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| It's like the sun came out. [Thel me ...] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: It's like the sun came out. [Thel me ...] Mer 31 Juil - 8:18 | |
| Thelonious Zephyr Lewkowics Carte d'identité date et lieu de naissance: Rockhampton, Australie. âge: 26 printemps de bonheur plus ou moins au centre de sa vie. nationalité: Son père était un musicien polonais de renom, quant à sa mère, une australienne pure souche trésorière d'une grand compagnie de pub. groupe sanguin: AB+ métier ou études: Dernier année en internat d'urgentisme. Il en a bavé pour arriver là mais sa place, il ne la laissera à personne. orientation sexuelle: Hétérosexuel. statut: En couple avec la merveilleuse et géniallissime Timae Mecklebach. Me brise pas le coeur chérie situation financière: Aisée. groupe:Kissing Death THIS IS WHO I AM
Voir plus bas. |
WHAT'S WRONG WITH ME?
Responsabilités: À dix-sept ans tu étais paumé et tu ne savais pas quoi faire de ta vie. En vérité ton but était plutôt de trouver la drogue la plus dur qui pourrait te faire planer le plus haut, et un jour tu as essayé quelque chose de trop fort. Enchaîné les doses, jusqu'à la mort, tu as fait une overdose et tu t'es retrouvé entre la vie et la mort. Tu t'en es sorti, par miracle mais ton frère ne t'as pas laissé le choix : cure de désintox. Ainsi donc, même si tu as tout tenté pour l'éviter tu t'es retrouvé là-bas, et ta rencontre avec ton médecin traitant à su te sortir de l'impasse. C'est avec de l'admiration pour cet homme que tu as décidé d'entreprendre des études de médecine. Tu as travaillé dur pour être où tu es aujourd'hui. Après quatre années d'études théoriques acharnées, tu as intégré l’hôpital à 22 ans et on t'a fait faire plusieurs stages en temps qu'interne dans des domaines tels que la chirurgie, la pédiatrie, la psychiatrie etc ... Tu en as bavé, tous les jours pendant une année avant de choisir sa spécialité : l'urgentisme. Pourquoi cette pratique que tu exerces depuis maintenant trois ans ? Parce que tu n'as jamais l'impression d'aider plus que dans les moments où la rapidité prime principalement. Tu es efficace, pragmatique, tu ne t'éparpilles pas, tu es professionnel et efficace, et ces qualités font de toi un très bon urgentiste. Cette spécialité te convient, tu n'en changerais pour rien au monde, et tu ne te sens jamais plus vivant que lorsque la vie de tes patients sont en danger, entre tes mains. C'est une douce ironie, mais elle est réelle, et tu ne te sentirais pas à ta place sans cette adrénaline que tu as en permanence quand tu dois agir dans l'urgence. Ouvrir un cabinet plus tard ? Hors de question, car tu ne pourrais pas te passer du stress ambiant et parfois malsain qui règne aux urgences, et le calme plat que tu incarnes est en permanence confronté à la frénésie des urgences. Un roc face à la tempête. Toi et cette discipline, vous êtes comme des aimants. Totalement opposés et pourtant s'attirant sans faire de concessions. Tu es interne, ainsi tes responsabilités sont encore minime, tu es sous la responsabilité d'un résident du service qui te prodigue de précieux conseils. Tu n'es pas de ces médecins égocentriques qui font passer leur carrière avant leur patientes, car pour toi, et tu as bien eu le temps de le comprendre en trois ans d'urgentisme, ce sont eux le principale, et non les techniques que tu pourras utiliser pour les sauver et au passage épater la galerie. Tu es aimé de tes patients, mais peut-être est-ce parce que tu les soignes étonnement bien pour un étudiant.
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Everythings it not what it seems. So, this is who I am.
Tu aimes ton nom. On peut lui prêter beaucoup de qualités parmi lesquelles atypique, originale, intéressant, révélateur, ou encore, à l'inverse, imprononçable, bizarre, étrange, non conforme, moche. Tu entends les deux, tu aimes les deux. Les qualités et les défauts, tout ça va ensemble après tout, et ce n'est qu'une question de point de vue. Certes tu aurais aimé un prénom normal. Un prénom qu'on aurait vu, puis qu'on aurait oublié. Tu marques déjà assez les esprits par ton physique qu'on peut qualifier d'anodin, pourquoi rajouter en plus un prénom impossible à prononcer et montrant bien que tu n'as pas d'origines australiennes. Mais en réalité, tu te fiches un peu de savoir ce que les gens pensent de toi, de savoir s'ils aiment ton nom ou non, s'ils se souviennent de toi ou non. Tu t'en fiches, tu vis ta vie, les autres vivent la leur. Thelonious. Porter le nom d'un célèbre jazzman. Est-ce une chance ? Véritablement non, parce que, mon dieu, les blagues qu'on t'a sorties ! Il a bien du y en avoir un millier en vingt six années d'existence ! Et ça, bon, tu as parfois du mal à la supporter, soyons clair. Tu l'aimes ton Thelonious, mais bon, quand on te sort « eh dit donc, le pianiste prodige, tu me jouerais pas un pti morceau ? » tu soupires. Tu l'as entendu à de maintes reprises. Et puis tu lèves la tête de tes pieds, ou d'un bouquin, au choix, tu lances une petite répartie salée qui fait souvent perdre le sourire à tes détraqueurs, et qui le fait naître sur ton visage. On pourrait dire que tu es endurci, oui, on apprend à se défendre avec un nom pareil, avouons que ce n'est pas commun. D'abord le jazzman et ensuite puis Zephyr. Fallait-il vraiment un Z après ce prénom déjà assez atypique ? Sans doute que ça plaisait à ton père. Zéphyr, la sonorité te semble étrange, étonnante, et tu ne sais pas dire si tu l'aimes ou non... mais pourquoi un Z et un Y dans le même prénom sincèrement... Les lettres de fin d'alphabet témoignent souvent d'une différence qu'on veut assumée. Es-tu différent ? Hmm, oui sans doute. Mais ces différence, tu nous les énuméreras plus tard. Restons concentré sur ton nom, sur la première marque de cette non conformité justement. Un zephyr est une brise douce et agréable, c'était aussi le nom donné au vent d'Ouest dans la mythologie grecque. Pourquoi porter une telle marque ? Certes tu n'es pas quelqu'un qui s'enflammera facilement, on peut même dire que tu es toujours très calme. Doux soit, mais agréable ? Ah non pas vraiment, tu n'es pas vraiment le genre de personne qu'on a envie de cotoyer H24, tout simplement parce que tu n'aimes pas parler, que tu as des tendances associables, et que tes seuls sujets de conversation se réfèrent à ton job, qui peut parfois être assez choquant. Tu détestes parler pour ne rien dire, alors généralement, tu restes silencieux. Combler les blancs ? Très peu pour toi, ils ne te dérangent pas. Alors non tu n'es pas agréable. Tu réfléchis, et tu ne trouves pas. Tu sais juste que ton père n'étais pas fan des prénoms tels que Peter, Agathe, John et autres petits noms conformistes qui collent si peu à l'univers singulier de ton paternel. Un sourire naît sur tes lèvres lorsque tu penses à lui. Et puis Lewkowics. Bon. Après le prénom improbable, le Z fort sympathique et ensuite le Y, il fallait aussi deux W, ça semblait évident. Ce nom imprononçable, ce nom sur lequel ont buté tous les profs en début d'année, ce nom que les gens au téléphone te demandent d'épeler deux fois, ce nom dont on rit sur la cours de récréation. Ce nom polonais qui correspond tellement à ton père. Ce nom polonais que tu aimes tant au fond. Oui, c'est ton père qui a choisi ton nom, de Thelonious, à Zephyr en passant par Lewkowics. Et c'est pour ça que, même si tu en as essuyé des remarques déplaisantes, des moment de honte passé à être montré du doigt ou encore d'autres remarques dérangeantes, au fond tu l'aimes ton prénom. Car c'est un héritage de ton père. Et ça n'a vraiment aucun prix à tes yeux.
[size=24]Physiquement. Les gens disent que tu es beau, que tu as un charme dissimulé, ou incompris. Bon ça ce sont les gens optimistes ou les jolies petites midinettes d'un soir qui essayent de t'attirer chez elles. Généralement, tu leur tapotes la tête avant de t'éloigner sans un mot. Tu ne t'es jamais considéré comme laid, mais de là à dire que tu es beau, il y a un vrai fossé. A tes yeux. Les gens, au premier abord, pourraient te croire égocentrique mais là encore, il y a une nette différence entre être très sûr de soi (ce qui est ton cas) et être narcissique. C'est pourquoi tu es lucide, tu connais tes défauts, mais tu n'essayes pas forcément de les améliorer, parce qu'ils font parti de toi. C'est le cas au niveau du physique. Tu as toujours détesté ton nez par exemple, allez savoir pourquoi. Les gens font de ces complexes … Tu le trouves difforme, irrégulier, ce qui est assez faux de l'extérieur, mais c'est ce que tu penses, alors soit. En revanche, tu aimes tes mâchoires saillantes qui ne sont présentes que depuis ton adolescence, ou encore ces cheveux en bataille que tu as souvent une flemme monstre de coupé. Ils sont bruns, noirs de jais, très sombre, bouclés lorsqu'ils sont assez longs. Tu n'as jamais eu les cheveux courts à l'excès, tu les as toujours connus en bataille, au sommet de ton crâne, et à vrai dire ça te plait bien comme ça. Tes yeux sont trop sombres, légèrement bridés (et dieu sait que tu n'aimes pas ça, croyez le ou non, on a déjà cru qu'il avait un parent asiatique, il l'a mal pris) et trop communs, tu les as toujours trouvés beaucoup trop normaux. Les yeux bleus de ton père t'ont fait rêvés quand il était encore là, il disait que c'était des yeux de rêveurs, des yeux d'amoureux. Ah ça oui tu voulais être comme ça. Tu voulais être un musicien dans les nuages, mais ça t'as passé, et tu as changé. Tu préfères ouvrir des cœurs pour les réparer qu'en comprendre leur méandres. C'est comme ça, la psychologie humaine ne t'a jamais intéressée. Et puis ton corps en lui même. Assez fin, élancé, il y a des jours où tu te trouves trop petit, trop maigre, et le lendemain, tu fais de la musculation pour combler un peu cette taille ou cette corpulence que tu n'aimes pas. Ça a toujours été un priorité pour toi d'être en bonne santé, avec un corps sain (même si pour l'esprit sain, on repassera.), et ce depuis que tu as dix sept ans.
Après avoir parlé de ton prénom et de ton corps, parlons un peu de toi. Oui toi, la belle petite âme qui se cache derrière tant de Z, de Y, de W et de cheveux. Les termes qui reviennent souvent pour te qualifier sont associable, trop calme, calculateur, rancunier, et tout ce genre de choses assez agréables. Tu sais qu'en règle générale, tu es assez peu apprécié, car tu as ton caractère bien à toi, qui ne correspond pas vraiment aux normes qu'on veut chez les étudiants de médecine. Tous des battants enflammés et s'enflammant pour un rien, vraiment, très peu pour toi. Tu as tendance à être beaucoup trop taciturne selon tes amis, à ne jamais assez montrer tes émotions. « Détend toi Thel, allez, souris un peu ! » Et tu souris. Mais c'est simplement pour qu'ils te fichent la paix. On se demande parfois comment tu t'es fait des amis sincèrement. Ils t'aiment bien, mais fais un effort un peu !
Tu ne sais pas accorder ta confiance. Mise à part à deux trois exceptions, tu ne crois personne, préfère t'occuper de tout par toi même. Tu ne sais pas déléguer, encore moins accepter d'être aider. Tu as le sentiment que tout sera mieux fait si tu le fais seul, mais tu ne comprends pas que parfois, les gens essayent juste de te tendre innocemment la main ? Mais tu ne te laisseras jamais aller à croire que les gens veulent simplement être gentils. Tu en as un peu trop vu pour croire ça niaisement. Tu es un parano dans l'âme. Toujours à croire que les gens te veulent du mal, qu'ils essaient de te manipuler. Ta devise dans ce cas ? Manipuler avant que les autres ne le fassent, attaquer avant de l'être, prévenir avant de guérir. Calculateur, tu penses toujours un coup à l'avance, car tu es doté d'une intelligence que tu n'aimes pas vraiment étaler. Les gens pourrait l'utiliser contre toi qui sait … Tu as un fort caractère. Si les gens te marchent sur les pieds, tu ne diras rien. Tu laisseras couler. Et dans la semaine, tu répondras au centuple, avec une vengeance qui s'annoncera assez salée. Vous autres, ne croyez pas que, parce que s'il ne répond pas tout de suite, il vous aura oublié. Tu es un grand rancunier, par foncièrement bon.
Tu n'auras jamais su dire si tu étais égoïste ou non. Disons simplement que les gens que tu n'estimes pas n'ont tout simplement pas droit à ta compassion, à ta pitié ou même à un brin de gentillesse. Alors certes il y a les malades. Parfois, de rares fois, tu te laisses attendrir par leur condition. Mais tu en as vu tellement dans ton métier, en quatre ans d'internat d'urgence, ta vision a nettement changé. Et ces malades, qu'auparavant tu avais tendance à oublier pendant tes études, ils te sont revenus en pleine face le jour où tu as choisi la spécialité d'urgence. Ces patients, tu sais te montrer bienveillant à leur égard. Mais qu'ils ne s'y trompent pas, c'est rarement véridique. Simplement professionnel. A vrai dire, même les personnes qui sont dans tes petits papiers ont du mal à voir clair dans ton jeu, ont du mal à savoir si tu les manipules, si tu les prends pour les jeter plus tard ou si au contraire, tu les aimes réellement et tu apprécies simplement du temps en leur compagnie. Il te faut des années pour bâtir une relation d'amitié, d'amour, et à la rigueur, de confiance. Tu n'es pas de ceux qui sautent aux cous des gens pour leur dire à quel point tu les aimes. Tu as appris, contraint et forcé, à être très pudique avec tes sentiments. Les marques d'affections que tu donnes pendant une année se comptent sur les doigts d'une main. Et en publique ? Oula, vous rêvez en HD si vous pensez qu'il embrassera sa copine devant une foule de spectateur potentiels. Tu peux le faire dans un cadre privé, avec des amis, mais en général, tu te réserves pour l'intimité. On pourrait croire que tu ne tiens pas aux gens, que tu es totalement détaché en règle générale. Certes, tu es solitaire dans l'âme, mais n'allez pas croire qu'il n'est pas profondément attachés aux gens qui, pour lui, en valent la peine. Tu n'es pas jaloux à l'extrême comme certains pourraient l'être, mais tu détestes croire que les gens vont t'abandonner. Tu veux garder tes rares vrais amis prêt de toi, à tout prix. Est-ce pour cela que tu t'attaches si peu ? Est-ce pour cela que tu as de fréquentes crises d'angoisse à ce sujet ? Petit, tu étais atteint du syndrome Gilles de la Tourette, qui a disparu à la majorité, comme la généralité des enfants dans ton cas. Tu avais des terreurs nocturnes assez puissantes, et parfois, il arrive qu'elles resurgissent. On ne peut pas à proprement dire que tu es encore sujet aux symptômes de ce syndrome, mais toutefois, il t'arrive d'être sujet à des crises d'angoisse aussi rares qu'impressionnantes.
Certains prennent ton cynisme naturel, ton dédain et ton air je je-m’en-foutiste pour du narcissisme. Encore une fois, ils se trompent. On peut te prêter au moins une qualité parmi ce flot de défaut : tu es lucide. Tu sais où sont tes points forts mais surtout tes points faibles, et c'est un grand avantage dans ce milieu de la médecine où prime l'égo, où tous les étudiants sont aveuglés par l'idée d'être le meilleur et de se vendre de la meilleure façon. Tu le sais, mais tu ne répondras pas forcément franchement si on te pose la question. Tu sais cacher tes défauts, pour mieux les corriger plus tard si nécessaire. Mais comment vous dire … Si un professeur te demande ce que tu a raté dans le devoir que tu viens de rendre, intérieurement, tu penseras à un tas de fautes potentielles. Une personne franche le dirait, toi tu le garderas pour toi, feras mine d'être parfaitement satisfait, même si ce n'est pas le cas. Car il vaut toujours mieux que le professeur vous croit meilleur que vous ne l'êtes. Quand je vous dis qu'il est calculateur...
Tu as un grand sang froid, que tu possédais déjà avant d'entrer en médecine d'urgence mais que cette discipline a encore aiguisé chez toi. Ici tu l'as vite compris, il n'y a pas de place pour l'approximatif, on se contente de la perfection et puis c'est tout. On ne s'en sort pas si on panique à chaque patient, et c'est ce calme extrême chez toi, cette prise d’initiative que tu as d'une manière innée qui font de toi un interne assez admirable. Tes supérieurs te l'ont souvent dit, si tu étais plus souriant, plus chaleureux avec les patients et moins détaché, tu pourrais devenir un grand médecin. Tu as toujours fait mine d'écouter leur conseils, mais ne vous y trompez pas vous autres, il n'a jamais pensé à les appliquer. Il n'est pas forcément buté, mais s'il croit que la voie qu'il prend est la bonne, alors il ne changera pas. Et derrière ce calme absolu, derrière cette maîtrise de toi incroyable, se cache pourtant des secrets. Et une terrible fragilité. La mort de ton père, l'apparition de ton syndrome durant ton enfance, et puis ton passé de drogué, ex junkie délinquant, tout ça laisse des marques, et si tu es aujourd'hui respectable, c'était loin d'être le cas il y a dix ans. Toutes les épreuves que tu as vécues, notamment avec tes études, t'ont endurcies certes, mais elles ont laissé de profondes cicatrices qui ne guériront jamais vraiment. Elles t'ont laissé psychologiquement fragile, et si jamais ton professionnalisme ne craque pas, c'est chez toi que tu t'effondres. Dans les bras de Mae qui déteste te voir ainsi. Le métier de médecin est épuisant, celui d'interne pire encore, et toi, avec ta fragilité chronique, tu endures tout ça, sans te rendre compte que peut-être, un jour, ce job aura ta peau. Tu l'aimes, certes, c'est indéniable, mais combien de fois as-tu voulu tout plaquer et tout recommencer à zéro, ou pire ? Tu as en apparence la force de tout endurer, de passer outre toutes les épreuves que le monde mettra sur ta route. Mais réfléchis. Crois-tu vraiment que tu pourras endurer ce rythme une année de plus ? Tu es constamment au bord de la rupture, au bord du gouffre, dans un équilibre instable que tu ne laisses jamais transparaître au travail, mais qu'en comparaison, ta copine connaît trop bien. Alors Thel. Vas-tu nous expliquer pourquoi tu fais tout ça ? Passons à l'histoire. That's the thing about pain, it demands to be felt Ecrivez ici en 30 lignes minimum l'histoire de votre personnage. Vous pouvez la présenter de la manière que vous souhaitez, sous forme de tranches de vie, de journal intime, de dialogue, simplement narré ou autre. Cette partie est vraiment libre et est importante pour comprendre le parcours de votre personnage. [/font] You know my name, not my story Ton petit nom et ton âge: Je m'appelle Aude, pour ceux qui connaissent je suis Lys sur BP et Ethna Knight sur Bazzart ** j'ai actuellement seize petits printemps derrière moi. Où as-tu trouvé IB? A cause de Laura et Jilly qui m'ont forcé sous la menace :twisted: nan bon sincèrement, c'est parce qu'elles ont fait une pub de fifou que j'ai une idée de perso de fifou et que ce forum est trop beau ** et laura et jilly je les connais de bp Et t'en penses quoi d'IB? C'est beauuuuuuuuuuuuu et très beau. Laura tu pouvais pas faire un paté que j'ai pas la tentation de m'inscrire :hen:si je rate ma première sta faute. Et aussi, j'aime beaucoup le contexte, l'univers de l'hopital ... je le trouve assez fascinant et j'ai craqué ... C'est ton premier compte ici? SIR YES SIR ! Ton personnage est inventé, un scénario, un pv? Inventé totalement, mais assez inspiré du personnage de Ezra Miller dans "Another Happy Day" Comment qualifierais-tu ta présence ici? Je suis en vacances actuellement, jusqu'à 9 Aout, et apèrs trois semaines de libre mais ensuite internat, soooo je dirais un ou deux passage par semaine et surtout j'essaye de répondre à mes rp en temps et en heure mais en général y'a pas de soucis o/ Autre chose? Laura je te hais. Jilly je t'aime. Julie viens dans mes bras mon amour ** Et tous les autres, j'espère que vous êtes gentils parce que moi je le suis pas (nanjedéconnejsuisgentilleenvrai ) PRECISION : j'ai vu avec ashley je précise, en fait l'histoire de mon perso est trop longue donc je suis obligée de poster à la suite, du coup je reposte un sujet pour que ce soit plus lisible :face:ashley va archiver mon autre fiche du coup |
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| Sujet: Re: It's like the sun came out. [Thel me ...] Mer 31 Juil - 8:19 | |
| FIRST CHAPTER : TWO SOULS, DIFFERENTS, OPPOSITES, LIKE TWO MAGNETS.
Cracovie, Pologne. C'est le lieu de résidence à l'année de ton père, le célèbre pianiste de concert Luka Lewkowics. Il est connu, ah ça un peu, mondialement même. Il parle couramment le français, l'italien, le russe, l'anglais et bien sûr le polonais. Il a fait des concerts au quatre coins du monde pendant toute sa vie, mais Cracovie a toujours eu une place particulière dans son cœur, il est né là-bas après tout. Il t'en as souvent parlé, t'a raconté ces hivers glacials qui survenaient sans qu'on les attendent, au mois d'Octobre parfois, et puis il t'a emmené en vacances là-bas, quasiment chaque été jusqu'à tes douze ans, toi, ton jumeau et ta mère. Luka et elles se sont rencontrés il y a longtemps. En vérité, elle était une inconditionnelle de sa musique, de sa spécialité, le piano jazz solo et l'improvisation en live. Il a toujours été doué pour l'improvisation, dit ta mère. Cette belle australienne à l'accent si reconnaissable et cet incroyable musicien polonais à l'accent non moins coupé au couteau se sont tombés dessus à Tokyo. Ils ont toujours aimé faire dans l'atypique. Bon d'accord, ta mère préfère quand même nettement les choses normales et classiques, mais que veux-tu, ton père était si charmant, si incroyable, si artiste. Oui, c'est ce qui lui a plu, l'exception. Mary Baskerblade, et lui, par hasard, dans quartier de Tokyo. Elle pressée, lui flânant, et elle lui rentrant dedans. Et elle en a marre de son job, alors elle se pose au sol, vanée. Il lui tend la main, lui demandant si elle a besoin d'aide dans un sourire et un air poli. Il a les yeux très légèrement bridés, des grandes lunettes et des cheveux sombres mais trop bouclés pour être asiatique, et il a également des joues bien roses qui le trahissent comme américain ou au moins, européen. Trop heureuse de rencontrer enfin un homme parlant anglais, ils se posent dans un café pour se rencontre, mais Mary n'avait pas encore reconnu ton père, le pianiste qu'elle admirait tant. Parce qu'à vrai dire, quand on aime le piano, on aime la musique et pas vraiment la personnalité qui se cache derrière le clavier. Ainsi ils se sont posés dans un café, ont parlé pendant des heures, elle était là pour le travail, lui pour les vacances, et la discussion dérive, d'où venez vous madame ? D'Australie, et vous ? De Pologne, mais il fait pas beau ces temps ci je prend des vacances au soleil. Et moi je suis là pour le travail, c'est vraiment épuisant. Ah oui ? Dans quoi est-ce que vous bossez ? Je suis trésorière d'une agence de pub qui s'étend au Japon ces temps ci. Vous voyez le spot là-bas, sur l'immeuble ? Oui. Et ? Eh bien c'est notre agence. Fantastique ! Et la discussion s'étend. Longtemps, plusieurs heures, avant qu'elle ne le grille. Lui le pianiste prodige, le polonais de renom, Luka Lewkowics, déjà connu et reconnu comme référénce à même pas trente ans. Et elle est tombée dans les pommes. Ton père l'a emmenée aux urgences de Tokyo ( « Je ne vous raconte pas le bordel que ça a été pour appeler une ambulance au Japon quand on ne parle pas un mot de japonais ! » t'a-t-il raconté, de nombreuses fois) et lorsqu'elle s'est réveillée, elle est encore tombée dans les pommes. Ton père s'est senti affreusement mal. Il ignorait qu'il pouvait produire ce genre d'effet sur une dame de ce monde comme ta mère ! Et puis lorsqu'elle n'était plus à même de tomber encore dans les pommes, ils ont continué à parler, et encore, et encore, et au final ça ne changeait pas grand chose. Mise à part que ta mère était tombée deux fois dans les pommes pour ton père. Mignon non ? Ils ont décidé de passé le reste de leur séjour ensemble, à Tokyo, et lorsque les deux semaines étaient passées, ils n'avaient pas envie de se quitter.
Elle prit une année sabbatique et le suivit durant tous ses concerts, pendant un an. Peut-on parler de coup de foudre ? Sans doute. Elle a eu une liaison avec lui, liaison qui s'est vite transformée en mariage. Après deux ans de relation, il se passaient la bague au doigt. Ta mère avait 27 ans, ton père 32. Ils ont décidé de s'installer en Australie, la vie y étant plus simple qu'en Pologne, mais surtout pour une autre raison. La famille de Mary. Très conservatrice, avec des valeurs souvent approximatives... Homophobes, xénophobes, raciste... Tu te doutes bien que l'arrivée de Luka dans la famille n'a pas été vraiment appréciée. Le pianiste jazz polonais qui passait son temps à fumer tout et n'importe quoi et qui avait la réputation d'un libéral. Là les parents de Mary ont fait « amen ! » Ta mère n'a jamais réussi à les convaincre de l'accepter, elle a souvent essayé de restr proche d'eux, mais petit à petit, son amour pour Luka a provoqué son éloignement avec la famille. Elle avait toujours eu les même valeurs qu'eux, à vrai dire quand on naît dans une famille telle que celle ci, il est assez difficile de faire la part des choses, et Mary a vite du choisir entre son mari et ses parents. Elle a choisi son mari.
C'est à cette époque que ton père a enchaîné les concerts aux quatre coins du monde, en effet, on pourrait dire que la vie de mari ne contentait pas réellement Luka, ce grand musicien jazz qui a toujours voulu vivre libre comme l'air. Tes parents étaient différents, vraiment. Elle toujours tirée à quatre épingles, travaillant du soir au matin, s'épuisant à la tache dans son agence de pub qui avait plus que jamais besoin d'elle. Elle était stricte, maniaque et intransigeante, également très fermée sur les valeurs qu'on lui avait toujours apprises. Ton père a bien essayé de la changer, les rares fois qu'il rentrait à la maison, qu'il passait des journées entières à attendre sa femme devant la table de la salle à manger. Il a essayé, vraiment, mais c'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait ni cautionner les homosexuels, ni les gens de couleur, et parfois, ça la rendait malade de se dire qu'elle s'était mariée à un polonais. Ton père a assez souffert d'être souvent vu comme un total étranger par ta mère, mais par amour, elle a toujours essayé de le cacher. Leur différences étaient grandes, rien n'aurait du les rapprocher si ce n'est leur amour. Ton père a enduré la vision de ta mère longtemps, il a tenté de faire abstraction, mais au fil que les années passaient, ils s'éloignaient. Et ton père continuait ses tournées, fuyait ta mère et sa condition de polonais, encore et encore.
Est-ce parce que tout allait mal que ta mère est tombée enceinte ? Pile au moment où il avait le plus besoin de ciment dans leur couple ? Au moment où ils devaient se trouver un intérêt commun, quelque chose qui les réuniraient ? Tu as toujours le sentiment aujourd'hui, pourtant, d'être né au … mauvais moment. Toi et ton frère jumeau.
SECOND CHAPTER : CATHEDRALS IN YOUR HEARTS.
Ta mère a mis sa carrière entre parenthèse, ton père a doublé le rythme les concerts pour vous offrir une meilleure vie (excuse officielle.) Mary est restée seule de long mois, voyant régulièrement ses amis, mais s'apercevant bien vite que son mari lui manquait plus que tout. Ces deux enfants sont nés le 18 Mars 1987. Ton père est rentré à temps pour l'accouchement de ta mère, et ce fut pour eux deux, le sentiment qu'ils étaient destinés à rester ensemble encore un long moment. Et la vie a suivi son cours. Ta mère a confié à Luka le soin de choisir vos deux prénoms. Pour toi, il a choisi le nom du jazzman qui lui avait fait découvrir sa passion, Thelonious. Et puis le Zéphyr, car c'était un vent qu'il n'avait jamais eu l'occasion de voir en Pologne et qu'il avait découvert ici, tout un symbole donc. Quant à ton frère jumeau, il lui a donné le nom d'un artiste et pianiste jazz qu'il a toujours admiré, Miles Davis. Mais il a fait grâce à ton jumeau du Miles pour ne laisser que Thelonious et Miles Lewkowics. La folie artistique de ton père avait fait des ravages ce jour la. Il n'a jamais cessé d'être un grand rêveur, un créateur, et il voulait pour ses enfants les plus beaux prénoms du monde. Qu'ils soient uniques, et magnifiques. Qu'ils soient un peu comme ce qui les avait à nouveau réuni, ta mère et lui. Alors certes, ce n'était pas forcément simple à porter, mais au moins cela avait un vrai sens. Tu n'as jamais su si ta mère avait approuvé les choix de ton père, quoi qu'il en soit, elle ne s'en est jamais plainte.
Le temps a passé. Ton enfance était dorée, ta mère gagnait très bien sa vie, et même si elle n'avait plus de contact avec tes grands parents, ils lui versaient une pension régulière chaque mois, bien qu'elle n'en eut pas besoin. Son travail rapportait assez, quant à la passion de ton père, il n'as pas freiner sur le rythme et les tournées, et il n'était pas rare de le voir s'absenter pour deux semaines de concerts, laissant seule Mary et les enfants. Ce rythme leur plaisait à vrai dire, ils s'aimaient, mais avaient besoin d'une nette part d'indépendance tous les deux. Ton père surtout. Il avait toujours été un assez gros buveur, mais cela a empiré avec le temps, et même si à présent Mary et lui étaient soudés, la boisson n'a jamais aidé à consolidé leur mariage. Ils s'aimaient, c'était ce qui comptait, même si souvent, Mary avait l'impression de ne pas reconnaître son mari. Lui est-il arrivé de regretter de s'être marié avec un polonais ? A-t-elle déjà douté de cette manière ? Oui, des milliers de fois lorsqu'elle se retrouvait seule dans son lit, des milliers de fois lorsqu'elle mangeait seule, rentrant trop tard du travail, les deux enfants déjà mis au lit par la nourrice. Mais ensuite, elle allait dans ta chambre, elle te regardait, toi et ton frère, dormir. Souvent, elle avait un verre de whisky à la main, un alcool lui plaisant particulièrement. Et lorsqu'elle te regardait, tous ses doutes s'envolaient. Elle avait mis au monde deux magnifiques garçons, et c'était tout ce qu'elle avait toujours voulu. Elle souriait, d'un air mélancolique, attendant que son artiste polonais rentre, lui parle, lui joue quelque chose, l'embrasse. Ta mère aimait sincèrement sa vie, elle savait que parfois, ton père ne pouvait pas supporter ce train quotidien, car la vie de père de famille n'est pas tous les jours simple. Elle a espéré, de nombreuses fois, que jamais il ne la laisse, que toujours il rentre. Il est toujours rentré, souvent avec la gueule de bois oui, mais il ne l'a jamais trompée. L'amour que ces deux la se portaient était aussi étrange qu’inconditionnel. Et elle te regardait dormir. Et tu étais jeune, vraiment, et tu ne savais pas à cet age là, tout l'amour qu'on te portait déjà.
Lorsque tu as eu quatre ans, ton père a décidé de tous vous emmener en Pologne, pour enfin vous faire tous profiter de son ancienne vie à lui. Et depuis c'est une tradition, tous les étés, tu les passes la bas. Tu ne te souviens pas des premiers en Australie, et pour toi, été rime avec ce pays d'Europe de l'Est, si chaleureux et accueillant. C'est à cette époque, après ces vacances spéciales que ton père a décidé de freiner sur les concerts pour reprendre en main sa vie familiale. A cette époque, il est resté chez toi, tranquillement à s'occuper de ton frère e toi. Jusque là, par peur d'assumer son rôle de père, il avait toujours été distant, assez éloigné de ses fils, préférant se réfugier dans la musique, car ce n'était pas vraiment la vie qu'il avait voulu à la base. Il a toujours voulu être libre et sans entraves, or des enfants sont en quelques sortes les pires barrières qui puissent exister. Il voulait se reprendre. Il a commencé à t'apprendre le piano, tu as commencé à adoré ça. Un genre de cercle vicieux. Tu n'as jamais su pourquoi un clavier et des touches pouvaient avoir une telle influence sur toi. Comment, à un age aussi bas, pouvais-tu comprendre la musique ? Tu n'as jamais eu de mal apprendre le solfège, encore moins à débuter la pratique du piano. Et rapidement, ton père est resté là, à coté, à te donner quelques conseils, mais à te laisser avancer seul, en découvrant par toi même. Miles avait le même talent, peut-être plus doué, plus brute et moins fin et délicat que le tiens, mais tous les deux, vous jouiez ensemble. Quatre petites mains sur un piano, et dix minuscules doigts. Vous aviez six ans.
Plus le temps passait et plus tu vouais une admiration grandissante envers ton père. Envers son mode de vie, envers sa carrière, envers son don, envers sa personnalité. Tu aimais ta mère, aussi, certes. Mais il y avait quelque chose de plus contraint dans cette affection. Ton père, s'il ne l'avait pas été, tu l'aurais sans doute croisé dans un bar, au piano. Et puis tu aurais été le voir, tu aurais demandé des cours, des conseils, des leçons, et vous seriez aussi proche qu'à cette époque. Le génie créatif de ton père, mais aussi ses tics de langage, son accent, et puis cette langue qu'il t'a transmise, le polonais que tu parles impeccablement, ainsi que les bases de russe, de français et d'italien. Mais ta mère … tu l'aimes, comme une mère évidemment. Mais tu ne t'es jamais senti proche d'elle. Tu la sais assez étroite d'esprit, et puis très carrée, intransigeante, comme si elle ne te laissait aucune liberté. La liberté que t'offre ton père justement. Tu en as besoin, depuis que tu es tout petit, pas forcément pour bouger et courir dans tous les sens, non ça c'est plutôt le rôle de ton frère. Toi, tu as simplement besoin qu'on te laisse vagabonder où tu le souhaites, qu'on te laisse aller dans la bibliothèque pour dévorer tout ce qui te tombe sous la main, pour qu'on te laisse tranquille à vrai dire. Tu détestes être sous contrôle, sous surveillance, tu as besoin de pouvoir faire ce que tu veux. Ainsi lorsque ta mère est en déplacement, ton père en concert, et qu'une baby sitting vient pour vous garder, Miles et toi, vous avez tendance à ne pas être forcément sympathique. Il suffit d'un regard échangé pour que vous vous transformiez en vraies machines infernales prêtes à courir partout pour se réfugier dans un des recoins de la grande maison que vous habitez. Vous avez toujours été plus que proches. Vous n'aviez pas les mêmes amis, pas les même fréquentations même par la suite, et pourtant, vous êtes toujours restés confidents, comme si vous n'aviez aucun secret l'un pour l'autre. Et déjà à cette époque, vous étiez inséparables.
Le temps a passé. Miles et toi avez eu onze ans et l'heure d'entrer au collège. Vous avez toujours eu votre père près de vous, votre mère aussi, souvent en déplacement mais présente. Et la vie était belle. Vos mère gagnait plus, votre père, qui avait gagné assez au cours de sa vie grâce à ses concerts vous offrait une vie aisé. Oui, tu étais riche, tu l'es toujours aujourd'hui, et tu n'as jamais manqué de rien. A cette époque là, tu étais un gamin très calme, réfléchis, mais surtout souriant. Tu avais en permanence un air endormi, comme s'il fallait te parler trop fort pour attirer ton attention. Ca n'a pas changé, tu es toujours non chalant, presque absent, pourtant tu n'en écoutes pas moins les discussions. A cette époque tu étais innocent, tu ne savais rien calculer, tu ne savais pas non plus mentir, et ta première année au collège a été sympathique. Ton frère était la coqueluche des dernières années, avec son humour mordant et sa personnalité unique, toi tu restais dans l'ombres, tu lisais beaucoup, mais très sincèrement, ça ne t'a jamais dérangé d'être dans l'ombre d'un jumeau trop souriant et imposant. Lui offrait des sourire qui dévoilaient ses petites dents blanches, toi, tu haussais juste les lèvres. Vous étiez différents, complémentaires serait le bon mot. Symétrique ? Lorsque l'un va à droite, l'autre va à gauche. Lorsque l'un a la mélodie, l'autre a l'accompagnement. Lorsque l'un préfère l'aigue, l'autre le grave. Tes parents étaient fiers de vous, ils avaient eu deux beaux enfants, ils n'en voulaient pas plus, ils étaient comblés.
THIRD CHAPTER : EVERY TERDROPS IS A WATERFALL.
Pourtant dans l'ombre de ce bonheur, de cette belle famille de quatre individus, une ombre a toujours planée. Celle de ton père, que tu admirais tant, celle de ton père pour qui tu avais une fascination sans bord. Pour ses doigts qui volaient avec une vélocité étonnante sur le clavier, pour sa cigarette au bec qu'il avait lorsqu'il jouait dans les bar, certains soirs de semaine, pour ses grandes lunettes qui dévoilaient ses grands yeux bleus que tu observais. Et à onze ans, tu voulais devenir pianiste, comme lui, tu voulais devenir cet incroyable artiste capable de faire pleurer les gens simplement en laissant ses mains caresser les touches en des combinaisons oniriques. Et cette ombre, celle de ton père, c'était celle de la vie qu'il avait toujours voulu, celle de cette vie qu'il n'aura jamais bu avoir. Une vie de débauche, de concerts aux quatre coins du monde, cette vie d'alcool, de drogue, de sexe, cette vie qu'il aurait pu avoir s'il n'était pas ton père. S'il n'était pas le mari de ta mère. S'il n'était pas cette figure paternelle qu'au fond il avait toujours essayé d'éviter. Il ne voulait pas de cette vie. Longtemps, il l'a supportée, longtemps il a tout fait pour l'encaisser. Il était heureux certes, mais il détestait ne pas avoir le contrôle de tout ce qu'il n'avait jamais voulu être.
Et un jour tu as eu douze ans. On approchait de l'été, le mois de Juin s'éternisait et tu attendais les vacances. Ce soir là, tu était avec ton frère, vous parliez de tout et de rien, de rien surtout. Vous n'aviez pas la moindre idée de ce qu'il se passait à l'autre bout de la ville. Votre mère était absente pour le week-end, votre père dans un bateau pour une fête donnée en l'honneur de ses vingt-cinq ans de carrière. Il avait quarante-sept ans. Vous n'aviez plus besoin de baby-sitter, et vous étiez là, assis au milieu de votre chambre, sans vous douter de quoi que ce soit. Ce qu'il s'est passé sur ce bateau, cette nuit la, on te l'a raconté plus tard. A quatre heure du matin, tu as reçu un coup de telephone. Devinant que Miles n'allait pas décrocher, tu as sauté du lit en précipitation pour aller chercher le téléphone, sur le pallier de ta chambre. Tu as décroché. C'était l'hopital. Pourquoi à ce moment là, tu étais intimement persuadé que quelque chose n'allait pas aller. On te demandait de venir tout de suite, que c'était une affaire urgente. Mais l'hopital était loin, personne pour t'emmener, on te demanda de trouver un moyen. Tu fronças les sourcils. Tu ne savais pas ce qu'il lui prenait à ce docteur, tu n'avais pas vraiment envie de bouger de la maison. Mais, de bonne grâce, tu appelas la voisine pour qu'elle t'emmène, toi et ton frère, jusque là-bas. Pourquoi le mot hôpital était-il toujours redouté ? Pourquoi ce mot faisait-il se lever en pleine nuit une voisine somnolente ? A cette époque tu n'en savais rien. Et encore aujourd'hui, tu te poses parfois la question. Et elle se dirigea là-bas, et une fois arrivé, un docteur posa une main sur ton épaule, ainsi que sur celle de ton frère. Tu aurais préféré ne jamais voir ce qui allait suivre. Car le docteur commença à parler, à raconter des choses qui n'avaient aucun sens pour toi. Il racontait la soirée de ton père, disait qu'il avait beaucoup bu, certainement fumé aussi. Raconte-t-on ça à un enfant de douze ans ? Tu te mordis la lèvres, et tu le suivis, alors qu'il t'emmenait vers une salle. Arrivé devant, il s'accroupit, comme pour que ton frère et toi soit plus grand que lui. Et là, des mots que tu n'as pas compris. Des mots que tu essayes encore de comprendre. Des mots qui n'avaient aucun sens à es yeux, des mots complètement absurdes, complètement irréels, complètement impensables. Tu n'as pas pleuré. Tu ne t'es pas senti triste, encore moins anéanti. Tu as simplement eu une rage soudaine pour ce docteur. Tu as senti les traits de ton visage se crisper, tu as totalement oublié la présence de ton frère à tes cotés qui se décomposait lentement. En fait tu as seulement regardé le docteur avant de le frapper au visage. Dans un accès de rage, tu as crié qu'il mentait et qu'il était complètement con de dire ça. Avant de pousser la porte derrière lui. Tu ne le croyais pas. Et tu ne l'as pas cru non plus lorsque tu as vu ton père, étendu sur ce lit d'hopital, le visage complètement blanc. Tu n'as pas cru, tu n'as pas cru non plus lorsque tu as commencé à le secouer dans tous les sens et que tu lui criais de se réveiller. Tu n'as pas cru le docteur lorsqu'il est entré et qu'il t'a écarté du cadavre de ton père. Tu ne l'as pas cru lorsque tu as commencé à crier que ton père était un égoiste et qu'il devait se réveiller tout de suite parce que la blague n'était franchement pas drôle, tu n'as pas cru, jamais. Tu étais persuadé d'une farce, de mauvais gout, trop longue selon toi, et pourtant. Et en vérité tu es resté là, à rejeter tout ce qu'on te disait, après t'être calmé. Tu es resté assis devant cette salle de longue heures, alors que ton frères pleurait toutes les larmes de son corps et que pour la première fois en douze années d'existence commune, c'était toi qui veillait sur lui et non l'inverse ? Et tu n'as rien voulu entendre, la seule et unique fois de ta vie où tu as été aussi braqué. Tu aurais pu rester longtemps en attendant qu'il se réveille, sans rien écouter de ce que ton frère ou encore les médecins pourraient te dire.
Mais tu as compris.Tu as compris lorsque ta mère est arrivée, quelques heures plus tard, et qu'elle est entrée dans cette salle. Et lorsqu'elle est ressortie en pleurant, là tu as tout encaissé d'un coup. Ta mère n'avait jamais pleuré devant toi. Jamais de toute sa vie, l'image de femme froide glaciale, intransigeante et perfectionniste qu'elle avait n'avait été brisée. Et pour dire vrai elle ne l'a plus jamais été après ce jour. Car elle a pleuré oui, mais ce fut la seule et unique fois de sa vie en face de ses enfants. Et tu l'as regardée, et tu as tout compris, tout intercepté, tout pris en pleine face, d'un seul coup. Elle ne t'a jeté qu'un regard empli de larmes, elle n'a pas couru vers toi pour te prendre dans ses bras, elle n'a pas essayé de te réconforter, et elle a suivi un médecin. Les larmes ont commencé à couler sans bruit sur ton visage. Enfin, tu t'avouais que ce n'était pas une blague. Que ce n'était pas un mannequin sur ce lit mais bien le cadavre de ton père. Sans un bruit, sans un mot, tu as suivi ta mère. Tu pleurais toujours. Miles s'était endormi avant de voir ta mère et on lui avait donné un lit à l'écart, mais toi, tu détestais l'idée de sombrer alors que ton père venait de … De mourir. Se faire cette réflexion était honteusement douloureux. Tu te cachais derrière le coin d'un couloir. Et tu regardais ta mère, qui parlait avec ce médecin. Il lui a dit des choses horribles. Ce sont les seuls mots de cette soirée dont tu te souviens. Dans ta tête, ils sont comme gravés, incapable de les chasser.
« Madame Lewkowics … explications … cause … mari s'est noyé. Il était saoul et apparemment sous l'emprise de drogue, mais d'après des témoins, il ne serait pas tombé. »
« … Comment alors ... ? »
« Une vingtaine de personnes affirment qu'il a sauté depuis le pont du bateau. »
Tu te souviens avoir entendu le cri étouffé de ta mère, et ses sanglots qui redoublaient. Et tu te souviens avoir eu la profonde impression d'être déchiré de l'intérieur. Tu as glissé contre le mur du couloir, les yeux écarquillés. Ton père n'était pas clean, il avait du fumé ces cigarettes qu'il aime tant, il avait du boire cette vodka qu'il affectionne à ce point. Il n'était pas sobre. Mais il a sauté. Il a mis fin à ses jours. Il t'a abandonné. Il t'a abandonné parce que sa vie ne lui convenait pas et que jamais elle ne lui conviendrait tant que ses enfants seraient là, tant que sa femme serait présente à ses cotés. Parce que la vie de père de famille était tout ce qui le dégouttait. Tout simplement. Et ça, à douze ans, tu l'avais déjà compris.
FOURTH CHAPTER : IT'S SO HARD TO JUST WALK AWAY.
Un décès change une personne. Après tout, il manque quelque chose, il manque un repère, une conseil, un avis, une vision, des yeux, un corps, une voix, ça manque. Des notes dans un salon. Des mains sur les tiennes pour corriger tes gestes. Tu as continué à jouer du piano, mais seul, quand la maison était vide et déserte. Tu pleurais à chaque fois. Ton père te disait toujours que tu jouais bien, que tu avais forcément un avenir dans le piano. Tu l'avais naïvement écouté, et il t'avait abandonné. Tu aurais pu le haïr, le détester, vouloir le revoir en face de toi pour le tuer de tes propres mains. Les enfants de ton age vivent toujours très mal le décès d'une personne proche. Pourquoi a-t-il fallu que ça tombe sur ton idole, ton modèle, la personne qui comptait le plus à tes yeux et que u rêvais de rendre heureuse ? Pourquoi a-t-il fallu que ton père saute de ce bateau, qu'il ait été trop bourré et défoncé pour pouvoir nager, pourquoi … ? Ce mot revient en permanence dans tes cauchemars, dans tes crises d'angoisse nocturnes, dans tes tremblements, dans tes dents qui claquent en silence alors que tu crèves de froid sou ta couverture ? Tu as douze ans. Ta mère vit très mal la mort de ton père, elle commence à amener à la maison des dizaines de pères de substitution. Tu te surprends à la considérer comme une salope, qui ne veut que baiser simplement pour combler un vide qui vous détruit tous les trois à petit feu ? Elle t'emmène voir un psy, pour tes fréquentes crises d'angoisse, pour t'aider à surmonter ce drame. Mais tu n'as plus qu'un profond mépris pour ta mère qui n'a pas su garder son homme près d'elle. Pire, qui l'a condamné en étant trop souvent absente, qui l'a empêché de vivre sa vie. Tu sais au fond de toi pourquoi ton père détestait la vie de famille, et tu sais aussi que ce que tu dis de ta mère, elle ne le mérite pas. Tu sais que c'est une femme bien, bien que beaucoup trop froide et étriquée d'esprit, mais tu ne peux t'empêcher de la déteste pour son incapacité. Alors, docile, tu te laisses traîner chez ce psy, que tu méprises aussi. Tu ne t'en rends pas encore bien compte, mais tu changes. Tu souris moins, les rares fois où on peut voir un rictus sur ton visage se comptent sur les doigts d'une mains. Tu te fiches de tout, délaisses ta classe de cinquième, tes amis, te réfugies dans des livres que ton pères t'avais conseillé de son vivant. Les gens sont polis avec toi, ils te font leur condoléances, mais tu les ignores. Tu te renfermes sur toi même, devient taciturne, froid, cassant. Comme fait de glace. Tu ne vois que les défauts chez les gens, méprise plus que tu apprécies, et a tendance à tout voir de travers. Et puis il y a ces tics nerveux que tu accumules, cette manière que tu as d'être grossier, de cligner trois fois de suite des yeux. C'est quasiment imperceptible, et c'est ton jumeau qui a détecté cela le premier. Alors c'est lui qui parvient à te traîner chez ce psychologue, qui bientôt, t'emmène voir un confrère, puis un autre, et on te diagnostique bientôt sujet au syndrome Gille de la Tourette. Pour toi ça ne change rien, mais c'est un coup dur pour ta mère. On lui dit et répète que ce n'est pas grave, que ta santé et ton espérance de vie ne sont pas en danger, il n'y a rien a faire. Peut-être devient-elle folle, quoi qu'il en soit elle a la forte impression d'avoir un enfant condamné, et malade. Elle reste plus souvent à la maison, tente tant bien que mal de se rapprocher de toi, mais tu as l'impression que la mal est fait et qu'elle ne pourra plus jamais rien pour toi.
Une année passe ainsi. Tu changes, doucement, te renfermes sur toi même, et bien vite, tes résultats dégringolent. Tu as perdu ton père, les professeurs ne t'en veulent pas. Tu as treize ans, tu es jeune. Oui mais voilà, au bout d'un an, cette pitié commence à disparaître et toi te ne te décides pas à redevenir le même. Miles lui reste égal à l'enfant qu'il était avant la perte de votre père, mais il te l'a dit, rien ne va. Vous n'avez aucun secret l'un pour l'autre, et vous êtes différents. Lui gère sa peine en se formant une carapace de rire, cette manière qu'il a d'être détaché et d'être apprécié par tout le monde, tandis que toi, tu te renfermes, tu restes dans ton coin avec tes tendance associables. Certes tu as toujours des amis, mais tu as comme tu mal à les supporter. Vous ne vous comprenez plus, tu ne fais même pas l'effort d'essayer. Tu te sens dans un autre monde. Tu te réfugies dans la musique, dans la littérature. Et tu as toujours ces tics, ces crises d'angoisse qui te rappellent constamment que tu es différent, que tu es une erreur de la nature, et que ton père t'a abandonné. Après tout peut-être qu'il savait que tu étais malade et différent et dieu que ça t'énerve. Intérieurement, car jamais tu ne laisse transparaître que tu es à bout. Tu n'as jamais laissé transparaître que tu n'étais pas aussi sûr de toi que, parfois, tu voulais l'être.
FIFTH CHAPTER : I SHOT THE WORLD OUTSIDE.
A la mort de ton père, tu n'es plus jamais retourné en Pologne. Et l'été où tu venais d'avoir treize ans, tu trainais en ville, un peu trop tard, comme à ton habitude. Et puis, des dernière année de ton collège t'ont accosté. Etrangement, ils n'avaient pas l'air hostiles, ils voulaient simplement avoir l'air gentils, altruiste peut-être. Ou alors était-ce seulement de la pitié ou de la compassion, car ça faisait plus d'un an que tu avais perdu ton père, mais les esprits étaient encore frappés car on aura beau dire, ton père était une figure de cette ville. Tu es resté avec eux. Peut-être avaient-ils la quinzaine d'année, certainement plus, tu n'avais pas vraiment le cœur à en savoir plus. Ce soir là, tu n'avais pas le cœur à rester dans ton coin, ainsi quand ils t'ont proposé de passer un peu de temps avec eux à zoner, tu as hoché la tête en signe d'approbation. Tu a toujours été un peu sombre, et en un an, cela s'était accentué, cette part d'ombre a certainement attiré ces délinquant en manque d'ami. Toujours est-il que lorsqu'ils t'ont proposé le premier joint, tu les as regardé avec un air endormi, avant de le saisir et de tirer dessus. La première fois est toujours la pire, sauf pour toi. Tu ne t'en souviens pas vraiment, mais tu n'as pas crapoté, tu n'as pas toussé à t'en arracher les poumons, et apparemment ça a plus à tes compagnons d'un soir qui ont applaudit ta « dextérité » qu'ils qualifiaient. Belle jeunesse, cela va sans dire. Tu as gagné le respect en une taffe, c'est beau non ? Et tu as apprécié ça, alors tu as continué. Les jours qui ont suivi, ou plutôt les nuits, tu les as rejoint dans cette ruelle sombre, pour fumer des dizaines de cigarettes entre mecs. Est-ce que tu trouvais un peu de réconfort dans ces drogues douces, qui te faisaient agréablement planer ? En vérité oui, c'était ce dont tu avait besoin à cette période la de ta vie. Tu étais paumé. Et malheureusement, tu l'as encore plus été par la suite.
Tu as grandi, tu as passé l'été entier dans cette ruelle, avec ces personne, tu es entré en quatrième, dieu que tu étais jeune. Tes fréquentations de l'école étaient sympathiques, tu les aimais bien au fond, mais d'un autre coté tu ne pouvais t'empêcher de les comparer à ces mecs que tu cotoyais en dehors du collège, ceux avec qui tu fumais des nuits entières, tout simplement parce que c'était devenu essentiel à ton corps. Un corps de gamin prisonnier d'un destin qu'on aurait jamais du lui donner. Tu n'as jamais dit à personne que tu te droguais doucement, que ça allait de mal en pis. A personne à l'école, même si tes résultats devenaient de plus en plus catastrophiques, même si ta mère s'inquiétait pour toi, même si tu la méprisais et te terrais dans un silence mutin à chaque diner que vous passiez ensemble. Et au milieu, il y avait ton frère jumeau. Lui avait su vivre son deuil d'une bien meilleur façon que la tienne. Lui qui était populaire, aimé de tous au collège, lui devant qui toutes les filles s'inclinaient. Tu ne l'as pas envié, pas vraiment. Car au fond, tu savais que de vos deux vies, la tienne était la plus franche. Lui se voilait la face en permanence en souriant un peu niaisement à ses amis, en tentant de faire bonne figure. Vous ne vous parliez plus. Tu t'étais écarté de tous, de ton jumeau y compris. Et ça, tu le regrettait amèrement, car il était et sera toujours le seul pilier de ta vie. Et la vie a passé, comme ça, pendant deux ans. Tu fumais, le soir, sortant en cachette de ta chambre. Il t'arrivait d'aller faire deux trois autres conneries lorsque tu n'étais plus très clean, des braquages de voitures typiques d'adolescents. De toute manière tu ne supportais plus de dormir. Ces terreurs nocturnes te terrifiaient, les crises d'angoisses répétitives. Tu étais mourrant en étant en parfaite santé.
SIXTH CHAPTER : 'TILL THE LIGHT COME IN.
Tu as quinze ans à l'époque dont je vais te parler. Quinze ans et tu te drogues toujours, quinze ans et tu en prends de plus en plus, quinze ans et tu testes l'héroïne un jour de Juin. Celui de l'anniversaire de mort de ton père. Et ce jour là tu te découvres complètement dépendant à cette drogue qui t’emplis les veines et dont tu ne peux plus aller à l'encontre. Tu rentres chez toi, tu planes. Tu ne sais pas vraiment où tu es, tu te sens complètement engourdi, mais bien. Tu ne penses plus à ton père, c'est déjà ça. Mon dieu, déjà trois ans qu'il t'a abandonné. Tu t'assoies devant la maison, contre la porte, renonçant, dans ton délire, à trouver la clé, à l'insérer dans la serrure puis à la tourner dans le bon sens. Tu ne sais même pas comment tu as réussi à arriver ici. Alors tu restes assis, appuyé contre la porte. Tu n'es pas à proprement dit endormi, tu es même assez conscient, mais ce n'est pas une conscience du monde qui t'entoure. C'est plus vague, flou, tout marche au ralenti autour de toi. Après une heure passée ainsi, un air taciturne sur le visage, et pourtant complètement ailleurs, ton frère te trouve là. Devant le pas de la porte, les yeux dans le vague. Et il a sa copie conforme en face de lui. Les même cheveux, les mêmes yeux, le même nez, le même corps, la même voix qu'il n'entend plus vraiment qu'à de rares occasions. Et pourtant ce n'est pas lui, c'est un double de lui complètement brisé et détruit par la drogue, la peine et la souffrance. Un double qui ne sait pas comment résister. Les larmes viennent aux yeux de ton frère, véritablement touché par ta condition. Il savait que quelque chose n'allait pas. Aura-t-il fallu que tu te retrouves complètement drogué sur le pallier de votre maison pour qu'il se décide à réagir ? Et il passe ton bras sur son épaule. Il ouvre la porte, t'allonge sur le canapé et veille sur toi toute la nuit. Tu n'as même pas conscience de la gravité de ce que tu fais, tu n'as même pas conscience de rendre malade d'inquiétude ton frère par ton attitude complètement égoïste. Et lorsque tu te réveilles, c'est lui qui s'est endormi.
A ce moment là, tu pourrais t'en aller, retourner voir tes amis de toujours, ou bien monter à l'étage, fermer la porte à clé, fumer, ou dormir encore. Mais non. Pour la première fois en trois ans, tu passes un temps infini à regarder ton frère dormir. Tu le regardes somnoler, les yeux fatigués et injectés de sang, pourtant parfaitement lucide. Plus lucide que tu ne l'as jamais été. Et à travers ce double de toi, tu vois tout ce que tu as perdu. Le sourire, la joie de vivre, l'envie de te battre, et puis aussi la popularité, l'altruisme, la gentillesse. Tout ça tu l'as perdu. Mais l'as-tu jamais eu en toi. Tu te grattes la tête. Elle te fait atrocement mal. Tu veux à nouveau de ce truc dont t'ont parlé les gars, cette héroïne. Trois ans que ton père est mort. Et tu te demandes encore chaque jour comme ça peut faire aussi mal. Tu n'as pas touché au clavier depuis un mois. Sans parler des quatre mains qui ont complètement déserté ta vie. Tu regardes ton jumeau. Tu te décides à le réveiller. Tu le secoues légèrement, le regarde. Tu ne peux t'empêcher de l'observer avec mélancolie, une profonde tristesse aussi. Il te demande si tu vas bien. Tu te sens faible, fragile, complètement à la merci de l'opinion de ton propre frère. Tu as toujours cette apparence je m'en foutiste, cet air taciturne, qui te plaisent tant, qui sont ce que tu es aujourd'hui. Mais tu es brisé. Et ton frère le sait. Alors, tu éclates en sanglots. Ils viennent briser le cœur de ton frère, d'un seul coup, et il te cale contre lui, te prend doucement dans ses bras.
Ce jour la, vous pleurez tous les deux. Il sait ce que tu as, il sait combien tu es mal dans ta peau, il a conscience de ton syndrome, des crises d'angoisse, de la paranoïa, de la vie horrible que tu mènes. Sans lui. Vous êtes coupables tous les deux, pourtant c'est lui qui se sent le plus responsable de votre éloignement. Les larmes jumelles coulent contre ces même épaules, et vous vous jurez en silence de ne plus jamais vous éloigner. Il est ton frère. Ta moitié, ta symétrie, et tu peux avoir confiance ne lui. Il ne te trahira pas, il ne t'abandonnera pas. Comment as-tu pu le croire. Et dans un silence seulement percé par tes tristes et amères sanglots, tu le serres contre toi. Vous vous promettez sans un mot que vous serez toujours là l'un pour l'autre.
Depuis ce jour, vous vous racontez tout, passez des heures à parler de tout et de rien. Tu lui as expliqué ta dépendance à la drogue, il a bien essayé de t'aider mais rien n'y a fait. Il essaye seulement de limiter les dégâts, de le cacher à ta mère. Ta mère qui ne se doute de rien. Tu lui fais part de tes peurs, de ce que la nuit signifie pour toi, de ces tics qui te pourrissent la vie, de ta paranoïa qui devient croissante et qui t'empêche de vivre normalement. Et lui te dis que sa vie n'est pas aussi simple qu'on pourrait le croire. Il t'avoue ce dont tu te doutais sans un mot. Son attirance pour les hommes, son homosexualité. A cette époque, tu t'es peut-être dit que ce n'était qu'une passe, qu'il se cherchait encore, mais non. Ca n'a pas changé avec l'âge, aujourd'hui il n'est toujours sorti qu'avec des hommes et n'a jamais ressenti quelque chose d'autres pour une femme que de l'affection ou une amitié. Votre relation de confiance qui s'installait à cette époque n'a pas changé, tu n'as pas été, comme aurait pu l'être ta mère, repoussé ou dégoutté par sa nature. Non pour toi il n'y avait rien de sincèrement étrange et tolérant dans l'âme, tu l'as toujours soutenu. Vous aviez vos problème. Lui gay avec une mère homophobe, toi devenu totalement accro à l'héroïne, qui commençait à te bouffer littéralement. |
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| Sujet: Re: It's like the sun came out. [Thel me ...] Mer 31 Juil - 8:19 | |
| SEVENTH CHAPTER : GROW UP IN THE DARK. Et la vie a continué. Elle a battue son plein, tu ne t'es pas arrêté. A vrai dire, les deux années qui ont suivi le retour de communication avec ton jumeau sont passées à une vitesse folle. D'abord ton entrée au lycée, tes notes en perpétuelle baisse. Tu n'as jamais répondu aux professeurs ni été insolent, mais tu dormais en cours, rendait copies double sur copies double. Tu n'étais pas révolté contre l'humanité entière comme pourraient l'air des jeunes de ton âge en pleine crise existentielle, non toi tu avais simplement envie qu'on te fiche la paix. A cet age là, tu as enchaîné les filles, sans jamais t'abandonné aux coups d'un soir comme on t'en a souvent proposé. Tu les as enchainé, des relations d'un mois, quelques semaines parfois. Tu ne savais pas vraiment à quoi tu jouais à cette époque, peut-être que tu te cherchais simplement dans ces filles, peut-être que tu essayais simplement de trouver quelqu'un pour t'aider. Tu cherchais inconsciemment l'amour ou un soutien. Peut-être que tu essayais simplement de trouver quelqu'un pour de soutenir et que tu n'as jamais vraiment trouvé. Tu as continué les braquages de magasin ou de bangoles en bande, les soirées passées à fumer ou à s'injecter tout un tas de truc non recommandable. Tu ne bossais pas en cours, pourtant tu comprenais tout, tu aurais pu, si tu l'avais simplement voulu devenir major de ta promo qui sait ? Tu n'avais aucun mal à trouver les réponses, mais tu avais simplement une immense flemme de faire quoi que ce soit pour travailler et t'attirer des bonnes notes. Tu n'avais tout simplement pas envie. Ainsi pendant deux ans, tu n'as fourni aucun effort. Ou alors, simplement assez pour passer en classe supérieur, car l'idée de perdre un an de plus de ta vie au lycée ne t'enchantait pas vraiment. Alors tu passais, sur le fil du rasoir. Ta mère ne te forçait plus à voir ce psy que de toute manière tu snobais, alors rapidement, tu l'as totalement laissé tomber. Tes tics devenaient de plus en plus fréquents, même ceux qui n'étaient pas au courant de ta maladie s'apercevaient que tu clignais beaucoup trop des yeux, que les rares fois où tu ouvrais la bouche, tu parlais toujours en faisant revenir quelques mots. Ca t'as gêné, énormément, et lorsque tes tics sont devenus plus régulier, les crises d'angoisse aussi, et tu sortais plus, te droguais plus. Un cercle vicieux qui a duré deux ans, jusqu'à tes dix sept ans, en Juin 2004.
Jusque là, le délinquant que tu étais ne s'était jamais fait prendre. Il y eut un moment où tu t'étais dit que tout durerait éternellement et que tu continuerais cette vie de débauche encore longtemps. Le jour de tes dix sept ans, tes « amis » drogués t'avaient préparé un bonne dose d'héroïne, comme cadeau sans doute. Et puis vous êtes aller voler des bagnoles, pour les revendre, comme d'habitude ; Ce que tu n'avais simplement pas prévu, c'est que ce soir une patrouille de police rôdait, et puis, comme un enchainement logique, tu t'es fait choper. Tentative de vol, positif au dépistage de drogue. Ton frère aurait eu un an de plus qu'il serait venu te chercher au poste de police et que jamais ta mère n'aurait eu vent de cette histoire. Ce ne fut malheureusement pas le cas, et c'est une Mary Baskerblade, furieuse, complètement en rage qui a débarqué pour venir payer ta caution. En sortant, tu l'as regardé dans les yeux. Avec cet air plat, absent, vide, et pourtant une telle détermination dans les yeux. Un air de défi qu'elle seule aura pu jamais lire. Ta propre mère. Et il disait « vas-y, baffe moi si t'en es capable, on sait tous les deux que c'était ton rôle et pas celui de papa de donner des corrections, alors qu'est-ce que t'attends ?» C'est ces mots qui ont transposé la barrière de vos yeux. Et, comme pour répondre à la provocation silencieuse de son fils taciturne, elle l'a fait. Elle t'a donné une claque magistrale devant une floppée de prisonniers temporaire et tout un tas de policiers. Les rires ont résonné. Les insultes, mais toi tu n'as pas réagi. Tu t'es simplement contentée de la regarder, encore, la défiant du regard sans expression. Tu as souris, sans aucune joie, la première fois depuis des mois. Tu ne savais presque plus comment faire, et pourtant. Et pourtant ce sourire a glacé les os déjà frigorifié par ton attitude de ta pauvre mère. Elle t'a ramené chez vous, et arrivée, elle t'a fait un sermon du diable. Avec entre autre, ta pitoyable addiction à la drogue, son incompréhension face à ton manque de locacité ou encore la honte qu'elle a éprouvé en te voyant dans cette cellule dans ce commissariat. Tu te relèves, après avoir déclaré un « t'as fini ? » aussi cassant qu'insolent. Mais non. Car au moment où tu te relevais et tu lui tournait le dos, au moment où tu posais le premier sur la première marche de l'escalier, elle a terminé par des mots qu'elle n'aurait jamais du prononcé.
« Tu n'es pas digne de ton père. S'il était encore en vie il aurait honte de toi. »
Tu t'arrêtes. Lentement, ton esprit décortique tous les mots. Tu serres les dents, et puis, ta main se pose contre la rambarde, et sans la regarder, tu lâches :
« Ah ouai ? En attendant c'est pas de ma faute si ton mari a sauté depuis le pont d'un bateau. »
Lui jetant un regard noir, te retournant à peine, tu as continué, la voyant fébrile, la bouche entrouverte, les larmes au bord des yeux. Et toi, le froid être que tu étais devenu depuis la mort de ton père a enfoncé le clou, avec une voix glaciale que tu n'as pourtant jamais regrettée :
« T'as pas su garder ton mec près de toi. Il s'est suicidé parce que t'as pas su être une bonne épouse, c'est entièrement et totalement de ta faute si il nous a abandonné. Pas de la mienne. Et tu le sais très bien. »
Vous vous regardez ainsi, un long moment. Tu bouillonnes intérieurement, à ta façon, et le regard que tu lui envoies, par dessus ton épaule est tellement horrible, tellement plein de haine. Tu la hais parce qu'elle t'a enlevé ton père, parce que si elle avait été plus présent il n'aurait pas sauté de ce bateau, parce qu'elle a fait que ton père t'abandonne. Que la seule personne que tu as jamais estimée soit à présent bien trop loin de toi. Des larmes naissent dans tes yeux, mais tu les ravales, alors que ta mère s'assoit sur une chaise, complètement sous le choc. Elle éclate en sanglots, des sanglots qui te répugnent alors que tu montes avec cette nonchalance habituelle, les marches de ce terrible escalier. Et tu te glisses dans ta chambre, ignorant les questions de Miles qui finit par descendre pour aller consoler ta mère. Tu ne peux t'empêcher de penser à ce moment qu'il est beaucoup plus juste que toi et qu'au fond, ta mère ne mérite certainement pas le mépris que tu lui portes. Tu t'enfermes dans ta chambre, te laisse tomber sur le lit. Tu portes tes deux mains à tes yeux, et tes pleurs se font trop pressents, trop présents pour que tu puisses les contenir. Sans un bruit tu te mets à pleurer toutes les larmes de ton corps. Tu souffres tellement de savoir ton père mort, à dix sept ans, tu as besoin de lui plus que jamais. Tu as encore besoin de ses mains qui accompagnent les tiennes sur un clavier, tu as besoin du son de sa musique, tu as besoin de sa voix, de ses conseils, de sa vision, de lui tout entier, tu as besoin de ton père, et il est mort, voilà ce qui te passe en tête. Tu as besoin d'aide, de son aide. Et tu te sens souffrir atrocement. Ravalant tes pleurs tu te redresses d'un seul coup, et tu ouvres la fenêtre, sort par celle ci en escaladant les murs jusqu'à une petite échelle posée depuis longtemps dans le fin fond du jardin. Tu la descends, et tu te mets à courir jusqu'au point de rendez vous de tes chers amis drogués. Tu as besoin de souffler, tu as besoin de t'évader. Tu te sens monstrueux pour ce que tu as dit à ta mère,
EIGHTH CHAPTER : LOST IN A BEAUTYFUL HARMONY.
Tu vas voir ces mecs que tu connais si bien. Pourrait-on les considérer comme tes amis ? Non. Tu es lucide tu le sais bien, cette bande de mec avec qui tu as fait toutes ces conneries, ces conneries qui t'ont brisées et qui font de toi aujourd'hui une ombre du petit garçon que tu étais. Ceux qui t'ont abandonné par plus tard qu'hier lorsque vous voliez cette voiture et que ça virait au fiasco, et que tu t'es retrouvé comme le seul impliqué. Tu ne leur en veux pas, tout simplement parce que tu n'as jamais compté sur eux en quatre années passées à te droguer, parce qu'en cinq ans, ils n'ont jamais vraiment réussi à faire passer la peine de ton père. Et tu ne leur en veux pas parce que tu ne demandes pas une amitié mais bien de la drogue, et c'est ce que tu es venu chercher. Mais mine de rien, ces gars la te connaissent bien, et ils voient, sans un mot de ta part, simplement à ton regard noir et déterminé, tes yeux rouges et injectés, que tu as besoin d'une bonne dose. Quasiment sans un mot, tu payes, tu l'as ton héroïne, tu te l'injectes.
Pourquoi a-t-il fallu que ce soir là, tu ais envie de beaucoup plus que ce que ton corps pouvait supporter ? Pourquoi a-t-il fallu qu'à 17 ans tu ais tellement envie de foutre ta vie en l'air, au point de prendre beaucoup plus que ce que tu aurais du. Les gars à coté de toi te disent de faire attention, mais tu ne les écoutes, tu ne sais même pas qui écouter. Ta conscience ? Elle a disparu depuis longtemps. Ton frère qui n'aime pas te voir ainsi ? Il est mignon, mais tu ne crois pas qu'il puisse comprendre la douleur que tu as en tête en de moment même. La douleur que tu as d'être un tel monstre avec ta mère, de te sentir complètement paumé, sans repère aucun. Tu restes planté là, dans cette ruelle, une seringue dans la main, et tu enchaînes dose sur dose, sans te soucier de rien. Tu te sens rapidement planer, comme d'habitude. Pendant un millième de seconde, tu as l'impression que tout dans ta vie est parfait, que rien ne pourrait la rendre plus merveilleuse. C'est ce que tu espères, te libérer de ce fardeau qui est le tien, te libérer totalement de ton père qui entrave chacun de tes mouvement, et puis aussi de ta mère qui te prend la tête, de tout ce qui ne concerne pas ce monde onirique dans lequel tu te laisses doucement glisser. Tu n'as pas conscience de ta tête qui tombe sur le sol noir, ni du jour qui se lève, ni de la vie qui s'échappe de toi. Tu en as pris bien plus que ce que tu étais censé pouvoir supporter. Et maintenant tu te meurs, dans cette ruelle. Sans même le savoir. Tous les gars t'ont abandonné, tu es inconscient, mais tu n'en a même pas conscience. Tu es parti bien trop loin. Tu es simplement bien, comme flottant sur un petit nuage. Et enfin tu te sens proche de la personne qui te manque tant. Est-ce parce que, sans même t'en rendre compte, ton corps craque ? Sous les pleurs que tu as retenu, sous les tics qui te rendent malade, sous cette carapace sans vie que tu t'es créé ? Sous toute cette drogue que tu as pris ? Tu sombres.
On t'a raconté la suite. Tu n'as pas vraiment eu envie de l'écouter, mais je vais vous raconter ce qu'il s'est passé. Un passant t'as retrouvé, inanimé, dans cette ruelle. Il t'as cru mort. Tu l'étais presque en vérité. Il a pris ton pouls, faible, trop faible. Trop lent. Ce passant t'as sauvé la vie, simplement en appelant une ambulance, qui une fois sur place, a constaté que tu étais plus que mal en point. Le diagnostique n'a pas été vraiment compliqué, overdose. Ils t'ont mis dans une ambulance, et rapidement, t'ont conduit à l'hopital. Ton cœur s'est arrêté deux fois sur le trajet. Deux fois les ambulanciers se sont démenés pour te garder en vie. Deux fois tu t'es demandé dans ton sommeil trouble pourquoi on ne te fichait pas la paix, pourquoi on ne te laissait pas rejoindre ton père. Mais tu es resté en vie. Pourrait-on dire que tu t'es accroché désespérément à ce qu'il te restait de vie ? Pourrait-on dire que, au fond, tu n'avais pas tant envie que ça de t'en aller ? Allez savoir. Ce n'est pas toi en tout cas qui nous donnera la réponse.
NINTH CHAPTER : YOU CROSS YOUR HEART AND HOPE TO DIE.
Quand tu ouvres les yeux, tu es dans une salle de trauma, entouré d'une floppée de médecin et d'infirmières en tout genre. Ton regard n'arrives pas à se fixer sur un point précis, tu le laisses vagabonder à droite à gauche, le corps et l'esprit totalement engourdi. Tu balbuties quelque chose, pour attirer l'attention. Mais aucun son ne sort de ta gorge, tant elle semble enrouée. Tu te sens mal, nauséeux, tu n'as pas l'impression que quiconque ait compris que tu n'allais pas bien, que tu te sentais totalement incapable de bouger. Un vertige te prend, tu fermes les yeux en serrant les dents. Tu essayes de reprendre le contrôle de ton corps, mais tu n'as pas l'impression qu'il t'obéisse. Tu déglutis. Tu sens que quelqu'un te parle et te secoue, tu trouves la force de rouvrire les yeux et de caler ton regard sur cet homme qui t'observe avec un air inquiet, stressé. Il te parle mais tu n'arrives pas à comprendre un traitre mot de ce qu'il dit. Peut-être que s'il parlait en polonais tu saisirais un peu mieux le sens de ses paroles. Tu prends les yeux noirs de cet homme comme bouée de sauvetage et tu t'y accroches, désespérément. Il te pose des questions auxquelles tu ne réponds pas. Pour cela il faudrait déjà les comprendre. On l'appelle peut-être, et il tourne la tête, dévie de ton regard inquisiteur. Tu pousses un gémissement, seul son que tu sembles être en mesure de produire, tandis que, avec toute la force que tu possèdes présentement, tu lèves ta main pour l'accrocher à sa blouse. Il sursaute, se retourne vers toi. Tu as besoin de t'accrocher à quelque chose, et les yeux de cet homme te sont présentement indispensables. Tu ne sais pas quel air tu as, sans doute pitoyablement implorant, sans doute complètement vaseux, mais tout du moins, il semble étonné, presque choqué. Tu ne lui donnes pas la trentaine, à peine cinq ou six ans de plus que toi. Sans doute un étudiant en médecine. Mais tu ne peux pas détacher tes yeux des siens, tu te sens ailleurs, tous les sons te parviennent étouffés, les gens bougent trop, ils parlent trop, trop de mouvements et de bruit. Et cet étudiant qui reste sur place, à te regarder, alors que tu as la main sur sa blouse et que tu as le sentiment que jamais tu ne l'enlèveras. Tu ouvres la bouche, il comprend qu'il doit se rapprocher pour t'écouter. Tu n'arrives pas à parler véritablement, mais tu parviens à murmurer quelques mots, sans articuler le moins du monde et avec une telle faiblesse dans la voix que tu as du mal à croire qu'il t'entend correctement :
« Qu'est-ce que je fais là ? »
Il se redresse, tandis que son supérieur, à ta droite, lui intime de travailler plus rapidement. Travailler. Sur toi ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu comprends à peine que tu es dans un hopital, entouré de médecins. Mais qu'est-ce que tu fais là … Tu as affreusement mal à la tête, tu te sens nauséeux et au bord de la rupture, mais tu tiens bon, sans lâcher la blouse de ce médecin. Il te regarde, perplexe, comme si tu étais censé connaitre la réponse. Eh ! Tu viens de te réveiller, faut pas trop t'en demander. Surtout que la dernière chose dont tu te souviens c'est de ta mère éclatant en sanglots dans le salon de ta maison, ainsi que de ton frère, son regard intrigué qu'il te lançait alors que tu t'enfermais dans ta chambre. L'étudiant t'observe. Il parle, d'une voix douce, sans reproches, cinq petits mots. Et tu te concentres, parviens à les comprendre, étonnamment :
« Tu as fait une overdose. »
Et c'est tout. Tu n'as pas le droit à plus d'explications. Ces cinq mots entrent dans ta tête et se gravent d'un seul coup. Tu n'écarquilles pas les yeux, tu ne tressailles pas, tu restes de marbre. Oui ça te revient, toi, il y a quelques heures sans doute, enchaînant les doses à vitesse grand V, après avoir dit à ta mère qu'elle avait tué ton père et qu'elle n'avait aucun droit de te faire la leçon. Tu rapproches à nouveaux l'étudiant, dans un souffle, tu parviens cette fois à faire marcher tes cordes vocales, de sorte que tout le monde dans la salle (à ton grand regret) réussisse à t'entendre :
« Prévenez pas ma mère. »
Il te regarde, toi, pour la première fois depuis des années, tu implores quelqu'un simplement en l'observant, le suppliant sans un mot. Il semble perturbé. On l'appelle. Tu notes son nom dans un coin de ta tête. William. Tu te dis que ce n'est pas vraiment australien. Il tourne la tête, son supérieur le remet à l'ordre, mais tu ne comprends pas les mots, interceptes seulement le ton énervé du médecin qui semble visiblement agacé par l'attitude de l'étudiant. Doucement, tu reprends un peu de lucidité, alors que William, dont tu n'as pas lâché la blouse, se détourne de toi. Alors que tu vois que tu vas perdre la bataille, tu lâches, dans une précipitation qui te demande trop d'effort :
« Appelez mon … frère … il saura vous dire tout ce qu'il … faut … sur moi. »
Tu retombes, la tête contre le brancard, tête que tu n'avais même pas eu conscience de relever. Tu sens un vertige te prendre au corps, une remontée acide le long de l'estomac. Tu tiens bon alors que quelqu'un te conseille de ne plus parler. Dans un mouvement nerveux, tu désignes le portables dans ta poche, dans lequel se trouve le numéro de ton frère. Tu déglutis, sentant que le moindre mouvement te vaudra un vertige immédiat.
Et la suite, tu ne t'en souviens pas. On t'a dit que tu étais hors de danger, tu ne saurais dire si tu es, à cet instant, heureux ou profondément mélancolique. Tu ne sais pas ce qu'il t'a pris, tu ne sais pas ce qu'il t'es arrivé pour que tu en sois rendu à prendre tant de dose qu'on aurait pu te prédire une morte certaine sans la bienveillance d'un passant. Tu restes longtemps allongé dans un lit, dans cette salle de trauma. A coté de toi, l'étudiant en médecine. Tu l'as entendu parler longuement avec son supérieur. Ce dernier semble l'avoir engueulé, mais au final, l'étudiant a sans doute obtenu gain de cause, car il est à présent à veiller du toi. Il remplit tout un tas de dossier, te jetant un coup d'oeil de temps à autre. Il ne te parle pas, ne se présente pas, et toi, vaseux, à peine lucide, tu n'essayes pas d'entamer une discussion (qui serait pourtant hilarante, vu ton état aucun doute). Tu somnoles, te remets lentement, penses énormément. Et ton frère arrive. Tout d'abord il passe la porte, puis, fronce longuement les sourcils. Avant de dire, d'une voix suspicieuse qui ne te fait pas réagir :
« Me dis pas qu'il t'est arrivé ce que je crois ? »
« Si. »
Il fulmine, devant la porte, avant de d'avancer d'un pas lourd et, sans le moindre scrupule, de te foutre une énorme baffe. Tu ne réagis même pas. William dit à ton frère d'y aller doucement, il ajoute que tu n'es lucide que depuis quelques heures et que tu n'es pas au meilleur de ta forme. Non sans blague. Mais ça, ton frère, s'en moque, il hurle :
« Putain Thel t'es vraiment qu'un connard égoïste ! »
Tu détournes le regard. Honte. C'est le seul sentiment qui t'envahit. Miles est comme toi, il pleure ne plus jamais. Ca tu l'as compris, car même si vous ne réagissez pas au deuil de votre père de la même manière, vous êtes jumeaux, et tous les deux détester craquer. Et à cet instant, tu vois des larmes dans les coins de ses yeux. Tu secoues la tête. Sur ton visage, on peut lire une émotion. Fait assez rare pour être souligné. Et cette émotion, c'est de la tristesse et de la honte. Tu lâches, dans un souffle :
« Je … suis vraiment désolé Miles, je voulais pas … »
« Tu voulais pas quoi ?! Te suicider ?! Mais t'es complètement con, on résout pas ses problème en prenant dose sur dose merde ! »
Tu restes sans dire mot, sonné. Il a raison de toute manière, mais toi tu ne sais pas quoi dire pour lui prouver que tu t'en veux réellement. Mais il ne te laisse pas une chance de t'expliquer qu'il te prend dans ses bras en lâchant :
« Ooooh putain Thel j'ai eu tellement peur. Me refais plus jamais un coup pareil ! »
TENTH CHAPTER : PLAY A REBEL SONG.
Et tu n'as pas eu le choix. Ta mère a bien fini par débarquer, et elle n'a rien dit. Mais dans ses yeux tu as lu quelque chose, et ça, c'était qu'elle trouvait que tu ressemblais décidément trop à ton père. Vos contacts, depuis ce jours, sont réduits à de simples bonjours et des politesses, mais rien de plus. Elle ne t'aura jamais pardonné de faire cette overdose. Ainsi, c'est ton jumeau qui s'est chargé de te mettre dans un programme de désintoxication, au sein de l’hôpital. Tu n'as pas bronché, parce que tu savais qu'auprès de ton frère ça ne servait à rien de discuter de toute manière. Mais tu n'en pensais pas moins et tu n'avais clairement pas l'intention de rester longtemps dans ce programme. Alors tu t'es laissé faire, tu n'as pas quitté l'hopital, on t'as transféré à l'étage, et tu as pris ton mal en patience.
Tu n'aime pas parler de cette période de ta vie. En général, tu te contentes de dire que c'était dur. Tu n'avoueras pas que ça t'as sauvé la vie, mais chaque jour tu te le dis. On t'a aidé, tu as détesté ce programme, car grand solitaire dans l'âme, tu as haïs devoir faire confiance à des gens en te disant quoi faire, où, comment, et surtout, il n'y avait jamais de pourquoi. On ne t'expliquait pas, on ne te disait rien, tu as tout simplement détesté. De nombreuses fois tu as mis à profit tes talents de manipulateur hors pair pour convaincre les infirmiers te de laisser sortir plus longtemps, même de t'accorder plus de sortie que de temps passé dans la programme, voir même de les faire te laisser t'évader de l'hopital. Mais ça n'a jamais vraiment marché, et ainsi, tu as pris ton mal en patience, avec la folle impression d'être comme un lion en cage. Tu as toujours gardé ton calme, car de toute manière, les excès de colère et l'énervement, ce n'est pas pour toi. Ton frère venait te voir tous les gens, alors tu essayais de faire bonne figure. Pour lui. Tu savais qu'il t'en voulais énormément pour cette stupide overdose dont tu as encore honte, et si tu avais pu remonter le temps tu aurais sans doute changer cet emportement, mais ce n'est pas le cas. Et tu as enduré son regard triste de long mois. Toutes les vacances d'été tu les as passées là bas, alors que tu aurais pu partir en Pologne avec Miles. Et tu t'en veux de lui gâcher son été, car il s'oblige à venir te voir tous les jours. Ta mère en revanche ne donne aucun signe de vie pendant les trois mois que tu passes dans cet hopital. Trois mois d'enfer durant lesquels tu ne te sens guère à ton aise parmi tous ses drogués. Tu as souvent du mal à te dire que tu es comme eux, et au final tu ne l'acceptes jamais vraiment. Et cet enfer aurait certainement été bien pire si tu n'avais pas été soigné par William Lynd.
William Lynd, vingt-quatre ans, interne hospitalier, cherche encore sa voie, enchaîne les stages dans différent services en attendant de trouver ce qu'il lui plait. C'est ce gars qui t'as soigné, entre autre bien sûr, au moment de ton arrivée aux urgences après ton overdose, et il semble que tu lui ais fait un grand effet. Il t'a dit que la hasard faisait bien les choses, que se retrouver à te soigner pendant ta cure était un heureux tour de main divin. Tu le soupçonne surtout de s'être attaché à toi et d'avoir délibérément choisi le stage qui visait la cure de désintoxication parce que tu y étais. Tu as toujours été lucide et observateur, et même si tu es terre à terre, ta paranoïa te joue souvent des tours. Alors oui, tu as cru qu'il te voulait en effet du mal. Tu ne l'as jamais avoué à quiconque, car c'est pour toi une honte, mais c'est parce que tu as peur des gens, que tu te fais des idées en permanence que tu détestes t'attacher et que tu n'y arrives pas vraiment. Tu es malade, et cette maladie s'appelle la paranoïa, développée avec le syndrome Gille de la Tourette. Et tu déteste qu'on te prenne de haut, alors tu le caches, même à ce médecin qui te suit et te faire peur. Alors tu ne crois pas au hasard, tu penses qu'il te veut du mal, que ta mère l'a payé pour te suivre qui sait. Tu détestes ta mère, ça ce n'est pas une chimère créée par ton imagination, c'est la vérité vraie. Alors lorsque ce médecin débarque dans ta chambre pour se présenter, tu es tranquillement en train de lire un bouquin. Tu ne lâches pas tout de suite la page des yeux, et lorsque c'est le cas, tu fronces les sourcils. Souffles, dans un ton suspicieux :
« Qu'est-ce que vous faites là ? »
Tu le regardes, un air un peu noir. Il te répond par un sourire innocent et presque timide. Tu plisses les yeux, tout sauf convaincu. Il reprend, avec un air que tu trouves décidément très niais et vraiment pas digne du cliché que tu te faisais des étudiants de médecine :
« Eh bien il semblerait que je sois ton médecin pour le programme qui arrive. »
« Les médecins sont pas censés vouvoyer leur patients ? »
Tu demandes, d'un ton cassant et froid, avant de reprendre ta lecture, pas vraiment décidé à entamer une conversation constructive sur les avantages de la bonne entente entre un médecin et son patient. Tu lis un bouquin passionnant, ça se lit dans tes yeux, mais visiblement, William ne l'intercepte pas car il vient s'asseoir au bord du lit, près de toi. Tu lèves les yeux des fines écritures noirs, mais pas la tête. Tu hausses les sourcils avant de reprendre la lecture et que le docteur finit par déclarer :
« Pas lorsqu'ils sont mineurs. »
« Vous me donnez combien ? Simple curiosité. »
« Beaucoup trop. Pour un lycéen. »
Tu pousses un soupir (tu savais bien que l'héroïne creusait les cernes), tout en faisant bien comprendre à l'individu qu'il n'a pas sa place dans ta chambre. Qu'est-ce qu'il attend ? Il n'intercepte pas les signaux clairs et précis de l'agacement que tu lui envoies ou quoi ? Visiblement pas car il se met à te faire la causette. Il se présente, naïvement, et pensant que tu vas sans doute en faire de même. Tu restes imperturbable dans la lecture. Étudiant en médecine de 24 ans, il pense sans doute que vos sept années d'écart vont vous rapprocher. Trop mignon. Il en sera surtout beaucoup plus facile à manipuler. Tu clignes trois fois des yeux, d'affilée comme d'habitude. Tu hais ce tic, lorsque tu fais attention, tu arrives à la contrôler, mais on ne décide pas de cligner des yeux de toute manière. Tu es sûr qu'il le note, il a la simple politesse de ne pas le relever. Tu hais ce syndrome, tu te détestes de l'avoir, et tu sens la pitié toute entière émaner de ce pauvre interne qui semble si passionné par ta petite personne. Comme un cas d'étude, un animal en cage. Tu soupires alors qu'il continue. Il ne connait pas sa voie, il essaie plusieurs stages et à présent il s'essaye à la cure de désintox même s'il pense préférer la médecine d'hopital. Et tombe le « et toi ? » Tu prends ton marque page, le pose dans le livre avant de le laisser tomber sur le lit. Tu plantes un regard las dans le sien avant de déclarer, lentement, d'une voix très lente :
« Moi je m'appelle Thelonious Zephyr Lewkowics, oui comme le jazzman, oui comme le vent d'Ouest, oui c'est polonais. 17 ans et je suis en cure de désintox, cool hein ? Lorsque j'ai pas une seringue plantée dans le bras je suis lycéen et je m'arrange pour passer en classe supérieur chaque année, j'ai des résultats merdiques parce que je déteste bosser, à part ça, rien à signaler sinon que, comme vous l'aurez sans doute remarquer, j'ai le syndrome de la tourette. Questions ? Non ? Maintenant cassez vous et laissez moi finir mon bouquin. »
Eleventh chapter : A key made of stone.
La vie continue et passe paisiblement. On te traite comme un malade en bonne et due forme dans ce programme, et tu détestes ça mais tu n'as pas le choix. Après avoir essayé de t'échapper une bonne dizaine de fois, tu renonces, décidant de finir le programme. Et c'est dur, très dur. William s'occupe personnellement de toi, mais vos relations sont plus que tendues, à qui la faute ? Tu ne fais rien pour tout améliorer, tu n'essayes même pas. En vérité il te tape sur les nerfs, et tu en viens même à te demander pourquoi tu as eu un tel comportement lorsque tu t'es réveillé, après ton over dose. Tu l'as regardé, l'as supplié, t'es accroché à sa blouse. Mais pourquoi tu as fait ça... Tu étais dans le coltare, tu as une excuse non ? Est-ce qu'il a pris ça comme une quelconque invitation à des relations amicales ? Ca ne t'étonnerait pas. Néanmoins, tu laisses le temps se passer, tu ne réponds pas à ses efforts pour détendre les relations, qui deviennent vite vains. Tu lis, énormément, dés que tu as le temps. Et un soir, tout bascule.
A dix sept ans, les crises d'angoisse n'ont pas disparu. On t'a dit que le syndrome perdrait en intensité lorsque tu deviendrais plus âgé. Bon tu es sûr à présent que tu ne feras plus jamais confiance à aucun docteur. Car à présent, tu es assis sur le carrelage froid de l’hôpital, appuyé contre le lit, alors que tout ton corps est parcouru de violents tremblements. Tes deux mains sont posées contre tes frêles épaules, qui bougent spasmodiquement, tandis qu'un souffle rauque passe la barrière de tes lèvres et que tu essayes de te calmer. Respire par le ventre, respire, respire, calme toi. Une main tétanisée vient se passer sur ton front trempé de sueur alors que tu essaies de rester calme. Mais tu trembles, tout ton corps semble sur un ressort. Tu as effroyablement froid, alors que tu transpires, comme pour te narguer. Tu te sens mal, profondément, le malaise qui te prend aux tripes est complètement omniscient, il tétanise chacun de tes muscles. Le cauchemars que tu as fait est horrible. Ton père au centre, jouant un doux morceau, et toi tu te drogues à coté, et tu meurs, en le regardant jouer. Simple et efficace. Tu entends encore la mélodie, distinctement, dans ta tête, et elle semble te narguer. Elle résonne, encore, et encore, tu plaques tes deux mains sur tes oreilles, dans un geste de désespoir. Ta mâchoire tremble et claque. Tu as peur. Mais tu ne sais pas de quoi et c'est bien le pire. Quand on sait, on peut lutter, le savoir donner accès à la survie, parce qu'on sait qu'il y a une solution, qu'il faut la trouver. Mais quand on n'a pas connaissance de ce qui nous terrorise, ça signifie qu'on brasse du vent, qu'on lutte contre une force invisible. C'est ta situation. Et tu respires plus fort, tremble de plus belle.
La porte s'ouvre. Comme quelqu'un qui voudrait te souhaiter bonne nuit ou passer vérifier que tu dors profondément. Tu pourrais pester intérieurement, mais plus rien d'autre ne compte que ces gouttes qui perlent le long de ton front. Tu entends un juron, la personne étant sans doute surprise de trouver un lit vide. Mais tu es juste à coté, face à la fenêtre, face à la lune qui t'éclaire, les genoux remonter contre ton torse, les bras les entourant avant de se poser sur tes épaules et le dos appuyé contre le coté du lit. Si bien que tu es caché aux yeux de ce visiteur, à première vue. Tu entends que l'intrus va partir alors qu'il s'arrête net. Comme s'il avait entendu quelque chose. Tu fermes les yeux fortement, espérant finir seul cette crise. Mais les pas s'approchent de toi. Tu restes dans le noir, tremblant, respirant plus fort, voulant à tout prix être seul. Tu te sens faible, en position d'infériorité, et la personne qui arrive te verra en pleine crise d'angoisse. Seul ton frère a eu ce « privilège. » Et tu ne veux pas que quiconque se serve de cette faille que tu caches pour t'atteindre. Tu sors doucement la tête de tes genoux, la tourne lentement.
C'est William. Dans un souffle rauque, une voix cassée tu lâches :
« Cassez vous. »
Il avance, petit a petit, comme pour s'approcher d'une bête sauvage blesser. C'est tellement … semblable. Il essaye de t'apprivoiser, de te rendre à l'aise, mais tu trembles de plus belle. Lorsqu'il tend la main vers toi, tu la repousses maladroitement, le souffle plus saccadé que jamais. Tu lâches, plus lucide, hurles les derniers mots :
« Putain mais je vous ai dit de vous casser tout de suite !! »
Il n'en fait rien, il se rapproche un peu plus. Tu le regardes, le visage crispé, tétanisé, complètement apeuré. Pourquoi a-t-il fallu que ce soit lui qui te découvre dans cet état. Simplement vêtu d'un caleçon, dévoilant ta maigreur, les fines épaules que tu n'as jamais pris le temps de muscler. Il t'observe, comme choqué, et tu te sens complètement à sa merci. Pour une fois, tout ce que tu pourras dire ne pourra l'atteindre, car tu n'y croiras pas. Tu as besoin d'aide, là maintenant, et repousser celle qu'il te tend est complètement inconscient. Il se rapproche de toi, pose une main sur ton épaule nue, qui te fait tressaillir. Tu déglutis, tu sens les larmes qui veulent passer la barrière de tes yeux. Tu les retiens, douloureusement. Et tu le regardes. Il te sourit, timidement, mais il essaie de te mettre à l'aise, un sourire sans joie. Il essaie de t'aider. Ta mâchoire tremble. Et, sans que tu ne résistes nullement, il vient te caler contre son torse, te prend dans ses bras et te rassurer. Tu lâches un profond soupir, comme si tu te détendais entièrement. Les larmes coulent à flot, tu renifles, hoquette, tremble toujours. Passes les mains dans son dos, sans savoir ce que tu fais. Il te murmure des mots pour que tu te calmes, pour que tu ailles mieux, et tes doigts se crispent. Tu ne comptes pas le lâcher de si tôt, tu ne comptes pas te retirer de l'emprise de cette bouée de sauvetage. Tu lâches sans savoir pourquoi :
« C'est … c'est la faute de … de … de mon père ... »
Il te serre plus fort. Tu penses qu'il comprend, qu'il sait où tu veux en venir. Les pleurs cessent doucement. Ils te murmurent des mots paternels, ceux qu'on vous souffle lorsque vous n'allez pas bien, pour vous rassurer, des mensonges qui font du bien. Les seuls qui soient acceptables. « Là … là, ça va aller, calme toi. Ca va aller. » C'est faux, ça ne vas pas aller, parce que tu es dans cette putain de cure alors que tu as dix sept ans, tu es drogué, ton frère ne sait pas quoi faire de toi, ta mère te hait, ton père t'a abandonné.
Et pendant un instant, oui, tu crois que ça va aller. Parce que ce médecin arrive à te faire croire que tu vas t'en sortir et que tu vas pouvoir faire quelque chose de ta vie. Tu te calmes doucement, et lorsque les pleurs ont cessé, il t'aide à te redresser, t'assoie sur le lit. Il murmure doucement, comme s'il ne voulait pas que les murs l'entendent :
« Je reste jusqu'à ce que tu t'endormes. »
Tu déglutis. Il s'assoie sur une chaise, en face, et toi tu te laisses tomber sur le lit. Sans te poser de question, tu rabats la couette contre ton corps, fermes les yeux, et sombres dans un profond sommeil serein.
TWELFTH CHAPTER : A STONE KEY.
Et jusqu'à la fin de l'été, tu es resté avec William. Un mur s'est brisé vous, tu lui donnes ta confiance, aveuglément, pour la première fois de ta vie. Tu le crois, tu le suis, tu fais tout ce qu'il te dit et rapidement, tu semble t'en sortir. Vous parlez beaucoup. Il te raconte le métier de médecin et les études, il te dit comment il en est arrivé là. Et tu comprends bien vite que c'est pour ce feu qu'il a en lui, pour cette envie d'aider que la première fois, ton regard a été attiré par le sien. Son parcours te fascine, tu ne penses plus qu'à ça. Souvent, il te raconte ses études en Angleterre, et ça te fait rêver. Tu ne sais pas si tu aimes travailler ou non, tu n'as jamais vraiment essayé, mais tu sais que si tu t'y risquais, tu arriverais sans doute à t'en sortir. Et peu à peu, tu regardes William, et tu te dis que vraiment, il est heureux. Qui ne veut pas le bonheur ? Toi tu le recherches, la médecine t'attires bientôt. Tu lui poses plus de question, il devient ton modèle. Tu te dis que, plus tard, tu aimerais avoir le même charisme étrangement présent, la même subtilité, les même paroles, la même envie d'aider. Tu veux être comme lui, tu veux aider les gens pour que jamais personne ne se retrouve dans ta situation. Et rapidement ça t'obsède. Tu sens que ton addiction disparaît peu à peu, les effets de la drogue ne te semblent plus si indispensable, et c'est grâce à lui. Souvent, vous passez des nuits à parler, tu te confies à lui, des choses que tu n'as racontées qu'à ton frère. C'est un soutien sans faille, comme un grand frère sur qui tu peux compter. Et la cure se finit.
Elle se finit avec un goût de victoire, et la sensation que tu vas enfin aller mieux. Alors certes, la paranoïa et les tics sont encore là, mais tu te sens mieux, et même si tu ne l'avoueras jamais car tu t'es senti plus bas que terre, cette cure t'as fait du bien. Depuis ce jour, tu as en permanence gardé le contact avec William, qui est devenu un de tes très bons amis sinon le meilleur. Et à la rentrée, tu étais décidé à travailler pour entrer dans une fac de médecine en fin d'année.
L'année est passée très étrangement. Tu as totalement arrêté de fréquenter tous ces gars qui semblaient pourtant tes amis. La vérité est que tu étais un simple pigeon prêt à dépenser ton argent, et heureusement que tu étais lucide. Tu as recommencé à trainer avec des terminales de ton age, qui sont encore à présent tes amis, même si tu te demandes parfois comment ils font pour supporter ton caractère tout sauf facile. Et grande différence, tu t'es mis à travailler. D'un seul coup, comme ça, ça ne t'a pas vraiment déplu au contraire. Et les bonnes notes ont commencé à tomber, sans grand surprise tu t'es retrouvé en tête de classe. Oh ça ne te faisait ni chaud ni froid, simplement l'impression que tu avais pris le bon chemin, alors tu as continué, et cette année est passée tranquillement, restant avec ton frère, évitant ta mère, travaillant, sortant de temps en temps, et ne touchant pas à la drogue. Tu as revu William à de nombreuses reprises, et vous êtes devenus proche. Il te racontait ses déboires dans la spécialité qu'il avait choisi : la pédiatrie. Ca ne t'a jamais étonné qu'il prenne cette spécialité, après tout il avait réussi à t'apprivoiser, ce qui est déjà en soit un grand exploit. Tu as eu dix huit ans, ta mère t'as payé un appartement près de la fac de médecine, sachant très bien qu'elle pourrait te payer les études et que tu aurais le niveau. Ton indépendance n'a pas été une épreuve, tu l'étais déjà un peu avec la faible présence de ta mère à la maison. En fait, tu as passé cette année quasiment seul avec ton frère jumeau, Mary préférant sans doute un peu de tranquillité avec ton travail. Et tu étais heureux dans ton appart, tout seul, libre. Avec du recul, tu te dis que c'était une très belle année. Et que si il y en a une que tu aimerais revivre ce serait celle ci.
Les résultats de fin d'année son arrivés et avec eux le verdict pour la fac de médecine où tu avais postulé. Accepté. Tu as souris en ouvrant la feuille, un sourire victorieux. Et tu t'es dit que tu avais fait énormément de chemin en un an, qu'au final tu étais heureux de ce que tu devenais. Qui sait où tu en serais aujourd'hui sans Miles, sans William, sans tes amis... Tu t'es juré de réussir tes études, pour prouver au monde entier que ce n'était pas une erreur si tu étais encore en vie.
THIERTIETH CHAPTER : UP WITH THE BIRDS
Les études de médecine, c'est tout un univers. Le meilleur, voilà tout ce qui compte. Il n'y a aucune aide, on te sert les cours, à toi de voir quoi en faire. Organise toi, prend des notes, révise, réfléchis, et tu verras, tu auras le meilleur métier du monde. On t'a déjà foutu en l'air tes notes, simplement parce que tu étais trop menaçant, et ici les places pour l'année supérieur se comptent sur les doigts d'une main. Toi avec ta paranoïa chronique, tu ne t'es jamais senti à ton aise. Tu t'es fait des amis pendant ces quatre années d'études théoriques, des amis fidèles, mais aussi énormément d'ennemis. Les croches pattes, les couteaux dans le dos, tout ça tu as connu, mais tu en as évité un certains nombres. Tu as souvent pensé à replonger, tu as souvent pensé à tout plaquer pour repartir à zéro, à trouver un flingue et à te tirer une balle. La pression qu'on te met, cette peur de ne pas réussir, cette peur d'échouer aux examens, de devoir repasser une année, pendant quatre ans tu l'as eu au ventre. Et les études ont été dures, tu en as bavé, tu as énormément travailler, passant des nuits blanches à réviser en pensant simplement au rythme de fous que tu aurais une fois fini, en pensant simplement à l'accomplissement de sauver des vies et de réussir à prouver au monde entier que tu étais là, still alive.
Le plus dur, c'était les deux premières années. Quasiment aucunes sorties, Un emploi du temps tout bonnement plein à craquer. En deux ans tu n'as été qu'à cinq petites fêtes, dont une était le diplôme de ton frère. Qu'il a réussi à fêter fin Octobre, oui oui, c'est ton frère. Cette fête a changé ta vie. Tu n'as jamais été vraiment ami avec les connaissances de ton frère, un peu trop exubérantes à ton goût, un peu trop … trop. Une grande majorité de gay aussi. Il t'a longuement tanné pour que tu décroches de tes bouquins afin d'assister à cet important événement.
« Allez Thel vieeeeeens allez ! 'Teuplaiiit !! » « Insiste pas je suis pas encore au point pour les prochains partiels. » « Teuplait teuplait teuplait teuplait teuplait teuplait teu ... » « Miles... » « Oui ? » « Chut. » « Oooooooh Thel allez je t'en priiiie, t'es pas sorti depuis des mois, tu restes terré dans ton appart pour bosser ou bien tu passes tes après midi à la fac pour réviser ! » « C'est ça les études de médecine. » « Mais quand même c'est pas humain de bosser autant !! » « C'est pas moi que ça gêne. » Silence. Miles reprend, te faisant lever les yeux au ciel : « J'ai eu mon diplôme et si mon propre jumeau ne vient pas à me fête je ... » « Bon ok Miles, je viens si tu me laisses me casser avant minuit. » Tu rends les armes, certes, mais pas sans condition. « Pour bosser ? » « Oui. » «Tu sais que je pense sincèrement que tu vas en mourir un jour ? » « Oui je sais. » « T'es irrécupérable. » « Et toi tu m'énerves avec ta fête à la con, si je fêtais chacun de mes partiels réussi on serait pas sorti de l'auberge. » « … Ok ça roule. »
Et tu te retrouves donc catapulté à cette fête. Tu n'as pas du tout envie de faire ton sociable, tes bouquins n'ont aucun mal à combler un vide d'amis dans ta vie. Eh oh, en plus tu en as des amis ! Et tu ne comprends pas comment ils te supportent mais bon soit. Quoiqu'il en soit tu entres dans cette maison en fronçant les sourcils, habillé d'une simple chemise noir, d'un veste en toile bleu simple ainsi que d'un jean assez proche du corps. On aura beau dire, tu sais t'habiller. La seule chose que tu auras hérité de ta mère sans doute, ainsi que ton mauvais caractère. Ti ne connais pas cet endroit où ton frère organise sa fête. Tu croises sa meilleure amie que tu salues d'un signe perplexe, étonné de voir tant de monde dans une si petite maison. Tu repères bien vite (encore heureux) ton frère jumeau qui te fait des grands signes depuis le bar. Le rejoindre n'est pas chose aisée, mais tu y parviens alors qu'il te prend dans ses bras avant de poser une tape amicales dans ton dos. Un sourire sincère s'affiche sur ton visage. Oui il t'a manqué, évidemment, ça va faire trois semaines que vous ne vous êtes pas vus. La fautes à tes examens et à ta deuxième année à peine entamée. Tu ne peux pas te permettre une sortie, c'est comme ça, et d'un certain coté ça te fait du bien de décompresser, de boire un verre et de voir du monde. Même si tu ne comptes pas te mêler à la foule.
Il te prend par l'épaule avant de t'entrainer. Il te présente (tu fais le comte) Deux amies, trois potes de promos, un ennemi de loin et quatre ex (dont deux en train de s'embrasser). Tu te dis que c'est bien étrange de voir ton frère être sorti avec quatre mecs différents depuis le début de l'année alors que toi, depuis ta cure, tu as à peine été en couple avec trois filles, et ça n'a jamais duré plus d'un mois. Tu n'as pas le temps pour une vie amoureuse voilà tout. Ton frère t'emmène alors sur la terrasse où tu découvres deux jeunes filles en train de papoter dans l'air frais de la nuit. Une des deux attire ton attention, tandis que l'autre s'éloigne avoir salué Miles puis l'autre fille, qui reste plantée avec un sourire heureux aux lèvres. Elle te regarde, et tu l'observes discrètement, la détaillant dans la noir. Elle est rousse, et ça lui va bien, ses petites joues roses te montrent sans mal qu'elle est à l'air libre sans doute parce que la chaleur de l'intérieur commençait à la peser. Ce n'est pas un canon, elle n'est pas belle, mais elle est mignonne. Son visage a des traits juvéniles qui révèlent qu'elle est beaucoup plus jeune que toi. Elle te sourit, tu réponds, sans trop savoir pourquoi, avec un léger rictus en coin. Elle a un certian charme avec ces cheveux rouges encadrant un doux visage dans la nuit.
« Mae voici Thelonious mon frère. M'enfin ça tu l'auras deviné. Ah et tout le monde l'appelle Thel. Thel voici Timae Mecklebach, elle rentre d'Inde et commence sa première année de fac, j'aiiii pensé que peut-être tu pourrais lui donner quelques conseils. -Il s'adresse à elle- Il est en deuxième année de médecine, les études il connait. »
Elle regarde Miles et lui sourit avant de dire quelque chose. Tu ne saurais dire pourquoi, mais tu l'écoutes d'un seul coup, et lorsque Miles vous laisse seuls, vous parlez. Longtemps, deux heures peut-être ? Elle est intéressante, et tu lui parles de tes études, de ce que tu fais de tes journées. Le sujet dérive sur les fruits et légumes, puis sur la physique cantique, la physique, le phénomène d'originalité abusive, les cacahuètes aussi. Elle a seize ans, tu en as trois de plus, mais la différence devient vite totalement fictive. Et la soirée passe vite, elle doit s'en aller, tu la salue, lui fait la bise. Tu as l'impression que ses lèvres frôlent les siennes, mais tu ne dis et ne fait rien.
Elle passe la porte, tu te retrouves seul sur le balcon. Tu soupires en te demandant où sont passées les deux dernières heures.
FOURTIETH CHAPTER : SEND ME UP TO THAT BEAUTYFUL WORLD.
Parlons maintenant du présent. Tu te réveilles, une sonnerie retentit depuis ton portable, posé sur un coin de la table. Tu te laisses glisser sur le coté en t'asseyant sur le lit, rabattant la couette sur une silhouette prêt de toi. Tu es vaseux, passe une main dans tes cheveux que tu recoiffes tranquillement, en baillant. A coté, Mae grogne en te marmonnant d'aller t'habiller à l'extérieur de la chambre. Tu passes une main dans ses cheveux et en la décoiffant encore plus. Elle repousse ta main en riant et en t'expulsant du lit à coup de pied dans les fesses. « T'es pas aimable le matin. » « Casse toi Thel. » Tu ne dis rien, prend ton portable avant de sortir après avoir retrouvé, éparpillé un peu partout dans la chambre, un jean et une chemise ainsi que ta blouse qui trônait elle, bien déposée contre une chaise. Tu te coiffes en quatrième vitesse, essaye d'ouvrir les yeux. Tu regardes la date sur le calendrier, dans ton dos. Oui votre calendrier est dans la salle de bain. Comme ça en vous brossant les dents vous pouvez l'étudier, logique. Mardi 30 Juillet. RDV prof Logan. Ah bah ça c'est pour Mae. Tu bailles en t'habillant, enfilant lentement ton jean puis boutonnant ta chemise en sortant de la salle de bain, et au moment où tu veux entrer dans la chambre pour prévenir ta dulcinée qu'elle devrait se lever pour un rendez vous, tu décides de te venger des coups de pieds. Un sourire satisfait nait sur ton visage et tu te diriges dans la cuisine pour manger un bon bol de céréales croquant. Ton chat vient se poser sur la table pour te faire la conversation, mais tu l'ignores royalement. Tu retournes te brosser les dents. Huit heures moins cinq. Parfait. Tu toc à la porte de la chambre et tu entends un long et profond grognement digne de celui du balrog. Vous avez regardez « Le seigneur des anneaux » le week-end dernier. Tu ouvres doucement la porte, évitant un oreiller bien évidemment attendu (tu commences à la connaître Mae) et murmures doucement :
« Eh ? »
« Caaaaaaseuh toiiiiiiiiii le toubib, va bosser et laisse moi pioncer. »
« T'as un rendez vous dans une demi heure. »
Pas de réaction. Tu ouvres la bouche pour parler mais elle lâche, dans un souffle :
« On est le combien ? »
« Le trente. »
« … Tu pouvais pas le dire plus tôt ?! »
Elle se relève en quatrième vitesse, dévoilant ses atouts féminins. Vous n'avez pas passé la nuit entière à dormir, ouaip.Tu fronces les sourcils, déclarant d'un ton innocent et badaud :
« Tu m'as jeté du lit à coup de pied alors je ... »
« Oh chut toi ! »
Tu ouvres la bouche pour répliquer mais elle te lance un regard noir en partant à la recherche de ses affaires. Elle court partout dans la chambre (nue évidemment) alors que tu vas ouvrir les volets et qu'elle se met en mouvement après avoir mis la main sur des sous vêtements. Se maquillant devant la coiffeuse, elle prend un petit air concentré qui te fait sourire tant elle semble appliquée. Elle se rhabille, après avoir essayé tant bien que mal de se faire un chignon en s'observant dans un des nombreux miroirs de la chambre. Tu te replaces devant la porte et au moment où elle veut passer, tu t'appliquer à tirer sur l'élastique retenant ses cheveux pour les détacher.
« Eh ! »
« Tu sais bien que je les préfères détachés. »
« Ouiiiii mais aujourd'hui c'est l'avis du professeur Logan qui compte, pas le tien. »
« Tsss. »
Elle sourit, refait son chignon mais t'embrasse toute de même, alors que tu restes taciturne, vexé. Elle court partout afin de chercher son sac à main, sa bouteille d'eau, ses médocs, son permis (quel intérêt, vous allez prendre le bus de toute manière), avant d'être parfaitement prête. Elle déclare, en t’entraînant à sa suite pour refermer la porte derrière vous :
« Eh mais fais pas la gueule pour ça ! »
« Rooooh si t'as cru que je boudais pour ça ... »
« Tu boudes ma parole ! »
« C'faux. »
« Je te connais Thelonious Zephyr Lewko … »
« Wics. »
« Les trois à la suite c'est pas simple. »
Tu souris, vous descendez rapidement les escaliers, prenez le bus en papotant, parlant de tout et de rien comme d'habitude. Ta blouse est au fond de son sac, elle est sur son trente et un. Ouai, le chignon lui va bien. Mais bon détaché c'est mieux quand même. C'est ton arrête. Tu la salues alors qu'elle passe une main dans ta nuque avant de t'embrasser rapidement en te souhaitant une bonne journée. Tu sais bien qu'elle n'a qu'une envie c'est que tu te fasses virer de cet hopital, mais elle a au moins la gentillesse de faire mine de …
Tu entres dans le service, tu ne salues personne parce que tu n'aimes pas ça et te dirige directement vers ton casier, dans le foyer des médecins. Tu enfiles ta blouse, te regarde dans le petit miroir. Tu te trouves vraiment fatigué. Tu prends une résolution importante : les galipettes au lit avec Mae avant douze heures de service tu oublies. Mouai. Tu y as pensé au nouvel an dernier, et à celui d'avant encore et encore à celui d'avant … Mais bon, tu décides pas vraiment. Une infirmière entre en déclarant que ton premier patient est arrivé et que dans l'après midi devrait arriver ton interne en charge. Tu dis que tu arrives, et tu sors. Tu vois les urgences. Tu vois ton chez toi, ton job qui t'attend. Tu revois toutes tes galères, ton premier stage ici, l'adrénaline, le premier mort, le premier patient sauvé, et puis tes supérieurs qui te donnent des conseils, qui t'aident, toi qui à ton tour aide des externes. Et tu te sens à ta place. Tu te sens bien.
Tu sens que ta vie peut enfin commencer.[/color] |
| | | Elsa Roseburrywe're all stories in the end ✉PETITS PAPIERS : 600 ✉DATE D'ARRIVÉE : 12/07/2013 ✉POINTS : 52
Carnet de santé Dossier médical: To do list:
| Sujet: Re: It's like the sun came out. [Thel me ...] Jeu 1 Aoû - 13:57 | |
| Validé Maintenant que ta fiche est validée, il serait préférable que tu lises le règlement mais surtout le contexte si ce n'est pas déjà fait. Il y a également des annexes mises à disposition pour mieux comprendre dans quel univers évoluera ton personnage. Penses également à aller lire le topic concernant les décès et mariages irp, ainsi que celui sur les changements de groupe, qui pourront s'avérer utiles plus tard. Tu peux désormais aller poster ta fiche de liens, utile pour avoir des relations avec les autres personnage du forum et une une fiche de sujet si tu le souhaites, afin de regrouper tes topics en cours et que l'on puisse t'en demander. Tu peux faire une demande de logement ou une demande de chambre pour les patients internes à la clinique, mais également une demande de rang si tu le souhaites. Si ton personnage travaille au sein de la clinique, penses à aller faire une demande de métier. Si ton personnage travaille ailleurs dans la ville, le même système de demandes a été mis en place. En ce qui concerne le hors-jeu, penses à aller faire un tour dans le flood et les jeux, c'est bon pour l'activité et l'intégration. La chatbox accueille également volontiers les nouveaux. Et sinon, bon jeu parmi nous ! |
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| Sujet: Re: It's like the sun came out. [Thel me ...] | |
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| | | | It's like the sun came out. [Thel me ...] | |
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