À mon réveil, il faisait déjà sombre. Je pouvais entendre le bip de ma machine aller lentement, au rythme de mon coeur mais ...rien d'autre. C'était étrange. Quelque chose devait clocher car normalement, je pouvais toujours entendre deux ou trois infirmières discuter et rire entre elles, non loin du poste. Mordillant ma lèvre, je m'assied donc lentement et vint pour prendre ma cloche d'appel mais me ravisa. Ce n'était réellement pas normal, ce silence.

Pour être le plus discret possible, je mis mes petits chaussons de marche afin de ne pas glisser et me hissa hors du lit, lentement mais surement. Maintenant debout et le souffle court d'avoir forcé, je dis «Hey ...?» dans l'espoir que quelqu'un m'entende mais ...sans réponse. Hésitant une nouvelle fois, j'arrêta la machine, me débrancha, mit une main sur le poteau du soluté et marcha lentement vers ma porte qui était entre ouverte. Déjà, ça non plus ce n'était pas normal. Habituellement, elle était grande ouverte, afin que les infirmières puissent jeter un oeil discret sur mes constantes, sans devoir me réveiller.

Maintenant inquiet, je passa ma tête à l'extérieur et vit quelques patients se diriger vers la salle commune, suivis de deux infirmières et un médecin qui sembles tous tendus à l'extrême. Je décida donc de les suivre à mon tour, tout en me tenant à la rampe de maintient. Enfin, je vis à télévision allumé au bout de la pièce et j'entendis l'avertissement. D'une voix légèrement apeuré, je demanda en l'air «...Est-ce que c'est sérieux, tout ça!?» puis je regarda autour, le regard perdu afin de voir si il y avait une tête connue dans le coin. Non seulement j'étais inquiet car bon. On parlait ici de meurtriers en cavales mais aussi ...J'espérais vivement qu'Avery ait quitté les lieux avant l'évasion... Si il lui arrivait quelque chose, je ne pourrais répondre de mes actes et ce, même avec mon problème cardiaque.

J'étais déjà réveillé quand tout le bordel a commencé, je me suis fait gentiment ramené à ma chambre et enfermé, ce que je déteste le plus au monde. Je pris mon mal en patience, mettant mes écouteurs dans mes oreilles. Je comprenais pas du tout ce qui était en train de se passer mais je n'avais pas envie de chercher à comprendre. Aujourd'hui était une journée sans, je pouvais le dire d'avance. Une fois tout le bordel terminé, on vient m'ouvrir ma porte, deux bonnes heures plus tard. Ni une ni deux je sors de ma chambre. Moins je suis dans ma chambre, mieux je me porte. Je suis un peu le petit mouvement et je vais jusqu'à la pièce où y'a la télévision. J'entends les infos, comme tout le monde. J'aime pas du tout ça. Putain de merde. Fais chier. Sérieux on devrait pas avoir des gens comme ça ici, ou bien mieux surveillé. On est pas une prison. On est un hôpital. Si y'a des meurtriers ils devraient être pris en charge correctement. J'essaie de m'en foutre mais non j'y arrive pas. Ca m'inquiète. Je tourne la tête vers un type que j'ai déjà croisé plusieurs fois à la clinique. Il a l'air complètement flippé, ce que je comprends. Je ne sais pas pourquoi il est ici, je ne crois pas qu'il soit dans l'Aile nord comme moi. Je sais pas. Je fais pas attention à grand monde ici.

« On dirait ouais... »

Je soupire un peu, clairement saoulé par la situation. Franchement si c'est pour être entouré de sociopathe, je préfère rentrer chez moi et me péter mes petites crises tout seul sans avoir de barreaux à mes fenêtres (oui je suis traumatisé par ça).

Je tourne les yeux pour voir si y'a pas Mordred au milieu de ce petit monde. Je me passe une main dans les cheveux. Ouais je suis nerveux. J'aime pas ça. Enfin, maintenant ces deux sociopathes sont hors de la clinique, donc je devrais me dire que c'est mieux comme ça, mais non. Ils risquent de faire des dégâts là bas dehors. Je tourne de nouveau la tête vers la télévision, ils parlent des antécédents des deux fugitifs. Ils ont vraiment fait des trucs horribles.

« C'est pas croyable... Quand je pense que leurs chambres sont dans le même couloir que le mien ça me donne envie de vomir. »