Sujet: We Stitch These Wounds - Morgan&Thalia Dim 20 Oct - 22:45
We Stitch These Wounds
feat. Thalia E. Lovecraft
Je suis encore au fond de mon lit alors qu'il est tard. La lumière du soleil entre dans ma chambre à travers les rideaux. Je trouve ça bizarre que personne ne soit venu me déranger encore. Quand je dis ça je pense aux infirmiers. Généralement ils font une ronde le matin pour vérifier que tout le monde est là, pour filer les cachets à ceux qui en ont, ce genre de truc. Aujourd'hui, soit il est encore tôt, soit ils ont sauté ma chambre, soit je dormais tellement paisiblement que je n'ai pas remarqué leur venu. En tout cas, j'ai remarqué personne.
Je me tourne dans mon lit, je regarde l'heure sur mon téléphone. Il est quand même 11h passé. Je me redresse, m'étire et me lève, ouvrant les rideaux pour voir le temps qu'il fait. Ciel bleu, sans un nuage, ça me plaît. Ca faisait longtemps que je n'avais pas dormi jusqu'à aussi tard. J'ai bien dormi, ça aussi ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Je n'ai pas fait de cauchemars pour une fois. Très rare. Très très rare. Peut-être que je commençais à être guéri ? Je ne sais pas, mais ça donnait l'espoir en tout cas.
Après avoir regardé assez longtemps par la fenêtre, restant dans mes pensées, je me rends à la salle de bain pour me prendre une bonne douche, ça va m'aider à me réveiller. Je n'ai pas faim, je compte aller directement dans le patio ou dans le parc une fois que je serai prêt à sortir. Je me prends une longue douche, dans mes pensées une fois de plus. Ce qui est étonnant c'est que pour une fois mes pensées sont toutes tournées vers Mordred. Depuis qu'il m'a fait cette frayeur sur le toit, ça m'a travaillé cette histoire. Je pense secrètement qu'il doit avoir un problème qu'il se cache peut être à lui même. On ne va pas au bord d'un immeuble comme ça si on ne pense pas à se jeter. Il avait cet aura autour de lui. Je dis peut-être que des conneries mais je pense pouvoir reconnaître la détresse chez les gens parce que je suis dans le même cas.
Je me mets mes fringues habituels sur le dos. C'est à dire, jeans skinny noir, t-shirt noir, hoodie noir. Ouais je suis du genre très sobre, un peu emo sur les bords, pour ne pas dire complètement. Bref, je me coiffe vite fait, parce que je m'en fou de la tronche que j'ai en fait, y'a personne à qui j'ai envie de plaire, ou peut-être juste à Avery. Je descends les escaliers, je traverse le rez-de-chaussé et je m'arrête nette au niveau de l'accueil quand je vois Thalia. Impossible de la louper avec ses cheveux roses. C'est la soeur jumelle de Mordred. Peut-être que je devrais lui parler ? Elle tombe à pic en tout cas, et Mordred n'a pas l'air d'être dans le coin... La situation a l'air parfaite. Je ne connais pas vraiment Thalia mais Mordred me l'a présenté il y a quelques semaines. J'hésite un peu, mais pas longtemps, j'ai besoin de parler de Mordred à quelqu'un, de mon ressentit, de ce qui s'est passé. Je m'approche d'elle, je ne sais pas vraiment ce qu'elle fait ici à l'accueil, peut être qu'elle attend son tour pour parler à l'hôtesse...
« Hey... Thalia ? Salut c'est Morgan, tu te souviens de moi ? Je suis un ami de Mordred. »
Wow, ça faisait bien longtemps que je n'avais pas parlé comme ça, aussi normalement, comme quelqlu'un qui a des manières, qui est sociable, qui est normal. Je m'impressionne, mais encore une fois, je pense que c'est parce que je m'inquiète vraiment pour Mordred et que j'ai vraiment envie de faire quelque chose pour l'aider.
« Je te dérange pas ? »
Je m'impressionne vraiment. Je m'auto-félicite intérieurement. Putain cette journée commençait bien.
Sujet: Re: We Stitch These Wounds - Morgan&Thalia Lun 21 Oct - 9:22
We Stitch These Wounds
Pour une fois qu'il faisait beau, j'étais de bonne humeur. Pas qu'il soit rare que je sois de bonne humeur, mais là je l'étais encore plus que d'habitude. Un beau ciel bleu sans nuage, c’était quand même mille fois plus agréable qu'un gros machin de ciel tout gris et plein de pluie. La seule chose qui allait moins me plaire, c'était de devoir apporter des papiers à l’hôpital, et donc devoir faire la queue à l’accueil pendant dix ans, déjà ça me plaisait beaucoup moins. Mais j'avais pas le choix, il fallait bien le faire, il fallait que je donne les papiers pour pouvoir continuer le traitement de Mordred. Tout ces trucs administratifs de papier et de paiement de trucs et machins me sortaient par les yeux, moi qui n'aime pas la paperasserie et les trucs sérieux, j'étais servis aujourd'hui avec ça.
Avant d'entrer dans le hall de l’hôpital, je regardais à travers la porte si il y avait du monde ou pas. Pas tant que ça, il y avait que trois personnes à attendre dans la file. Je m'autorisais une petite clope, il fallait bien que je me donne du courage pour les longues minutes d'attentes, et peut être, avec la chance étonnante que j'ai, longues heures d'attentes. Mais bon, c'était pas dans ma nature d'être pessimiste, bien au contraire, de toute façon, attente ou pas, j'avais pas le choix, il fallait que j'y passe. Je fumais ma cigarette en regardant les gens au loin, parfois ils me font rire, ils ont une de ses tronches certains. Bon d'accord, je suis moqueuse c'est pas bien, je l'avoue et j'assume, mais des fois, j'aimerais bien savoir ce que les gens pensent de ma tronche à moi tiens, ça pourrait être drôle. Je m’arrêtais des mon monologue délirant dans ma tête, pour éteindre ma cigarette terminée dans le cendrier, et j'entrais dans le hall. La clim au dessus de la porte me fit comme un coup de vent dans les cheveux, à peine entée, il fallait déjà que je réarrange mes cheveux. Et là j'me suis mise à me détester, au lieu de trois personnes dans la file d'attente comme tout à l'heure, il y en avait maintenant une dizaine ! Mais d'où ils sortent tout ceux là, de la cuisse de Jupiter ou quoi, ils se sont téléportés, c'est pas possible autrement. Ils ont dut se dire : tient, Thalia elle a des papiers à apporter, on va venir attendre devant elle exprès pour la faire chier, mouhahaha. J'me mettais à la queue, coup de chance, ça avançait assez rapidement, il y avait déjà des gens qui attendaient derrière moi, j'avais presque envie de les narguer exprès pour les emmerder. Mais j'me ravisais, il fallait que je passe pour une fille sérieuse, avec des cheveux roses et habillée en poupée barbie certes, mais sérieuse.
J'entendis quelqu'un dire mon prénom, et c'était pas du tout la voix de Mordred, dommage, un câlin à mon frérot m'aurait bien encore plus encouragé à attendre. Si c'était encore un vieux plan drague à deux balles comme parfois, je crois que j'vais lui carrer mon pied ou je pense. Je tournais la tête de gauche a droite et aperçu le p'tit mec brun que Mordred justement, m'avais présenté l'autre jour. Il me disait son prénom, je lui répondis en souriant :
« Ho mais oui je me souviens, tu vas bien Morgan ? »
Je me souvenais de tout, je suis sur que je pouvais même me souvenir de ce que j'avais manger le mois dernier. Je crois qu'à force de penser pour deux, pour moi et mon frère, ma mémoire et ma capacité a retenir les événements et les gens avait triplé de volume. Au même moment c'était mon tour dans la file d'attente, je donnais les papier alors que Morgan me demandait si il me dérangeait pas :
« Non non, je donne les papiers et j'ai finis. »
En joignant le geste a la parole, je sortais de la file pour laisser ma place, une fois les papiers entre les main de l’hôtesse d'accueil. Je me mis fasse a Morgan en souriant, de ma bonne humeur habituelle. Surtout que maintenant ma bonne humeur était a nouveau élevée vu que je m’étais débarrasser de la paperasse :
« Quoi de neuf depuis la dernière fois ? »
Je le regardais, lui n'était pas de bonne humeur, ou alors, ce n'était pas dans ses habitudes de sourire à pleines dents comme moi. Il faut dire aussi que moi, j'ai le sourire scotché constamment sur la tronche, ça doit être aussi un peu énervant parfois pour les autres, de voir une gonzesse sans arrêt en train de rire ou de sourire. Mais heureusement, la plupart du temps comme un dit, le sourire et le rire sont contagieux. Je me prenais un petit thé dans la machine a boisson à coté de nous, je regardais Morgan :
« Je t'offre à boire ? »
C'était pas pour le prix de la boisson, mais je voulais pas être la seule de nous deux à boire un truc et à siroter sous son nez en parlant. J'suis un peu folle et coconne parfois mais pas irrespectueuse non plus.
Sujet: Re: We Stitch These Wounds - Morgan&Thalia Mar 22 Oct - 20:51
We Stitch These Wounds
feat. Thalia E. Lovecraft
Je ne la connais pas vraiment mais je vois dans ce sourire qu'elle m'adresse qu'elle est aussi pleine de vie que son frère. Souriant, avenant, c'était clairement un truc de famille. Je dois avouer que je ne l'avais pas bien vu la dernière fois parce que je devais tirer la gueule comme à mon habitude et maintenant que je la regarde vraiment, je me rends compte qu'elle est vraiment très mignonne. Surtout ses cheveux, franchement, je kiffe. Elle a un petit côté rock qui me ferait presque craqué si j'étais encore intéressé par les interactions hommes/femmes. Non pas que je sois devenu moine, mais ouais en fait, presque. Depuis mon agression je n'ai rien fait avec personne et pour cause, je ne supporte pas d'être touché. Alors être touché de manière intime, c'est carrément impossible. Même pas je l'envisage pour l'instant. Je suis complètement traumatisé par ce qui m'est arrivé.
Thalia me demande si je vais bien, je réponds pas un petit haussement d'épaule. Je ne peux pas dire que je vais bien, je ne vais jamais bien. Sauf quand je passe des moments de folie à faire le con avec Mordred, mais ça n'est arrivé qu'une poignée de fois pour l'instant. Elle file les papiers qu'elle est venue déposer et elle est libre. Bien... Bon je fais quoi du coup ? Je suis un peu là comme un con. Je m'étais décidé à lui parler de mes inquiétudes à propos de Mordred mais je ne sais pas si c'est une bonne idée en fait.
« Oh heu... Rien de neuf, ici c'est la routine. »
Je n'ai pas envie de paraître rabat joie ou quoi mais bon quand on est interné dans une clinique y'a une limite au fun et aux évènements qui peuvent se passer. Je la suis sans vraiment y penser et on se retrouve devant la machine à café. Elle me propose de me payer à boire. Je n'ai pas vraiment soif ni faim ni quoi que ce soit, d'ailleurs c'est rare que ce soit le cas. Mon esprit prend le dessus sur mon corps et j'ai l'impression qu'il coupe tout des fois. Que je suis limite en hibernation. Je refuse gentiment sa proposition.
« Nan merci... »
Okay je tire toujours autant la tronche mais je suis poli comme jamais et ça m'impressionne toujours autant. Allé faut que je me jette à l'eau, ce serait trop con que Mordred se ramène dans le coin et que je ne puisse pas dire le fond de ma pensée à Thalia. Ca va encore me travailler longtemps sinon et j'ai assez de pain sur ma propre planche comme ça. D'un côté le fait que je m'inquiète pour quelqu'un est un signe que je commence à aller mieux. Il y a quelques mois je me foutais même de ma propre personne, au point d'en arriver à me tailler les veines. Mes manches longues cachent ces blessures qui sont encore bien trop fraîches dans mon esprit.
« Je voudrais te parler de Mordred... »
J'ai un air sérieux mais bon, je suis jamais en train de sourire donc ça change pas grand chose. Je ne sais pas si elle va prendre peur ou quoi suite à mes paroles alors je préfère enchaîner pour ne pas qu'elle cogite pour rien. Ca doit faire peur d'avoir un type comme ça qui vient pour vous parler d'un air super sérieux de votre frère jumeau. Je sais que j'ai rien à foutre au milieu de tout ça et que ça devrait plutôt être l'inquiétude des médecins mais je ne peux pas m'empêcher de m'être mon nez dedans. Surtout que je ne peux pas aller demander ça aux psy directement, c'est confidentiel, c'est pas mes affaires aussi. Je n'oserai pas demander à Mordred non plus, il a l'air tellement fragile et innocent en même temps, je n'ai pas envie de lui faire peur ou quoi si je me trompe sur toute la ligne.
« Tu crois qu'il pourrait faire une dépression ? »
Je sais, c'est ridicule à dire comme ça, Mordred c'est le mec qui respire la joie de vivre, qui est toujours souriant à faire le fou, mais il m'a tellement fait flippé l'autre jour, il avait l'air d'être complètement ailleurs, dans un état second.
« Je m'inquiète un peu... Il m'a fait peur l'autre jour. »
Je rentre complètement dans le vif du sujet. Elle va sûrement me poser des questions sur ce qui s'est passé et bien je lui répondrais. Je trouve que c'est assez inquiétant pour devoir en parler. Je ne peux pas garder ça pour moi. Un côté de moi me dit que je devrais juste me la fermer et vivre ma vie mais j'arrive pas. Je veux que le bien de Mordred.
Sujet: Re: We Stitch These Wounds - Morgan&Thalia Mer 6 Nov - 19:33
We Stitch These Wounds
A ma question il me répondit que c'est la routine. En y réfléchissant bien, c'était une question vraiment conne, à l’hôpital c’est jamais bien fun. Il refusa ma proposition de lui payer un café, je haussais les épaules. Tant pis, je perdais pas mon sourire pour autant et attrapai mon gobelet chaud entre mes mains et soufflais dessus pour le refroidir un minimum pour ne pas me brûler. Avec un air sérieux, il m’annonçait qu'il voulait me parler de Mordred. Je savais pas si je devais m'inquiéter ou pas. J'avais l'impression que Morgan, qu'il y avait un truc grave ou pas, il avait toujours cette tête hyper sérieuse et blasé de la vie. Je manquais de m’étouffer avec ma gorgée de café quand il me parlais de dépression :
« Ah la vache ! »
Je me retournais en toussant et en me raclant la gorge pour faire passer ça. Je posais mon gobelet sur une petite table qui était là et m'essuyant doucement le dessous des yeux. A cause de l’étouffement ça me les faisait pleurer, après avoir repris un minimum de contenance, je regardais Morgan en répétant :
« Une dépression ? »
Je sais, c'était pas bien profond et élaboré comme réponse, de répéter comme un perroquet ce qu'il venait de me dire, mais il me fallait un minimum de temps a mon cerveau pour assimiler ça. Je voyais pas du tout pourquoi mon frère ferais une dépression, j'étais au courant de rien, j'étais dans le flou complet à m'inquiéter. Mordred est comme moi, il est heureux et foufou, je vois pas pourquoi il ferais une dépression, des millions de question se chamboulaient dans ma tête. Apparemment, mon inquiétude était partagé, puisque mon interlocuteur m’annonça carrément clairement qu'il s’inquiétait un peu. Je fronçais les sourcils :
« Mais qu'est-ce qui te fais penser qu'il ferait une dépression ? »
J'me demandais qu'est-ce qu'avait bien pu faire mon frère pour inquiéter Morgan autant, du coup j'avais la pression qui montait. Il fallait que je fume une cigarette pour faire baisser la pression un minimum. J'allais m’apprêter à sortir du hall d'entrée pour aller dehors, mais j'me disais que peut-être Morgan avait pas le droit de quitter les lieux d'une certaine heure à une autre. Je ne savais pas du tout comment fonctionnait les heures d'allers et venues des patients. J'avais jamais demandé à Mordred ce qu'il avait le droit de faire tien, c'était une question, à lui poser justement. Je demandais à Morgan :
« T'as le droit de sortir de la clinique ou pas ? Juste devant la porte là. »
En parlant, je lui montrais la porte d'entrée du hall. Je m'attendais a une réponse négative évidemment, c’est pour ça que je précisais juste devant la porte. Je pensais bien qu'il allait pas pouvoir se trimbaler a droite a gauche ou venir faire du shopping avec moi, c'était pas le but.
J'étais curieuse et à la fois inquiète de ce qu'allait me dire Morgan, j’espérais sincèrement qu'il ai le droit de sortir un minimum, ne serait-ce juste devant la porte. Je l'encourageais à commencer son récit, sauf que cette fois ci mon sourire avait disparut. Ça devait faire drôle de me voir avec une tête de six pieds de longs, moi qui d'habitude rigolais et souriais pour rien, comme une fofolle. Mais quand il s'agit de mon frère et de sa santé, ma sériosité reprend bien vite le dessus. Surtout que la situation avait l'air beaucoup plus négative que positive, à mon plus grand regret :
Sujet: Re: We Stitch These Wounds - Morgan&Thalia Dim 10 Nov - 22:12
We Stitch These Wounds
feat. Thalia E. Lovecraft
Je fronce le nez quand elle s'étouffe presque après ma phrase à propos de Mordred. Oui je pense qu'il est en dépression mais je ne sais pas vraiment en fait, alors j'amène le sujet doucement, enfin, je crois que c'est doucement mais peut-être pas en fait. Elle en a les larmes aux yeux de tousser. Je fronce encore plus le nez si c'est possible. En tant normal - avant mon agression - je me serai rapprocher de la personne pour lui taper dans le dos pour l'aider à retrouver contenance, mais là je n'ose pas toucher Thalia. Elle n'a rien de méchant ou quoi, juste je n'arrive pas à toucher les gens avec qui je ne suis pas proche. Je la connais mais pas vraiment. On s'est parlé deux fois avant et c'était vite fait. Je ne peux pas dire que je sois proche d'elle. Vu sa réaction ensuite, elle n'avait rien remarqué de son côté. Je ne sais pas si ça devait me rassurer ou pas. Toujours est-il que moi il m'a vraiment fait peur l'autre jour, j'ai vraiment cru qu'il allait sauter de ce toit. C'était horrible comme sensation. Elle veut que je lui en dise plus, et oui, je vais le faire, mais elle me demande tout de suite après si je peux sortir de la clinique.
« On peut aller dans le parc ouais. »
Je sais pas trop où j'ai le droit d'aller dehors ou non en dehors du parc et du patio. Il faudrait que je pense à demander. Si faut j'ai plus de droit que je ne le pense vu que je suis un patient calme et qui se tient bien. Je dois avouer que quelques tours dans la ville de temps à autre me ferait pas de mal. Thalia est impatiente que je m'exprime au sujet de son frère et c'est légitime, alors je ne perds pas une seconde de plus et je prends la marche vers le parc en même temps. Je lui fais un signe de tête pour qu'elle me suive.
« L'autre jour on est allé sur le toit pour faire les cons... Pour changer de la routine. » J'hausse les épaules en disant ça genre y'a rien d'anormal là dedans. « On faisait les cons, il pleuvait, on est resté quelques minutes là haut et à un moment il s'est approché du bord, mais genre très proche. Je lui ai gueulé de se reculer de là mais il avait l'air de ne pas m'entendre. Il avait l'air... Comme... Je sais pas... Comme habité par quelque chose. C'était pas le Mordred que je connaissais là bas sur le bord du toit. Il regardait le vide et... Bref... Il s'est reculé après mais voilà... Il m'a fait vraiment peur. Il avait pas l'air d'être lui même... »
Je reprends ma respiration après avoir avoué tout ça, je regarde Thalia, je me demande comment elle va réagir. Ce qui m'inquiète c'est qu'elle n'ait pas eu un quelconque soupçon de la part de Mordred. Je me demande si elle a des comptes rendus des rendez vous qu'il a avec les psy. Je ne lui demande pas parce que c'est vraiment pas mes affaires tout ça. Je me préoccupe seulement de lui faire part de mon ressenti, de ce que j'ai vu, de ce qui s'est passé. J'espère qu'elle fera ce qu'il faut pas la suite. Qu'elle parlera aux docteurs ou avec Mordred directement, même si je doute qu'aller à la source ne puisse aider. Ce genre de choses on le cache au fond de nous, on ne veut pas le partager, on en a même honte. Enfin, c'était mon cas, c'est sûrement différent pour lui. Je suppose que c'est différent pour tout le monde.