avant de partir et être capable de marcher avec des béquilles. Puis viendrait le temps de la canne et ensuite je pourrais marcher seul sans besoin d'aucun support. Mais pour ça j'allais devoir me concentrer sur ma rééducation, ce que j'aurais du mal à faire chez moi. Je serais aussi beaucoup de trouble pour mon frère qui devrait tout faire pour moi ou presque. Bref, je sortis de mes pensés, me concentrant sur les mouvements que faisait Meyrin.

Je ne prenais pas mal le fait qu’il me dise qu’il y avait beaucoup plus désagréable que moi à laver. Je ne savais pas qu’il était gay, mais peut importe, je n’ai jamais été homophobe. Chacun ses goûts ? ses amours. Je ne pensais pas qu’il me draguait, je crois plutôt que comme moi il tente de détendre la situation après tout, être nu, face à un homme qui nous lave c’est pas ce qui a de plus agréable comme situation. Bon, il pourrait y avoir pire, il pourrait à la place pointer un arme sur moi ou encore m’enfoncer un couteau dans le ventre – voilà les pensés de soldats qui refont surface – . Je n’allais donc pas me plaindre, je fis simplement un petit sourire, pour lui faire comprendre que je ne le prenais pas mal. Je m’imagine qu’il est plus facile de laver un bel homme, qu’un vieux tout ridé. Il devait en avoir vu de toutes les couleurs avec un métier comme celui-ci. « Oui, elle s’appelle Skye, elle est adorable, elle et mon frère m’aide beaucoup, sans eux je crois pas que je serais rendu où j’en suis dans ma rééducation. Ils me donnent une raison de donner mon maximum. » Je marqua une pause et afin de continuer la conversation je lui demanda : « Et toi, tu as de la famille ? » Je ne voulais pas qu’il me trouve indiscret, s’il ne voulait pas m’en parler c’était son choix, mais à moi que son père ne soit un terroriste, normalement les gens n’ont pas honte ou de problème à parler de leur famille. Mais bien sûr, tout est possible dans le monde d’aujourd’hui. J’approuvai d’un signe de tête, ce qu’il ajouta à propos des objectifs. Il pris une serviette afin de me sécher, il y allait doucement, ça se voyait qu’il aimait son métier. Il m’habilla ensuite de vêtements propres, les vêtements d’hôpital c’est pas ce qu’il y a de plus beaux, mais je n’étais pas ici pour faire le difficile. Il me mit ensuite un pantalon, le plus dur dans le fait de ne pas pouvoir bouger mes jambes et sûrement le fait d’être capable de les sentir. Je sentais ses mains sur ma peau, ce qui me donna un petit frisson. J’étais sous morphine, la douleur pouvait être atroce, dut au brûlure de l’explosion, mais par chance, l’habit militaire avait permit d’empêcher ma peau de bruler à un niveau où il m’aurait fallu des greffes de peau. Mais la douleur restait là, des brulures aux deuxième degrés un peu plus et je me retrouvais dans la section des grands brulés, mon casque avait protéger mon visage et mes bras d’ailleurs que j’avais mis devant mon visage, c’est pourquoi mes avant-bras avait encore de bonnes traces des brulures subit. Souvent après avoir été toucher la douleur devenait plus vive, surtout après un frottement, même si Meyrin avait été très doux, la peau avait tellement été chauffé à vif qu’il en fallait peu. Ma peau commençait à me chauffer, je serra les dents, mais ne dit rien, je n’aimais pas être sous de grosse dose de morphine, même si je n’avais pas trop le choix…