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 Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me?

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MessageSujet: Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me?   Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me? EmptyJeu 29 Aoû - 18:34




Hey nasty face, why ya lookin' at me?

Stomp, stomp, I've arrived. Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me? Flyin', flyin', flyin'through the sky, In my spaceship, I'm an alien tonight. You'll see, I can do it like a brother, do it like a dude.

S'amuser n'était pas toujours sa tasse de thé, à vrai dire. Chloe avait ses difficultés sociales dont elle ne parvenait guère à se défaire, même après les mois douloureux à la clinique. Alors le plus souvent, elle sortait seule, buvait une dizaine de bières et finissait sa nuit solitaire en dormant dans sa voiture, cuvant sa biture du pauvre. Parfois elle se trouvait une fille pour la nuit, essayant d'éviter de la faire venir chez elle par tout les moyens: l'hôtel, chez elle, ou même dans la voiture; tout mais pas chez elle, dans ce studio miteux d'où on voulait la mettre dehors. Là où la fuite est le seul réconfort, on ne pratique pas chez soi, dans sa propre prison; c'était une simple question de bon sens. Elles étaient nombreuses, ces nuits hors de chez elle, à cuver sa bière dans son 4x4 et refaire le monde en pensée; contrairement à ce que Chloe disait à son frère, elle ne croisait pas tant de femmes que ça; et encore moins voulaient passer une nuit avec elle, repoussées par son attitude trop directe. Elle se souvint d'une fille qui lui avait dit: "si je suis homo, c'est pas pour passer ma soirée avec un faux gars lourd, en plus". Merci, trop sympa. Pétasse.

Pourtant ce soir, elle irait. Un copain lui avait donné l'adresse d'un bar sur Quay Street, -le Stadium Club- toujours noir de monde et qui soit disant passait la meilleure musique de la ville. Alors ce soir elle, irait, elle ferait un effort pour se changer les idées; oublier l'espace d'un instant ses dettes, ses séances chez le psychiatre. oublier l'histoire récente entre son frère et Charlotte, qui lui renvoyait sa propre image de célibataire esseulée qui le voulait bien. Après tout, les filles ça allait cinq minutes... mais elles n'étaient que des nids à problèmes, alors autant les éviter sur le long terme. Habitant à présent chez son meilleur ami Thanatos, elle préférait la présence du russe à celui d'une petite amie: c'était plus facile à gérer, cette amitié-là, sans ambiguïté, sans non-dits fatigants. Sans chassés-croisés. Aussi étrange que cela puisse paraitre, Chloe ne voulait pas de petite amie puisque Thanatos lui offrait une alternative aux femmes, sans l'amour et le sexe. Une amitié dont elle pouvait se nourrir.

Mais certaines nuits, celles où elle ne trouvait pas le sommeil, la brune sortait seule, rentrait tout aussi seule, simplement avec une démarche un peu plus lente, le ventre plein de liquide et le portefeuille délesté d'un peu d'un autre liquide. Ce soir, après le boulot, elle irait; se noyer dans la foule pour oublier, se noyer dans la bière pour mettre de côté. Croiser des gens avec qui elle ne parlerait jamais; voir des filles avec lesquelles elle ne flirterait jamais. Et compter sur ses doigts les occasions manquer de faire autre chose de sa morne soire, seule dans une grande foule. Elle avait prit une longue douche brulante et aurait voulu bien s'habiller: Chloe n'avait pas des gouts vestimentaires très recherchés, ou très en adéquation avec la mode actuelle; ni très au fait du sexe ou du genre, éternelle hommasse sans style qui ne portait jamais que du noir.

Un simple jeans slim noir avec des converses, un pull keepy à manches mi-longues sous une veste noire, et pour finir son look un bonnet vissé sur la tête; et une allure comme une pancarte "coucou, je suis lesbienne, j'ai un camion et je file des droites". Cela fait, Chloe avait filé dans son 4x4 et avait prit la direction indiquée; elle connaissait cette ville comme sa poche pour l'avoir écumé de haut en bas durant ses trajets pour le boulot: réparer un truc chez un richard de la banlieue, faire la plomberie chez une famille de Carlton Street... traversant le centre-ville depuis Victoria Parade, elle parvint finalement à destination en garant son "carrosse" dans le coin, passant finalement les portes du club.

La musique lui sembla si assourdissant qu'elle vibrait dans tout son corps, lui occasionnant une drôle de nausée, soudaine. Les mains dans les poches, la jeune femme se traina vers le bar, louvoyant entre les personnes présentes en serrant les dents: elle haïssait les frôlements avec des inconnus; bousculant de l'épaule un type qui l’empêchait de passer, elle lui fit renverser son verre et le dévisagea sombrement lorsqu'il se mit à l'invectiver, continuant son chemin avec simplement cette sourde menace dans le regard. Elle prit finalement place sur un des tabourets, commandant.. une bière. Rien d'exotique, juste une bière: elle n'avait pas des finances extensibles, loin de là. Une bière suffirait.

Chloe scruta la foule en poussant un soupir, prenant une gorgée d'alcool. Elle détestait la musique actuelle, et tout ces bouffions qui se déhanchaient connement dessus.

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Cornelia Lindgren
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MessageSujet: Re: Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me?   Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me? EmptyJeu 29 Aoû - 20:03




Hey nasty face, why ya lookin' at me?

Stomp, stomp, I've arrived. Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me? Flyin', flyin', flyin'through the sky, In my spaceship, I'm an alien tonight. You'll see, I can do it like a brother, do it like a dude.

Quand la mort et les cadavres sont notre seule compagnie, à longueur de journée, il est important de se changer les idées. Si Cornelia Lindgren n'a rien contre les cadavres, il n'en reste pas moins qu'elle n'est pas prête de supporter cette vie sordide plus de quelques jours sans s'octroyer une pause, un soir, dans un bar de la ville. Pour boire, danser et surtout vivre. Voir que le monde ne se résume pas à de la chair en décomposition, à des os amochés, à l'odeur putride de la mort qui parfois lui donne l'impression de la poursuivre dans la rue, quand elle quitte le travail... Aujourd'hui est un de ces jours où, jetant un regard par la fenêtre avant de regarder de nouveau le squelette sur sa table, l'étudiante pense qu'elle a vraiment besoin de sortir se changer les idées et goûter aux plaisirs que peut offrir la vie. Toutefois la brunette ne se laisse pas distraire et continue son travail, recommençant à étudier les os sur sa table sous le regard attentif de son instructeur qui ne dit rien, qui se contente d'observer ses gestes sans dire un mot. La jeune femme n'ose pas regarder dans la direction de ce dernier pour ne pas se laisser perturber par le regard froid qu'il arbore sans arrêt et se concentre de sorte à fournir le meilleur d'elle-même.

Enfin, la journée de travail se termine et la demoiselle quitte le laboratoire. Passant par le vestiaire elle se change et porte ensuite son uniforme à la laverie de l'hôpital avant de quitter les lieux, son sac sur l'épaule. Retour à la civilisation. Les patients de la demoiselle ne sont guère causant, il faut bien l'avouer. Le brouhaha de la rue lui fait un bien fou alors qu'elle gagne la bouche de métro la plus proche pour rentrer chez elle. Quelques minutes d'attente, la sensation du véhicule en mouvement alors qu'on s'affale sur un fauteuil en attendant son arrêt... Se lever est difficile pour Cornelia mais tout ira sûrement mieux après un bon bain dans lequel elle pourra se reposer. Avant de sortir elle dormira sûrement un peu.

A peine rentée chez elle, la demoiselle file sous la douche et y passe quelques minutes avant de sortir pour aller se glisser sous les couvertures, au chaud. Il est vingt-trois heures quand la jeune femme se réveille, quelque peu reposée après avoir dormit quatre heures et Cornelia se lève pour se vêtir puis brosser sa chevelure sèche puis se maquiller un peu. Crème hydratante, légère couche de Du fard noir sur les paupières, un crayon bien appliqué, un peu de mascara... La jeune femme réalise un maquillage charbonneux mettant en valeur ses prunelles. Un peu de rose sur ses lèvres sans pour autant abuser en raison du fait qu'elle a insisté sur les yeux. La demoiselle attrape un petit clutch puis enfile une paire de chaussure assortie à sa tenue. Après quoi elle se dirige vers la porte qu'elle ouvre puis referme derrière son passage. Un tour de clé.

Prenant sa voiture pour ne pas être coincée par les horaires de métro, la jeune femme prend la direction d'un petit bar dans lequel elle est déjà allé et se débrouille de se garer juste devant, pour rester à vue au moment de partir. On est jamais trop prudent avec certains timbrés qui traînent dans les rues de la ville. La demoiselle en a parfois la triste preuve. Verrouillant les portes du véhicule, la demoiselle range les clés dans son clutch et jette un regard à son portable pour voir si elle n'a pas de message. Et puis elle entre dans le bar et marche en direction du comptoir pour prendre un verre en attendant une amie qui doit passer et qui finalement se désiste, quand la brune est servit. Si bien que cette dernière commence à siroter son malibu, non-loin d'une demoiselle aux allures de lesbienne camionneuse qui sirote une bière. Et Corny ne se doute pas encore qu'elles vont passer au moins une bonne partie de la nuit ensemble.

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MessageSujet: Re: Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me?   Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me? EmptyJeu 29 Aoû - 20:54




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Le dos un peu rond alors qu'elle est accoudée au bar comme un vrai pilier, Chloe se redresse un peu en sentant quelqu'un s'assoir non loin d'elle; une sorte de réflexe inconditionné, comme éternellement sur la défensive. Pourtant lorsqu'elle tourne lentement la tête en avalant une nouvelle gorgée de bière, la jeune femme retient son souffle à la vue de la superbe brune qui vient de prendre place, sirotant un verre de Malibu. Elle la regarde un instant, figée dans une position grotesque la bouche entrouverte, sa bouteille proche de cette dernière; croise des belles femmes peut être plus fréquent qu'on ne le pense, mais elles arrivent toujours au moment le moins opportun. Mais y a-t-il réellement un bon moment pour croiser une autre femme? L'idée lui tira un soupir amusé tandis qu'elle prit le temps de détailler la nouvelle arrivée, sans vraiment y mettre de forme: Chloe n'était pas diplôme en furtivité, et on la connaissait pour être plutôt balourde, à ses heures perdues; la discrétion n'était pas franchement son fort et ses inspections et regards avaient une franchise particulière, presque maladroite.

Alors on se dit quoi? On l'aborde ou on ne l'aborde pas? On l'ignore parce qu'elle est surement hétérosexuelle, ou on tente le coup, au prix de quelques hontes? Chloe n'était pas le genre de fille constamment en chasse, constamment sur les dents mais force était d'avouer que la bouche de cette brune avait une forme tout à fait charmante et que si on pouvait la comparer à une voiture -analogie hasardeuse mais tellement Chloeïnne- on pourrait voir en elle la Range Rover aux pare-chocs de folie. Alors quoi? On lui demande d'un air détaché "ils sont vrais?" et on tente la provocation? On lui demande si elle boit quelque chose, même si elle a déjà un verre? C'était débile. Chloe reprit une gorgée de bière, qui ne passait pas très bien en définitive; le gout était atroce. Plus jamais de Cooper's Sparkling Ale, avec son gout fruité à la con et ses dépôts insupportables; peut-être aurait-elle du la secouer avant de la consommer. La bière, pas la fille.

Avalant sa boisson en quelques larges lampées, Chloe commanda une vraie bière, une Victoria Bitter, tout en jetant un coup d’œil à la femme non loin. Elle était toujours là, avec sa bouche de folie et ses lèvres fines et son allure qu'on aurait dit sorti de chez Elite; qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire dans la vie? C’était surement un mannequin, un truc du genre. Une fille friquée; une fille qui ne traine pas avec des nanas comme elle, après tout. Puis, une fois servie, la jeune femme prit une grande inspiration et se leva de son tabouret d'un bond vif, se dirigeant vers la nouvelle venue d'un pas peut-être un peu trop rapide pour être honnête. Elle se planta bêtement devant elle, sans un sourire pour engager la conversation, sans préambule.

"Euh..", un instant passa, "... salut?"

Grande profondeur spirituelle que cette entrée en scène, la bière à la main et le regard presque un peu agressif sous une diction rendue hésitante non pas par l'alcool, mais par une certaine timidité. Elle allait lui demander si elle était seule, mais la question lui sembla idiote: une fille comme ça, seule depuis dix minutes, c'était qu'elle n'attendait personne. Autant s'assoir, ce qu'elle fit en se tirant une chaise sans attendre la réaction de la jeune femme en face d'elle, s'allumant simplement une cigarette en vissant un peu plus son bonnet sur la tête. A vrai dire, Chloe n'avait pas vraiment ni envie de discuter, ni de se présenter. Elle n'avait envie de rien de spécial, ne sachant pas trop pourquoi elle était là, pourquoi elle allait surement se rouler dans la farine. Mais il fallait garder le guidon droit et faire comme si on avait le contrôle de tout.

Ces files-là préfèrent surement un mec avec des pecs de fou; mais peu importait; parfois pour Chloe le passage à l'acte tait le seul moyen de relâcher son angoisse perpétuelle: accomplir des actes qui lui faisaient peur ou lui semblaient stupides.

"Wow, je suis amoureuse", lui dit-elle simplement mais toujours sans sourire, se penchant un peu sur la table en creusant le dos, comme si elle semblait agacée, "t'es la femme de ma vie, avec une bouche comme ça."

Alors on attaque, on fend en avant en se jouant de l'humiliation; on garde le corps en éveil, comme en Taekwon Do. On garde le manche, on rentre le ventre et on avale la fumée. Le coq sort de sa Basse-Cour pour chercher des crosses aux mâles du coin; le paon fait sa roue, un peu terne, entre fumée de cigarette et gout amer de houblon. Et on est lourd, intentionnellement: on rentre dedans, on porte le premier coup et au moindre assaut, on va se retrancher dans sa propre agressivité.

Et Chloe restait là à regarder cette totale inconnue avec un air un peu bovin, qui n'avait rien de charmant. Elle repoussa la fumée avalée par le nez, le regard fixe; un peu de provocation ne fait pas toujours de mal.

J'ai pas la beauté, j'ai pas le swag; j'ai pas l'argent, j'ai pas la féminité. Mais j'ai d'autres trucs. Sinon, j'ai bien une bière pour continuer à me tenir compagnie, toute seule dans mon coin.

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MessageSujet: Re: Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me?   Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me? EmptyVen 30 Aoû - 22:29




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Déception. Alors que son amie annule leur petit tête à tête, purement amical, Cornelia se retrouve seule face à son verre de Malibu qu’elle commence donc à siroter sans trop faire attention à la demoiselle non-loin d’elle qui, pour sa part, l’a bien remarquée. Et d’autres, qui sont manifestement plus attentifs que la concernée, ont bien vu que Chloé a remarqué l’arrivé de la charmante brune à ses côtés. Certains rient devant sa mine déconfite, son air figé, sa bouche entrouverte. D’autres se tâtent, se demandant si elle a ne serait-ce qu’un soupçon de chance avec l’anthropologue. Et d’autres encore hésite à se lancer, quitte à passer à ras le pif de la brunette qui observe l’autre demoiselle qui sirote toujours son Malibu sans rien remarquer.

Le téléphone vibre dans la pochette et Cornelia le sort pour jeter un œil, ce qui lui permet de voir qu’un collègue de travail lui a envoyé un texto concernant une preuve dans une affaire de meurtre sur laquelle son responsable et elle-même travaillent en tant que scientifiques experts en anthropologie. Du moins, la demoiselle observe son supérieur faire et prend des notes pour se former, l’entreprise étant trop délicate et trop importante pour que l’homme assez froid qui lui sert de titulaire accepte de la laisser manœuvrer n’importe comment les ossements et le cadavre. Peut-être craint-il qu’elle ne détruise des preuves par maladresse. Comme si elle n’était pas suffisamment grande pour être responsable et faire un travail soigné.

Alors que la demoiselle répond en tapant sur son écran à mesure que les lettres s’affichent, une voix l’appelle et lui fait tourner la tête un instant. Plusieurs instants à vrai dire et la voilà qui, découvrant une jeune femme à ses côtés, oublie d’envoyer son message. Il faut dire que la fille qui l’aborde à l’air assez spéciale. Et très timide, tant elle laisse couler un temps entre son apostrophe et son salut. Bière en main, le regard ni doux ni réellement méchant, la parole hésitante qui donne presque l’impression que l’arrivante est en admiration devant la scientifique, cette fille est pour le moins intrigante. Et la voilà qui s’assoit sans rien demander, tandis que l’anthropologue lui rend ses salutations avec un ravissant sourire.

Enfin la fille se décide à parler. A vrai dire, Cornelia est un peu surprise d’entendre des propos si forts et si direct. Amoureuse, carrément. On la lui a déjà faîte celle-là, évidemment. Des garçons toutefois, pas des jeunes femmes. Il est étonnant d’ailleurs de voir l’aplomb de cette dernière quand elle continue, parlant de femme de sa vie et de bouche «comme ça». Surprise dans un premier temps, la suédoise ne sait guère que répondre à cela et se contente de regarder la fille qui lui fait face en cherchant soigneusement ses mots.

«- Tu ne crois pas que tu y va un peu fort ?» interroge-t-elle finalement en souriant toujours. «Il faut plus que ça pour être amoureuse. On ne tombe pas amoureux d’un physique mais d’une personne. Et nous ne nous connaissons pas. En tout cas pas encore. C’est assez peu et beaucoup trop tôt pour dire des choses comme ça. Je ne sais même pas comment tu t’appelles. Moi, c’est Cornelia.»

Si la technique de drague est assez pataude, elle est pour le moins amusante et Corny ne peut s’empêcher de rire intérieurement, juste un instant. Mais bien vite la jeune femme qui lui fait face reprend la parole en se justifiant, faisant l’étalage de tout ce qu’elle a, de tout ce qu’elle n’a pas. Et elle tire ainsi l’européenne de ses réflexions.

Une bière pour seule compagnie toute seule dans son coin, ce n’est pas très drôle. C’est un peu comme boire un Malibu toute seule installée au comptoir simplement parce que la petite virée du soir entre amie est annulée au profit du petit-ami. Cornelia n’a rien contre la solitude mais si elle sort, n’est-ce pas pour voir la vie ? L’agitation des bars, les danses endiablées sur la piste… Si elle sort, n’est-ce pas pour entendre ce qui l’entour rire aux éclats ? Les bruits de la nuit dans les rues sombres qui vous font trembler de peur quand le rythme cardiaque s’emballe et qui vous prouve cependant, qu’au moins vous êtes vivants – du moins pour l’instant - ? Alors elle adresse un sourire à la brunette qui lui fait face et de nouveau elle reprend la parole tandis que son sourire se dessine de nouveau sur ses lèvres.

«- C’est bon tu peux poser ta bière. Ce n’est pas très drôle d’être toute seule. Une amie t’as fais faux bond à toi aussi ? Celle avec qui je devais être ce soir a préféré passer du temps avec son petit ami. Je pense surtout que ce dernier, qui ne m’aime pas des masses en raison de mon métier qu’il trouve trop glauque et sordide, lui a imposé de ne pas venir mais soit. C’est son choix. Alors tu fais quoi dans la vie ? A part boire des bières seule dans ton coin, j’entends.»

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MessageSujet: Re: Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me?   Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me? EmptySam 31 Aoû - 9:28




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Lorsque la brune se tourna vers elle et ouvrit la bouche, Chloe se demanda si cela avait réellement été l'ide du siècle de l'aborder; les femmes bavardes avaient tendance à rapidement lui taper sur le système, guère patiente ou encline aux rapports sociaux. S'installant plus confortablement sur sa chaise -comprenez qu'elle s'y lova en glissant un peu en arrière- et glissant une main dans sa poche, l'autre à sa bière, elle n'avait rien de féminin. Elle laissa la jeune et jolie bavarde se présenter et contourner son attaque comme elle le pouvait; soit elle n'avait aucun humour -elle démontra le contraire juste après- soit elle était vraiment bavarde et Chloe serait bonne pour la migraine ce soir. Elle ne sourit pas, la laissant parler sans la couper en buvant silencieusement sa bière. C'est fou lorsque vous êtes chatouilleux ce qu'un rien peut vous agresser; elle fronça désagréablement les sourcils; bien sûr que je sais ce qu'il faut pour être amoureux, Einstein, pensât-elle, vexée. Alors elle fait la grimace un instant, comme si elle allait se lever et partir sans rien dire de plus. Elle était bien plus farouche qu'on aurait pu le croire, surtout quand elle aborderait quelqu'un; à plus forte raison une femme.

"Bien sur que j'sais ça", Chloe roula des yeux, "c'est du Neg-Hit, c'est tout."

Elle s'était d'instinct retranché et mise sur la défensive: tout dans son attitude corporelle le prouva, en retrait sur sa chaise, le regard un peu plus sombre. Contrairement aux apparences, elle n'était pas si maladroite que ça et comprenait assez bien le monde qui l'entourait; mais les femmes c'était une autre paire de manches. Celle-ci lui semblait faire du Bitch-Shield sans même s'en rendre compte. Certaines filles sont plus jolies que les autres, c'était un fait. A celles-ci, on fait foule de compliments et elles sont font draguer où qu'elles vont: rien qu'à croiser quelques regards du coin et Chloe avait comprit qu'elle n'était pas la seule dans l'affaire. Mais elle était une femme au fond, et savait d'instinct qu'à force de compliments, les filles pouvaient en avoir marre. Alors pour la brune, il était souvent préférable de tenter de les déstabiliser avec une sorte d'anti-compliment, un Neg-Hit: entre un commentaire drôle et une moquerie déguisée, dit d'un ton direct ou anodin; ça déstabilise plus d'une belle qui s'attend à un banal compliment.

"Chloe."

Elle tira sur sa cigarette comme si elle cherchait à lui faire mal, la tenant du bout des doigts avec son habituel air revêche. Continuant de l'écouter, elle ne lui offre aucun écho aux sourires aimables que la fille lui offre: elle ne savait pas sourire sur commande; elle ne savait peut-être pas sourire tout court. L'écoutant à nouveau sans la couper, Chloe posa sa bière; bavarde confirmée: une femme belle et intelligente, avec un métier scientifique. Surement célibataire, à bien y réfléchir. Elle écrase doucement son mégot dans le cendrier et lui répond sans la regarder, fixant la clope.

"Tu sais, c'est pas super de parler de son boulot en premier quand on rencontre quelqu’un: ça fait passer pour une Workaholic qui n'a pas de vie. C'est un peu relou, quand même..."

Elle sourit, un peu moqueuse; ce n'était pas si méchant que ça, pas du tout en fait; mais ainsi Chloe espérait essayer de montrer à Cornelia qu'elle n'était pas aussi timide que l'autre devait penser, et qu'une femme intelligente ne la ferait pas fuir. Puis sérieusement, parler de son boulot en premier, ça lui donnait l'impression que la fille allait lui en parler toute la soirée; c'était un repoussoir. Qui plus est, elle ne la connaissait pas et se moquait de sa vie; Chloe n'était pas la femme la plus aimable qui soit mais elle savait une chose: on dose les informations quand on parle en soirée. Elle retira une cigarette de sa boite cabossée et en proposa simplement une à Cornelia, avec un air un peu nonchalant.

"Tu es dans la médecine légale, c'est ça?"

Pas besoin de sortir de Caltech pour savoir ça: ce sont des choses qui transpirent des mots et se déduisent, en lecture à froid, en creusant un peu; elle n'était pas si maladroite que ça, en fait. Juste un peu trop directe. Ne pas la complimenter, ou alors de manière très détournée. Essayer d'éveiller sa curiosité, peut-être. Éviter de faire la dalleuse bavante et rejoindre ainsi la horde de relous qui la draguent, habituellement; du moins qui la draguent surement. Une nana pareille, ça doit se faire draguer à tout les coins de rues.

Chloe sourit un peu quand Cornelia lui demande ce qu'elle fait d'autre dans la vie à part es bières toute seule; c'est pas mal envoyé, ça.

"Bah en fait je suis avec une copine", elle lui présente sa bouteille de Victoria Bitter, "j'te présente Victoria", un vague sourire très bref la prend, avorté rapidement, "je fais de la plomberie et des travaux d'intérieur, c'est très féminin", elle marqua une pause avant de parler très sincèrement, "je sors de la clinique Waters. Je suis en rééducation."

Autant dire presque la vérité; le reste ne la regardait pas et autant en dire le moins possible. Ça ne l'aiderait pas de déballer sa vie, au risque de paraitre rude ou agressive. Plutôt ça que de sembler dalleuse ou pathétique. La cadette des Ring reprit une gorgée de bière en fixant la jeune femme en face d'elle, sa cigarette au bord des lèvres, expulsant la fumée par le nez avant de la poser sur le rebord du cendrier.

"Tu sais, t'as un beau visage mais tu devrais pas utiliser autant de mascara... c'est fait pour souligner la beauté, pas pour la masquer."

Encore un petit coup dans ces jolies dents blanches. Et on repart, on relance un peu l'idée qui s'était retrouvé noyée par des banalités. Un vague compliment sous une attitude un peu moqueuse. Chloe avait suffisamment confiance en elle pour fonctionner de cette manière, ayant toujours eut un certain franc parler. Disant cela, elle fixa Cornelia en retirant sur sa cigarette, un sourire aux lèvres.

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Cornelia Lindgren
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MessageSujet: Re: Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me?   Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me? EmptySam 31 Aoû - 22:52




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Stomp, stomp, I've arrived. Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me? Flyin', flyin', flyin'through the sky, In my spaceship, I'm an alien tonight. You'll see, I can do it like a brother, do it like a dude.

La fille qui dévisage Cornelia est clairement phénoménale avec ses mimiques et ses expressions, sa façon surprenante de dire ce qu’elle a à dire de manière déguisée et pourtant très claire à chaque fois. C’est vrai que parler boulot au premier rancard n’est pas forcément la chose la plus fun qui soit. D’autres sont beaucoup plus intéressant c’est vrai. Mais il faut bien commencer par quelque part pour apprendre à se connaître et Cornelia n’a pas vraiment trouvée mieux. Après tout il n’y a pas non plus grand mal à aborder le sujet du travail. Même si dans le cas de la scientifique le sien peut repousser pas mal de monde.

Le sourire de la demoiselle qui fait face à la brune est pour le moins moqueur mais la jeune femme au Malibu n’y prête que peu d’attention. Parce que la réflexion ne l’agresse en rien et que jusqu’à preuve du contraire, l’humain est libre de sa parole, tant que son interlocuteur n’en est pas dérangé. Et cela ne lui fait rien d’entendre cette même brune qui la rabroue que les questions de travail l’interroger pour savoir si elle travaille dans la médecine légale. Et  comme si de rien n’était, la scientifique adresse un sourire à son interlocutrice pour répondre à cette dernière, espérant fait passer plus facilement la pilule avec un sourire charmant.

«- Je suis anthropologue, paléoanthropologue et anthropologue judiciaire. J’étudie pour le devenir en tout cas.»

Avouer son boulot n’est pas toujours une partie de plaisir pour la demoiselle qui a parfois vu de nouvelles relations s’émietter en un instant après ce simple aveux. Mais ce soir la jeune femme qui est devant elle ne semble pas choquée par ce qu’elle entend. Même, elle commence à plaisanter pour répondre à l’interrogation de la Suédoise concernant la potentielle amie qui lui a fait faux bond. Et la présentation de la bouteille de bière comme étant l’amie Victoria ne manque pas de faire rire la demoiselle qui lance finalement, toujours sur le ton de la plaisanterie :

«- Moi, j’ai fait une infidélité à mon petit ami. Il s’appelle Jack, il est américain et super sympa.»

Bien sûr, la jeune femme parle de Jack Daniel’s, le célèbre whisky à la bouteille carrée et à l’étiquette noire – selon l’édition puisque certaines sont blanches – et ne doute pas un instant que la femme face à elle comprendra de quoi elle veut parler. Elles n’ont guère le temps de s’étendre sur le sujet, car voulant lancer un compliment la demoiselle un peu bourrue surprend encore son interlocutrice. Cette fille a vraiment le sens d’envoyer des remarques salées et sucrée à la fois. C’est assez intriguant, assez intéressant. Et cela provoque un nouveau sourire sur les lèvres de la suédoise qui ne trouve rien à répondre à ça. Son maquillage charbonneux, la demoiselle l’aime assez, même beaucoup, et a toujours trouvé qu’il lui allait bien pour sortir en soirée. Si bien qu’elle songe finalement que le reproche n’est pas réel, juste le papier cadeau pour faire-valoir le compliment lancé par la jeune femme.

«- C’est vrai que faire de la plomberie ce n’est pas vraiment féminin mais il se trouve que je suis pour l’égalité homme-femme. Cela ne me fait rien de voir des femmes plombier, des femmes garagistes… Tout comme cela ne me fait rien de voir des hommes sage-femme. Par exemple.» lance la demoiselle avec sincérité tout en portant son verre à ses lèvres.

Se saisissant de la paille, l’anthropologue commence à aspirer un peu de son alcool qui, en grand traire, ne se dévoile par. Toute à ses réflexions, elle se retrouve un instant à détailler la demoiselle face à elle avant de sortir de ses songes pour interroger de nouveau la demoiselle, l’une des informations qu’elle lui a donné ayant pour le moins pris place dans l’esprit de la suédoise, s’y accrochant.

«- Je bosse à la clinique Waters justement. Tu as été hospitalisé pour quoi au juste ?»

Et dans son esprit la demoiselle se fait une petite réflexion en se demandant si c’est si dangereux que cela d’être plombier. Peut-être après tout, elle n’en sait rien. Pour être franche la jeune femme n’a jamais essayé de réparer elle-même les fuites dans sa cuisine ou sa salle de bain.

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MessageSujet: Re: Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me?   Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me? EmptyDim 1 Sep - 18:02




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Stomp, stomp, I've arrived. Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me? Flyin', flyin', flyin'through the sky, In my spaceship, I'm an alien tonight. You'll see, I can do it like a brother, do it like a dude.

Tout ça, pensa Chloe en écoutant Cornelia lui parler de son métier: que de longs dénominatifs. Elle siffla d'admiration plus pour la forme que réellement par sincérité. Elle n'était pas très au fait de ces choses-là, ayant arrêté ses études assez tôt, sachant tout au plus qu'un paléontologue c'était un genre de mec ou de nana qui faisait des trucs comme elle en avait vu dans Jurassic Park, quand elle était gosse: ils époussetaient des cailloux pour y trouver des fossiles. Truc du genre. Une étudiante? Dans ce cas elle devait avoir entre vingt cinq et trente-deux ans, à vue de nez; elle la regarda un instant, comme pour jauger son âge: elle était surement plus âgée qu'elle. A vrai dire, Chloe a des aprioris sur les femmes faisaient de longues études: comme quoi elles seraient bavardes, comme quoi elles seraient toujours à vous lire secrètement, quand elles ne vous rabaissent pas parce que vous, vous avez arrêté après le lycée. Des clichés, en somme, mais elle était une femme à préjugés, après tout. Elle-même était l'archétype de la femme sans manière à peine sortie de prison qui était toujours sans le sou.

Pourtant l'ambiance n'était pas si pensante; la brune avait souvent tendance à être mauvaise langue. Elle eut un vague sourire à la présentation de "Jack", et apprécia le trait d'humour; cependant avec un frère alcoolique, Chloe était moins portée sur la boisson que son apparence ne le laissait présager. Elle ne répondit pas à la plaisanterie, terminant sa bouteille en la reposant sur la table; pas la peine de forcer sur l'humour, puisqu'elle n'était pas si douée que ça à ce petit jeu-là, quand c'était trop subtil; son truc à elle, c'était les blagues qui faisaient rire les beaufs: pourries et graveleuses; elle doutait que cela séduirait une fille comme Cornelia; elle n'était pas folle non plus.

"Na, c'est pas bien féminin mais bon, je m'imagine mal faire la plomberie en mini-jupe. A moins que ce soit pour un film d'horreur."

Chloe eut un étrange rire entre ses dents, acide, avant de hausser un peu des épaules et reprendre:

"Oh moi l'égalité... c'est juste que je sais faire que ça", elle sourit à nouveau, plus détendue bien que toujours sur la défensive, "on est chacun bon dans un domaine. Le mien n'a jamais été féminin ou intello."

Elle aurait bien ajouté que tout ce que les mecs faisaient, elle pouvait le faire aussi mais l'idée lui sembla trop graveleuse pour être lancée en début de soirée comme ça, devant cette fille qu'elle ne connaissait pas du tout à part son prénom et son métier. Chloe sembla réfléchir un instant.

"On appellerait ça un "sage-homme", alors?", demanda-t-elle avec insouciance, "... ça sonne mal."

Simple considération pour meubler la conversation, chose où Chloe n'excellait pas vraiment. Elle regarda Cornelia aspirer un peu d'alcool, la paille entre ses lèvres; elle se mordit la lèvre inférieure en la fixant, le regard posé sur sa bouche sans parvenir à la regarder discrètement: ce n'était pas le fort de la brune, la discrétion. Et ses œillades étaient aussi franches que maladroites. Laissant un instant Cornelia à son verre, elle écrivit rapidement un sms à son frère pour le charrier, sous la table, un sourire aux lèvres.

"Tu bosses là-bas?", demanda Chloe, un peu surprise de la coïncidence, "enfin pas avec les patients, j'imagine? Dans les labos?"

La suite du questionnement sembla la choquer, ou tout du moins luid plaire mais elle préféra exhiber un sourire un peu carnassier plutôt que de monter direct sur ses grands chevaux, bien qu'elle en avait fortement envie; cette fille avait beau être intelligente, les gens pouvaient parfois faire preuve d'une incroyable naïveté, ou indélicatesse. Bien sûr, elle-même était la reine de l'humour grossier, des grandes claques dans le dos et des mains aux fesses, mais elle savait quand il ne fallait pas poser certaines questions et quand c'était le moment de les poser; elle croisa les bras sur son torse, comme en position de défense, et se recula un peu sur sa chaise, se balançant, la tête un peu en arrière.

"Pour des choses un peu personnelles, chaton", elle ricana, "des choses qu'on ne peut pas raconter à une fille qu'on vient de rencontrer y'à...", elle fixa sa montre, "...deux minutes."

Un peu de mystère ne ferait pas de mal et elle n'allait pas déballer sa vie à une inconnue: après tout n'avaient-elles pas gardé les kangourous ensembles. Chloe poussa un soupir, reniflant de manière sonore de son tic habituel, désagréable et peu féminin, se penchant un peu plus sur sa chaise.

"Ton boulot te plait?", questionna-t-elle pour la discussion, mais une autre question lui venait, plus importante à ses yeux.

Un instant passa et elle laissa Cornelia lui parler de son emploi, histoire de la mettre à l'aise, sans jamais l'interrompre: on pouvait dire ce qu'on voulait sur Chloe, elle n'était pas du genre à couper la parole à quelqu'un, même si le sujet de discussion n'était pas son préféré. Elle joua distraitement avec sa bouteille vide, laissant la fin de sa cigarette se consumer dans le cendrier en dévisageant parfois la demoiselle en face d'elle, en quelques coups d’œil.

"En fait...", commença Chloe en se mordant la lèvre, "... je suis lesbienne tu vois et... mouais... bon c'est évident mais...", elle se rassit décemment, posant les coudes sur la table et croisant ses mains ensembles, penchée sur la table, "je suis pas douée à ça, je suis venue savoir si t'étais hétéro et si jamais...", elle eut une hésitation puis un sourire un peu bête, "si ça te dirais de passer un peu de temps avec moi, ce soir. Je suis directe, mais bon tourner autour du pot, j'aime pas trop. Quand on drague trop une fille, après elle te tourne en bourrique et ça, j'aime vraiment pas..."

Elle haussa les épaules avec une certaine négligence.

"Histoire que je me ridiculise pas, tu vois", dit-elle se réajustant son bonnet sur sa tête, l'enfonçant un peu plus sur son crâne.

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Cornelia Lindgren
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MessageSujet: Re: Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me?   Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me? EmptyDim 1 Sep - 21:20




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Stomp, stomp, I've arrived. Drop the beat, nasty face, why ya lookin' at me? Flyin', flyin', flyin'through the sky, In my spaceship, I'm an alien tonight. You'll see, I can do it like a brother, do it like a dude.

Le sifflement de Chloé ne semble pas des plus sincères alors que la scientifique lui dévoile la liste de ses métiers, qui est assez longue aux yeux de beaucoup. Pourtant, le tout étant relié ensemble, la jeune femme ne travaille pas autant d’heure que si elle avait trois métiers en même temps. Seulement elle adapte son travail en fonction des missions qui lui arrivent. Nouveau regard de la part de la plombier et Cornelia a l’étrange impression d’être scruté du haut en bas de sa hauteur, comme si la brune cherchait à lire en elle. Quoi donc ? La suédoise l’ignore et c’est assez désagréable. Mais elle n’ose pas le signaler à la demoiselle qui lui fait face, de peur de vexer cette dernière. Ou de la contrarier. Buvant une nouvelle gorgée de Malibu sans dire un mot, la brune fuit le regard de l’autre jeune femme pour être moins gênée par ce dernier.

Son verre presque terminé, Cornelia le repose devant elle alors que Chloé fait de même, ayant elle aussi terminé de boire sa bière ce qui amuse un tantinet la suédoise qui esquisse, pour la énième fois, un nouveau sourire. Et le silence s’installe quelques instants entre les deux femmes, bientôt troublé par une discussion quand à la féminité du métier de plombier. Et les mots de la concernée déclenchent un rire franc chez Cornelia.

«- Non en effet. Et puis ce serait sûrement dangereux de faire ce genre de travail en minijupe. Non seulement à cause des risques du métier mais aussi et surtout parce que j’imagine que tu dois être amenée à travailler avec des hommes ? Déjà qu’en pantalons les blagues de leur part doivent être relativement graveleuses, j’imagine qu’en jupe ce serait encore pire. Même en jupes longues note bien !»

Comme la suédoise parle d’égalité et du fait que ça ne la dérange pas de voir une femme dans un métier majoritairement masculin, comme ça ne l’ennuie pas de voir des hommes à des postes dits postes de demoiselles, comme celui de sage-femme, Chloé l’informe que, si elle fait ce job, ce n’est que parce qu’elle ne sait faire que ce dernier. Pourquoi pas. Ainsi qu’elle le dit avec tant de justesse, tout le monde est bon dans un domaine. L’important est de bien faire la tâche que l’on se donne, de remplir ses objectifs. Quelque soit le boulot que l’on fait et quelque soit notre sexe. Ainsi Cornelia a-t-elle toujours pensé.

«- Très mal, mais ça existe. Cela doit faire un peu bizarre quand on se présente, de dire je suis sage-femme en étant un homme mais bon. Je ne crois pas que le mot ait été adapté au masculin à vrai dire, c’est à voir.»

Et les voilà qui embrayent sur le fait que Chloé a été admise dans la clinique où travaille justement Cornelia. Et la plombier semble surprise d’apprendre que la suédoise travaille là-bas. Si bien qu’elle l’interroge à ce sujet. Peut-être réellement intéressée par la question mais la suédoise a l’impression que ce n’est pas le cas, que Chloé tourne autour du pot alors qu’elle lui a adressée la parole avec bien d’autres plans en tête qu’une simple discussion. A vrai dire, Corny se doute un peu de ce que souhaite Chloé. Mais la voir tourner autour du pot justement l’amuse un peu si bien qu’elle ne met pas fin à la discussion pour entamer le véritable sujet qui de toute façon, finira tôt ou tard par sortir.

«- Oui, je travaille dans une pièce près de la morgue en fait.»

Des choses un peu personnelles. Soit. De toute évidence Chloé n’a aucune envie de parler de ce qui lui est arrivé et Cornelia peut comprendre ça. Autant changer de sujet. Et c’est la plombier qui se lance, en demandant si son interlocutrice aime son métier. Cette dernière n’a guère besoin de réfléchir à la question et c’est de manière immédiate qu’elle répond donc à l’interrogation de la femme qui lui fait face.

«- Ouai, j’aime bien ça. Enfin, pas toujours. Quand tu as sur ta table un macchabée vieux de quelques mois qui sent encore la putréfaction ce n’est vraiment pas terrible. Surtout quand on doit raconter à une famille comment son enfant est décédé. Les parents veulent savoir en général. Et une fois qu’ils savent, quelques fois, ils préféreraient n’avoir rien entendu…»

La demoiselle qui l’a interrogée ne semble pas tant intéressée par la réponse que lui fournit la suédoise que par sa bouteille de bière avec laquelle elle s’amuse d’un air un peu distrait, avant d’interroger Cornelia quand aux chances qu’elles ont de finir ensembles cette nuit. Voilà. Le véritable motif de la venue de Chloé à la table est lancé et, comme l’européenne s’en était doutée, le sujet n’était autre que sexuel. Un fin sourire se dessina alors sur le visage de Corny.

«- J’suis hétéro… ou bi. Pour passer du temps avec toi ce soir, nous passons déjà du temps ensemble. Pour la manière dont nous allons vivre cette nuit… J’me laisse encore le temps de voir.»

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