Sujet: Meet me under the oak - PV Julian Sam 20 Juil - 23:37
Meet me under the oak Feat. Julian & Casey
Le soleil brillait tellement fort que ses rayons étaient assassins. Ca faisait trois jours que la canicule avait gagné la région et que l’hôpital tout entier semblait tourner au ralenti. Les patients, tout comme le personnel, s’enfermaient bien au frais dans les salles communes où la climatisation avait été installée. Trop de monde, beaucoup trop de monde pour moi. J’avais bien essayé d’aller dans la salle télé hier, mais ça m’a valu une magnifique crise d’angoisse quand deux personnes sont venues s’asseoir de part et d’autre de moi. C’est à peine si je recommence à parler aux gens, alors les supporter trop près de moi, surtout quand je ne les connais pas, c’est encore trop me demander.
J’avais donc le choix entre la solitude suffocante de ma chambre ou le parc, où il n’y avait pas énormément de monde par un temps pareil. Je passais donc par la petite bibliothèque pour emprunter un livre, puis quittais le bâtiment pour me diriger vers l’endroit que je préférais ici : le chêne tricentenaire. Il était absolument magnifique, majestueux, et je savais qu’à l’abris de son feuillage, le soleil ne pourrait pas m’atteindre. Il était en outre situé loin de toute bâtisse et donc profitait de chaque souffle de vent.
Il m’a fallu du temps avant de pouvoir venir ici. Longtemps j’ai été confinée dans ma chambre, il m’était interdit de sortir, je n’étais pas loin de la cellule blanche capitonnée qu’on voit dans les films, camisole de force comprise. Quand j’y pense, je me dis que finalement, j’en ai fait du chemin depuis mon arrivée ici. Je ne suis pas encore guérie, je le sais bien... La dépression dans laquelle je me suis enfoncée était trop profonde pour que j’en sois déjà à crier victoire. Mais la différence entre avant et maintenant, c’est que j’ai envie d’aller mieux et de m’en sortir, il paraît que c’est un grand pas dans la bonne direction.
J’installais la couverture que j’avais amenée avec moi au pied de l’arbre et m’adossais contre son tronc. Les premiers instants, je fermais les yeux et laissais mon esprit vagabonder. S’il pouvait parler... Je suis sûre qu’il en aurait, des choses à raconter. Des bonheurs et des malheurs, des conflits et des réconciliations, des plaines mornes à la construction d’une ville. Je ne sais pas si je dois envier ou craindre sa longue existence. Il est là, fier et droit malgré tout ce qui se passe autour de lui. En quelque sorte il est bien plus fort que nous autres humains, pour qui des hôpitaux comme celui-ci doivent être ouverts.
Après un soupire, j’ouvrais le livre que j’avais choisi. «Le rouge et le noir», ou l’histoire d’un jeune arriviste dont l’ascension sera contrecarrée par ses sentiments, sentiments qui finiront par le mener à sa perte. J’avais lu ce roman de Stendhal quand j’étais adolescente et avais éprouvé beaucoup de pitié pour Sorel. Finalement il n’avait eu que ce qu’il méritait, mon jugement avait été sans appel. Changerais-je d’avis en le relisant une seconde fois ? Peut être mon esprit d’adulte verra-t-il les choses autrement. En tout cas c’est un grand classique que j’aurai plaisir à relire. Je me plongeais donc dans la lecture de ce grand classique, m’enfermant dans ma bulle réconfortante. Je n’étais plus à Rockhampton mais à Verrières, en Franche, et je suivais le jeune Julien dans ses pérégrinations, fermée à ce qui se passait autour de moi.
.pinklemon
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Sujet: Re: Meet me under the oak - PV Julian Mer 24 Juil - 17:29
It feels so good, but you know it hurts.
« i feel so close to you right now. it’s a force feel. i wear my heart upon my sleeve, like a big deal. your love bows down, i mean surround me like a waterfall and there’s no stopping us right now. i feel so close to you right now. »
Depuis quelques jours, l'envie de fumer était de nouveau présente, trop présente. Cela faisait trois ans que je n'avais pas touché une cigarette et il y avait toujours eu des tentations, c'était évident, mais depuis peu c'était de plus en plus fort. Je ne voulais pas rechuter, pas après trois ans à luter contre cette mauvaise habitude, mais je n'étais pas sûr de résister encore bien longtemps. Il fallait que je m'occupe, que je fasse autre chose pour ne plus y penser. Oui, c'était la meilleure façon, m'occuper les mains et l'esprit, l'envie devrait passer toute seule. Malheureusement je n'avais pas grand-chose à faire et c'était bien là tout le problème. Il me fallait une occupation tout de suite, que je puisse ne plus y penser pour le moment. De toute façon, je n'avais aucune cigarette à porté de mains, mais je connaissais certaines personnes qui fumaient et qu'il ne fallait pas que je croise pour le moment. Me levant d'un bond, je décidais qu'il était tant de bouger de ce bureau, sinon j'allais tourner en rond et je n'allais plus que penser à cette cigarette imaginaire qui ne cessait de me tenter. Il faisait chaud aujourd'hui, comme hier et avant-hier et d'ordinaire je cherchais plutôt la fraîcheur, n'étant pas fan des grosses températures, mais là, il me fallait bouger. L'hôpital semblait être en ralentit, ce qui était reposant. Je ne savais pas si pour les autres sections c'était la même chose, mais ici tout était calme. Enfin, aussi calme, que cela puisse l'être dans une section psychiatrie d'un hôpital. Je connaissais que trop bien ce milieu et parfois je me demandais vraiment pourquoi j'avais choisi cet endroit. Mais, c'était ma place ici. Je voulais pouvoir aider, comme on l'avait fait avec moi il y avait quelques années. Je ne pouvais pas dire que c'était simple tous les jours, non, cela serait mentir, mais j'aimais vraiment ce que je faisais.
J'avais marché dans les couloirs sans but précis, m'arrêtant de temps en temps pour discuter avec un collègue ou prendre des nouvelles d'un patient. Je n'étais pas médecin et m'impliquais donc sans doute moins avec eux, mais je ne pouvais pas rester insensible à eux. C'était impossible et être inhumain que de ne se sentir concerné. Fut une époque, ou oui, je m'en serais moqué pas mal, voir beaucoup. J'avais eu ma période de mutisme où je m'étais renfermé sur moi-même, mais c'était derrière moi. Tout ceci appartenait au passé. Désormais, j'avais remonté la pente, même si je sentais bien que parfois j'étais de nouveau tiré vers le bas. Au fond, j'avais parfaitement ma place ici, parce que j'étais comme eux, parce que j'appartenais à cette branche. Nul n'avait conscience de combien ma place était ici, je ne pouvais pas me permettre de perdre mon emploi. Finalement il semblait que personne n'avait besoin de moi pour le moment, ce qui ne m'aidait pas à combattre mon envie de fumer. J'ignorais pourquoi depuis peu elle était plus présente, mais j'allais devoir faire quelque chose. Il était évident qu'à ce rythme dans une semaine j'aurais recommencé à fumer. Avant, de chercher réellement quelque chose à faire, je décidais d'aller prendre l'air un instant. Avec ce temps, le parc ne devait pas accueillir grand monde, la plupart des gens restent au frais, à l'intérieur, ce que je comprends tout à fait. Je voulais simplement profiter du soleil un instant et tenter de ne plus penser à mon envie.
En poussant la porte, une vague de chaleur m’envahit immédiatement. La température avait augmenté depuis mon arrivée ce matin et une envie d'aller faire un tour à la plage après, fit irruption. Histoire de ne pas rester dans le chemin, au cas où quelqu'un voudrait aussi profiter du soleil, je fis quelques pas en avant. Ce ne fut que là que j'aperçus un bout de couverture qui dépassait des deux côtés d'un arbre. Je continuais donc mon avancé, pour voir qui se cachait de l'autre côté de cet arbre. Un simple "bonjour" suffirait si jamais je n'avais pas envie de parler avec la personne, inutile de se forcer. Quelle ne fit pas ma surprise de découvrir Casey en train de lire un livre. Mon coeur eu un léger raté par sa vue. Casey est une patiente dont je m'occupe, mais elle n'est pas que ça. Non, elle est bien plus. Elle me ressemble tellement, sur bien des points, que nous n'avons que pu devenir proche. Très proche, trop proche. Sortir avec une patiente n'est pas une chose permise et pourtant c'est ce que j'ai finis par faire. « Bonjour mademoiselle Jones. » Je l'avais sans doute tiré de son livre, mais je n'avais pas pu faire comme si de rien n'était. Il fallait être prudent cependant, personne ne devait savoir.
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Sujet: Re: Meet me under the oak - PV Julian Mer 24 Juil - 19:21
Meet me under the oak Feat. Julian & Casey
L’endroit était idéal. Un peu reculé, j’y avais une paix royale, et un petit vent on ne peut plus savoureux me fouettait le visage. Je pouvais rester là pendant des heures sans voir le temps passer, je crois même que seul la tombée su soir me fera réaliser qu’il est temps que je regagne ma chambre. La faim ? Même pas. Je n’ai jamais été une grande mangeuse, et puis soyons honnêtes, la nourriture de l’hôpital tenait plus de la survie que du plaisir, alors ce n’est pas grave si je saute un repas. J’étais trop bien installée pour vouloir bouger, et plongée dans ma lecture, j’avais depuis un moment quitté le parc de la clinique pour goûter aux aventures d’un gentilhomme qui n’en était pas vraiment un.
J’étais tellement concentrée sur le récit que je n’ai pas vu l’hombre s’approcher. Si ça avait été le cas, j’aurais certainement attendu avec une certaine crainte de voir à qui elle appartenait. Je me méfiais de tout le monde ici. C’est dingue mais je n’arrive pas à me faire à tous ces inconnus. Sans doute parce que ça en fait trop d’un coup, j’étais en état de fragilité intense quand je suis arrivée ici, et même si ça va bien mieux à présent, je n’ai pas encore totalement récupéré. Pas assez pour être à nouveau à l’aise dans le monde.
Je n’ai pas sursauté, même si j’ai été tirée de ma lecture assidue. La voix qui venait de m’interpeller était familière, et d’une fort agréable façon. Elle appartenait à Julian, un infirmier du service où j’étais hospitalisée, et si dans un premier temps j’avais été bourrée de médocs pour soigner ma dépression, il est la meilleure cure que j’ai reçue ici. Il a réussi à me faire dire des choses que je n’avais, au jour d’aujourd’hui, toujours pas réussi à dire au psy qui me suivait, et ce en un temps record. Pourtant il n’avait jamais essayé de me faire parler, les choses sont venues spontanément, naturellement. Je me sentais bien avec lui parce que j’avais l’impression de me reconnaitre en le regardant. Je sentais une faille, une blessure, et seuls les gens possédant ça pouvaient faire preuve de bienveillance. J’avais ressentie la sienne avec une telle force que ça m’avait libérée.
Quelques semaines ont suffit pour que je place en lui toute ma confiance. Je me surprenais à attendre qu’il prenne son service avec impatience, et son apparition m’arrachait toujours un sourire. Pas un sourire de complaisance qu’on fait par politesse ou par réflexe, mais un vrai sourire, de ceux qui viennent de l’âme et illuminent le visage. Depuis combien de temps n’avais-je pas souris comme ça ? J’étais incapable de m’en souvenir. Mais une chose est sûre, depuis, ils se multipliaient.
De confident il est passé à ami, et d’ami il est devenu amant. Les choses se sont faites tellement spontanément que ça nous a semblé incroyablement naturel, comme une évidence. Depuis ça, je sens que je fais des progrès comme jamais auparavant. Julian me fait un bien fou, et ce n’est pas une histoire de sexe, c’est plus. Beaucoup plus. Peut-être ne suis-je pas vraiment en état de définir ce qui se passe et quelle est notre relation, mais en tout cas j’ai envie de prendre le temps de le faire. Ce qui se passe entre nous doit rester secret, si on apprenait qu’un infirmier couche avec une patiente, il se ferait virer sur le champ ! Alors on fait attention, on reste prudents, ce qui est parfois extrêmement frustrant. Comme là, en ce moment. Je lève la tête vers lui et lui souris. Je ne vais pas me lever, même si c’est mon réflexe premier, ce que j’ai envie de faire.
Bonjour Monsieur McPhee. Comment allez-vous en cette journée épouvantablement ensoleillée ?