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| walls are built to crumble. (elsa) | |
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Thanatos M. Vassilievskimy skull is full of sunken ships ✉PETITS PAPIERS : 543 ✉DATE D'ARRIVÉE : 16/07/2013 ✉POINTS : 123
Carnet de santé Dossier médical: To do list:
| Sujet: walls are built to crumble. (elsa) Mar 15 Oct - 19:52 | |
| Walls are built to crumble elsa ∞ thanatos Après plus de deux heures passées dans le bureau de mon psychiatre, me voilà enfin sorti. C'est limite si je ne me suis pas jeté hors de la pièce tellement j'en avais marre. Ces derniers temps, je ne supporte plus de rester enfermé sans bouger, j'ai besoin d'espace, de lumière. Et puis, revoir le Docteur Ayling me met extrêmement mal à l'aise, depuis notre petite... Comment décrire-ça ? Je vais dire mésaventure, même si le mot est faible. Je ne la vois plus du tout comme avant, et je me demande de plus en plus si ce n'est pas plutôt elle qui devrait être internée en psychiatrie, plutôt que de s'occuper des patients... Tout en ruminant mes pensées, je me dirige machinalement vers le parc de la clinique. Je n'ai pas la moindre envie de rentrer chez moi, et je ne sais pas où aller. Il y aurait bien la rivière... Mais en fait non, ça me rappelle trop de souvenirs que je préférerais oublier pour l'instant. Et la plage est trop loin, pas envie de prendre la voiture. Alors tout naturellement, le parc s'impose à moi comme une évidence. Il est tellement joli, il faut dire, je m'étonne d'ailleurs qu'il ne soit pas en permanence bondé de patients. Quand j'étais encore interné, j'y passais le plus clair de mon temps. Le parfum des arbres et de l'herbe fraîchement tondue me parvient, porté par le vent, et je prends une profonde inspiration. Un sourire de contentement vient étirer mes lèvres, et j'accélère le pas. Nous sommes en fin d'après-midi, une petite brise fraîche vient agiter les bosquets de fleurs, et la lumière du soleil, légèrement teintée de nuances orangées, commence à descendre en rayons obliques à travers le feuillage. Toutes les conditions sont parfaitement réunies pour une petite séance photo. Je baisse les yeux vers mon vieil Olympus, qui pend au bout de sa lanière passée autour de mon cou, et mon sourire s'élargit encore. Je retire le cache et le glisse dans ma poche, avant de vérifier minutieusement si la pellicule est bien chargée. L'appareil émet alors un petit clic de confirmation, et je m'élance dans le parc avec un soupir satisfait. Je regarde autour de moi avec attention, essayant de relever chaque détail, d'imaginer toutes les prises de vue possibles afin de trouver la meilleure. Je ne suis pas seul, quelques patients flânent eux aussi sur les pelouses, ou biens sont assis sur les bancs en pierre qui bordent les allées et lisent tranquillement. J'adresse un bref signe de la main et un sourire à ceux que je croise, ils ont tous plus ou moins l'habitude de me voir traîner par ici. Je m'arrête soudain en plein milieu d'une allée, le regard fixé droit devant moi. À quelques mètres de là se dresse une immense plate-bande remplie de ce qui semble être des pavots et des tulipes. Leurs pétales aux couleurs flamboyantes se déploient vers le ciel en une avalanche de rouge et de jaune, et les rayons du soleil déclinant qui viennent se pencher avec délicatesse sur cet amas de fleurs donne à la scène un aspect féerique. Je cligne des yeux à plusieurs reprises, à la fois surpris et émerveillé, avant de m'approcher. Je me penche un peu dans tous les sens, à la recherche de l'angle parfait, et je finis même par me mettre à plat ventre pour prendre ma photo. Le doigt sur le déclencheur, je fais la mise au point. Clic. C'est dans la boîte. Je me relève, un sourire ravi éclairant mon visage, et j’entreprends d’épousseter mon jean et ma chemise, auxquels se sont accroché quelques brins d'herbe. C'est alors que je la remarque. Sa silhouette se découpe sur le vert sombre des arbres, elle a de longs cheveux bruns qui tombent en cascade sur ses épaules, et elle semble me fixer intensément depuis l'autre côté de la pelouse. Je me redresse et lui lance un retard interrogateur. Pourquoi me regarde-t-elle comme ça depuis tout à l'heure ? Se pourrait-il que ce soit... L'Autre ? Non, non, je l'aurais remarqué. Ce doit être une patiente comme les autres. Je ne lui ai jamais parlé, mais il me semble l'avoir déjà croisée dans les couloirs de la clinique à plusieurs reprises. Je piétine sur place pendant un instant, indécis, avant de finalement me décider à aller vers elle. Je m'approche doucement, sans un mot. Je n'ose pas m'asseoir à côté d'elle sur le banc, j'attends qu'elle m'en donne la permission. Je ne veux surtout pas la déranger... « Bonjour. » Dis-je simplement, en lui souriant gentiment. Code by Silver Lungs |
| | | Elsa Roseburrywe're all stories in the end ✉PETITS PAPIERS : 600 ✉DATE D'ARRIVÉE : 12/07/2013 ✉POINTS : 52
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| Sujet: Re: walls are built to crumble. (elsa) Mer 16 Oct - 1:06 | |
| Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai froid. Je me suis emmitouflée dans ma veste et je m’y cache comme si la fraicheur allait m’emporter. Pourtant, il fait assez chaud aujourd’hui. J’ignore pourquoi je me sens comme cela, mais je me trouve faible. Je l’entends en écho dans ma tête. Il rit de moi. Il me traite de tous les noms. Mais il faut que je me concentre! Je dois l’ignorer. Mon « frère » me pourrit la vie. Il m’empêche de respirer et de sortir ma tête hors de l’eau. Je dois le chasser. Parce que même mort, il me hante. Je le vois de temps en temps. Il me nargue. Il me nuit… Je secoue alors vivement la tête pour le faire disparaitre… C’est une tentative désespérée. Mais ça porte ses fruits, puisqu’il n’est plus là. Cependant, ce n’est pas cela qui l’a fait partir. Mon œil remarque un jeune homme. Il est un patient de l’hôpital. Je l’ai vu quelques fois… mais il n’y réside plus… Pourquoi je le regarde avec autant d’intensité? Parce qu’il a un appareil photo entre les mains. Il me semble tout simplement passionné. Cela me rend nostalgique. Je me souviens alors de l’époque où j’étais étudiante en photographie… avant de faire ma deuxième tentative de suicide… Cette époque est loin derrière moi malheureusement. Je suis prisonnière de ma vie de maintenant… si c’est une vie. Parce que rester enfermé à l’hôpital dans la section psychiatrie, ce n’est pas ce qu’il y a de plus sain…
Soudain, il semble me remarquer ce qui me fait sortir de mes pensées. Malgré moi, je continue de le fixer. Je ne peux pas m’en empêcher. Il me fascine. Du moins, son appareil photo. J’aimerais tellement en prendre moi aussi. Mais je n’en possède plus. Je suis orpheline de ma passion.
Je suis maintenant assise sur un banc. Il me lance un regard interrogateur. Il se demande pourquoi je le fixe. Le jeune homme décide finalement de bouger et de se diriger vers moi. Je me raidis. Ce n’est pas de ma faute. Je déteste les hommes. Après ce que m’a fait subir mon frère, je les fuis comme la peste. Cependant, je suis paralysée. Je ne peux pas partir. Toujours assise sur mon banc, je reste là, attendant qu’il arrive devant moi. « Bonjour. » me dit-il lorsqu’il arrive à ma hauteur. « Il ne va pas te manger! me dit une petite voix dans ma tête. Le problème, c’est que je pense que si.
Je le fixe quelques instants, mais me force à répondre, paniquée un maigre « Bonjour… ». « Fais un effort! » me glisse la voix. « C’est quoi ton appareil photo? » que j’ajoute. C’est une conversation comme une autre.
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| | | Thanatos M. Vassilievskimy skull is full of sunken ships ✉PETITS PAPIERS : 543 ✉DATE D'ARRIVÉE : 16/07/2013 ✉POINTS : 123
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| Sujet: Re: walls are built to crumble. (elsa) Mer 16 Oct - 2:28 | |
| Walls are built to crumble elsa ∞ thanatos Elle me regarde tout d'abord sans rien dire. La peur se lit aisément dans ses grands yeux bruns, et cela me fait presque regretter d'être venu la voir. En aucun cas je ne voulais l'effrayer. Pourtant, je ne crois pas avoir fait quoi que ce soit de mal. Peut-être que je ne suis pas la raison de cette terreur qui semble l'habiter, peut-être que ce n'est pas moi qu'elle voit en face d'elle, mais un souvenir, une illusion qui la ronge de l'intérieur... Un peu comme moi, en fait. Elle n'a sûrement pas atterri à la clinique Waters pour rien, je me demande bien ce qui a pu lui arriver... Je lui adresse un regard compatissant. « Bonjour... » Finit-elle par murmurer d'une voix tremblante. Un pli soucieux vient barrer mon front. Peu importe ce qui a pu se passer, ça devait sûrement être horrible pour qu'elle réagisse de la sorte. Peut-être est-ce parce que je suis un homme, c'est la première hypothèse qui me vient. Serait-il possible qu'elle ait été victime d'un viol ?... Cette idée, à l'instant même où elle effleure mon esprit, m'arrache un frisson d'horreur. J'aimerais pouvoir lui faire comprendre que je ne lui veux aucun mal, mais je ne sais pas comment. « C'est quoi ton appareil photo ? » Demande-t-elle soudain, en me quittant enfin des yeux pour les poser sur l'appareil en question, qui repose entre mes mains. Je ne peux m'empêcher de sourire à cette question. Il est assez rare que je croise des gens qui s'intéressent à la photo, la plupart des gens à la clinique qui me voient en prendre et me balader sans arrêt avec un appareil à la main ne semblent pas s'en formaliser plus que ça. Alors quand je croise quelqu'un qui sort du lot, ça me fait toujours plaisir. Elle vient d'entamer la conversation, je prends cela pour une invitation à rester avec elle. Prudemment, je viens m'asseoir sur le banc, à l'autre extrémité, pour ne pas l'effrayer davantage. « C'est un Olympus. Un OM-4, plus précisément. » Dis-je en levant vers elle un regard brillant d'exaltation, une pointe de fierté dans la voix. Je ne peux pas m'en empêcher, dès que je me mets à parler de photo, je suis absolument passionné et je pourrais continuer ainsi pendant des heures. « C'est mon père qui me l'a donné. Il commence à être un peu vieux, mais je n'ai jamais pu me résoudre à passer au numérique. » Je pousse un soupir désappointé à l'idée qu'un jour peut-être, les pellicules photo ne se vendront plus, et l'argentique fera définitivement partie du passé. Je ne compte plus les gens du club photo où je vais, à l'université, qui me répètent sans arrêt que je ferais mieux de me moderniser, que cela me coûterait moins cher sur le long terme, que mes photos seraient de meilleure qualité... Ce que personne ne semble comprendre, c'est l’indubitable et irremplaçable charme des clichés argentiques et du grain si subtil qui leur donne cette atmosphère unique. L'argentique est l'âme de la photographie, c'est ce que mon père m'a dit le jour où il m'a offert cet appareil, et je crois que c'est le seul point sur lequel nous sommes d'accord dans la vie. Je suis brusquement tiré de mes réflexions par la jeune femme assise à me côtés, qui se penche vers mon appareil. Elle semble littéralement fascinée, et je laisse un rire léger s'échapper de ma gorge. Une idée me vient alors. D'un geste lent, je défais la lanière qui retient l'Olympus autour de mon cou, et le lui tends avec douceur. « Tu veux l'essayer ? »Code by Silver Lungs |
| | | Elsa Roseburrywe're all stories in the end ✉PETITS PAPIERS : 600 ✉DATE D'ARRIVÉE : 12/07/2013 ✉POINTS : 52
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| Sujet: Re: walls are built to crumble. (elsa) Dim 27 Oct - 1:11 | |
| J’essaie de paraitre forte, mais au fond de moi-même, je suis terrorisée. J’ai cette peur qui m’envahi et veut m’avaler tout rond. Les visages des hommes qui m’entourent se changent irrémédiablement en son visage à lui. Sa couleur de cheveux, ses yeux, ses expressions faciales… Tous les hommes finissaient par ressembler à mon « frère ». Et ils me regardaient avec un grand sourire de monstre affamé. Ils riaient de moi à gorge déployée et me traitaient de tous les noms. Et s’ils ne se transformaient pas en « lui », il apparaissait tout de même, me disant que j’étais faible et que j’allais souffrir toute ma vie de sa présence. Mais je ne veux pas que ça se passe comme cela à présent. Je veux profiter de ma vie. Je désire tout simplement vivre une vie normale. Voilà pourquoi j’ouvre finalement la bouche et essaie d’avoir une conversation avec le jeune homme. Si cela faisait en sorte que je doive secouer la tête plusieurs fois pour me le sortir de l’esprit; soit! J’allais le faire. J’allais le vaincre. Il allait me laisser tranquille!
« C'est quoi ton appareil photo ? » lui ais-je demandé. Je ne le regarde plus. Mes yeux sont posés sur l’appareil photo en question. Il ne répond pas tout de suite, préférant s’assoir à côté de moi, mais à une distance respectable. Il a compris que sa présence m’effrayait. Je le remerciai silencieusement de me comprendre. « C'est un Olympus. Un OM-4, plus précisément. » me dit-il en levant vers moi l’appareil en question. Je ne peux m’empêcher de sourire. Il s’agit là d’un bon signe. « C'est mon père qui me l'a donné. Il commence à être un peu vieux, mais je n'ai jamais pu me résoudre à passer au numérique. » ajouta-t-il, emballé par ses dires. « Rien ne vaut l’ancienne méthode! » lui dis-je. Le numérique allait tuer la photographie, tout simplement!
Le jeune homme vit sûrement mon enthousiasme, alors il défit la lanière qui retenait l’appareil à son cou et me le tendis. ]« Tu veux l'essayer ? » demanda-t-il.
Je le regardai quelques secondes, hésitante, mais je pris finalement mon courage à deux mains et prit l’appareil dans mes mains. « Merci » lui dis-je, reconnaissante. Je regarde donc l’appareil photo. Il m’a l’air d’un modèle parfait. Je le porte à mes yeux et le braque sur le jeune homme. Je me surprends à ne pas voir mon « frère ». Il s’agit simplement de l’inconnu. Et de personne d’autre. Cela fait du bien. |
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