Sujet: killing the lambs ► chloe&lucky Mar 20 Aoû - 18:01
Sister don't cry for me, I'm back with the wolves, Howling with my friends, My only brothers left
Nuit sans fin, ciel sans lune, l'air est lourd dans les rues qu'elle arpente. Les yeux perdus dans le vide, sa frêle silhouette passe sous la lumière aveuglante d'un lampadaire. Entre ses doigts, le reste d'un joint éteint qui laisse dans son sillage une odeur forte et facilement identifiable par toute personne un tant soi peu initiée ax joies de la marijuana. Une veste en jean trop grande enfilée par-dessus un large tee-shirt noir qui descend jusqu'au milieu de ses cuisses, des chaussures montantes noires usées jusqu'à la couture, un sac à dos balancé négligemment sur son épaule. Finalement, elle ressemble à toutes les ados de son âge avec son style tout droit sorti des poubelles qu'on pourrait juger travailler même si il n'était que le mélange hasardeux de trouvailles dans tel ou tel foyer pour personnes sans abri. Ses cheveux roux tombent en cascade ondulée dans son dos, emmêlés et cassants même si le manque d'hygiène ne leur a pas enlevé leur couleur chatoyante et brillante. Elle fredonne un air stupide entendu à la radio plus tôt dans la journée, alors qu'elle empruntait une nouvelle fois le bus de façon illégale. L'envie de manger l'avait prise plusieurs fois dans la journée, mais le gras des fastfoods lui donnait envie de vomir, presque tout autant que l'idée de voir apparaître sur son corps maigrelet toute forme disgracieuse. Alors elle enchaînait les joints, se contentant de quelques cacahuètes dans un sachet piqué à l'hôpital la nuit dernière.
La vie dans la rue, une vie solitaire qui donnait parfois envie de tout envoyer valser, de se jeter du haut d'une falaise, juste pour voir si quelqu'un allait verser une larme sur le sort de la pauvre petite sdf anglaise que les passants s'évertuaient à oublier quand elle faisait la manche à la sortie des supermarchés. Heureusement qu'il y avait toujours des cons pour tomber dans le panneau de la gamine qui n'a pas eu de chance et lui filer des billets, sans quoi la vie aurait rapidement fini par devenir insupportable privée d'herbes et de tout ce que pouvait lui filer son dealeur quand il était de bonne humeur. Elle grimace en repensant à son visage de pseudo gros dur, à ses mains baladeuses, une envie de vomir la saisit à la gorge. Mais tout ça, elle s'en fiche. L'honneur, c'est pour ceux qui en ont les moyens. Et autant qu'elle se rende à l'évidence, elle l'a vendu il y a déjà bien longtemps pour un rail de coke. Les bars sont peu remplis, mardi soir oblige, mais elle ne peut s'empêcher d'observer ces gens assis, de les dévisager, d'envier leur vie, leur bouffe et tout ce qui va avec, tentant encore de se persuader que contrairement à eux, elle est libre de toute règle.
Et ses grands yeux clairs s'attardent sur une silhouette un peu trapu, accoudée au bar. Des cheveux de feu, comme les siens, suffisent à lui mettre la puce à l'oreille. Un léger sourire étire ses lèvres alors qu'elle tire une petite bouffée du joint mort avant de le balancer sur le trottoir. En quelques enjambées, la rouquine rejoint le bar et sans un regard, prend place sur le tabouret, les coudes sur le comptoir de bois. "Y a vraiment une ambiance de merde dans ce trou à rat." Elle tourne son visage fin vers sa voisine, ne quittant pas son sourire presque mesquin. "Ca m'étonne pas qu'entre tous les coins sympas de cette ville t'aies choisi le plus pourri." Loin de baisser le regard, elle soutient les prunelles qui lui semblent grises de Chloé, ne cherchant même pas de réponses à ses affirmations. Une provocation gratuite, une envie de la voir s'énerver. Peut-être qu'elle allait lever la main sur elle, Lucky s'en foutait. Ces altercations étaient de rares preuves qui la rappelaient à la réalité, celle qui lui disait qu'elle était toujours vivante même si bien souvent, elle s'était sentie morte avant l'heure. "On dirait qu'tu t'habilles dans les mêmes dépotoires que moi." Sauf que lucky omettait la plupart du temps de couvrir ses jambes, si ce n'est par de longues jupes difformes. D'un geste de la main, elle commande une bière qu'elle ne buvera, simplement pour le plaisir d'avoir quelque chose de frais en main.
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Sujet: Re: killing the lambs ► chloe&lucky Mar 20 Aoû - 19:05
Hey, that's my bitch!
La vache, ce que la kangourou pouvait sentir le chien, en définitive. Si elle n'avait jamais mangé de chien -grand bien lui en fasse- Chloe reconnaissait l'odeur du canin quand elle la sentait: elle partageait sa vie avec le seul individu voulant bien d'elle, son Jack Russel Lucky. Elle avait chipoté son assiette en se promettant de ne plus jamais manger ailleurs que dans un fast-food. Un Macdo ou un Pizza Shack auraient largement été mieux, ce soir. Le goût de la bière atténua la saveur forte en bouche du marsupial, lui rappelant combien elle détestait la nourriture "traditionnelle" du pays. La jeune femme poussa un soupir en se gargarisant l'intérieur de la bouche avec sa bière en un semi-bruit peu féminin puis laissa son compte en toute petite monnaie sur la table; elle avait réussi à gratter un peu son frère Pryam pour avoir de quoi se faire un extra au bar. Quelques bières, rien de plus. Juste de quoi noyer le blues, à vrai dire. De quoi tuer l'ennui, juste assez de houblon pour lui rappeler qu'elle avait des choses à oublier et les mettre de côté l'espace de quelques instants d'ivresse en solitaire; elle avait l'habitude de boire seule, n'ayant que peu d'ami, aimant ces moments où elle se retrouvait seule avec elle-même en face d'une pauvre bière éventée. Se trainant avec lenteur jusqu'au bar pour s'assoir mollement sur un des tabourets, Chloe posa les coudes sur le zinc, le dos un peu rond; elle était crevée. Bosser à l'usine était définitivement fatiguant, surtout quand on enchaine par un mi-temps en tant que serveuse au Macdo: elle allait crever de trop bosser, pour gagner des nèfles en plus: tout partait dans cette putain d’amende; si elle avait su, elle n'aurait pas cogné si fort. Ironie: elle regrettait chaque instant de son geste malheureux mais savait qu'on ne l'excuserait jamais pour l’ignominie de ses actions, ce soir-là. Putain, si elle pouvait trouver une machine à remonter le temps...
La brune se gratta la racine de la nuque, la tête basse, le regard un peu perdu sur le goulot de sa bière; les cheveux éternellement relevé en un chignon vite expédié, elle n'avait rien d'une belle femme: le cou bien trop long, les yeux torves, la bouche et le nez un peu trop grands; pâle et la peau grasse, portant un t-shirt noir trop grand estampillé de l'oiseau fétiche des Pontiac Thunderbird; un jeans noir rentré dans des bottes paramilitaires toute griffées à la coque: elle avait l'air dune routière qui faisait un petit arrêt dans un restaurant avant de reprendre son camion et filer sur l’autoroute. Une gorgée amère de plus, un reniflement sonore; elle se massa un œil douloureux, sentant la fatigue de la journée poindre en elle. Putain, encore ce goût de Teckel sur les papilles... L'instant d'après, un visage grêlé de tâche de rousseur attira son attention; la fille s'assit à côté d'elle: cette pute quelle ne connaissait que trop bien de la clinique, qui portait le même nom que son chien. Alors elle l'ignore, fixant le barman en avalant une large lampée de sa bière, proche de la finir. Sérieux... Comment inciter une rousse à se disputer avec vous? Dites quelque chose. Elle ne dit rien, préférant l'ignorer quand elle remit le couvert; je t'écoute pas, n’existe pas. Parle à ma main. Cette fille était tellement conne que pour avoir deux neurones, il aurait fallut qu'elle soit enceinte. Connasse.
Un instant passa dans un lourd silence où Chloe retint fortement sa respiration, sa bière à la main et la bouche tordue en une expression de retenue qui plissait son front de la pire des manières. Il lui fallait des trésors de patience pour ne pas se lever et soit partir, soit prendre cette rouquemoutte par le col pour lui faire son baptême de l'air sans avion: elle était bien trop en colère contre cette fille qui avait passé son temps à la chercher à la clinique, par simple plaisir malsain d'essayer de tester les limites de sa colère. Peut-être aurait-elle du réellement lui défoncer la gueule.
"Sérieux, si t'as pas compris j'vais être plus claire: casse-toi, je parle pas à ceux qu'on pas d'âme."
Chloe termina sa bière et posa sa bouteille sur le zinc avec un geste d'humeur, reniflant avec nervosité, repoussant quelques mèches derrière ses cheveux en glissant ses mains dans les poches, se tournant vers Lucky.
"Et si t'as toujours pas compris, je peux toujours te défoncer. Cette fois-ci je suis sérieuse. Alors casse-toi, t'es pas dans ma to-do-list de salopes, je bouffe pas les trucs qui puent."
La brune fixa l'autre fille avec un regard gris acier trahissant une furieuse envie de l'encastrer avec ce qu'elle pourrait trouver dans le coin. Le barman, peut-être.
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Sujet: Re: killing the lambs ► chloe&lucky Mar 20 Aoû - 21:58
Sister don't cry for me, I'm back with the wolves, Howling with my friends, My only brothers left
La brune ne voulait rien dire, c'était son droit. Mais pour Lucky ce n'était que le signe bien senti que l'agacement commençait à la gagner et qu'elle luttait de toutes ses forces pour ne pas éclater. Ce serait marrant de pouvoir porter plainte juste après ça et de se faire un paquet d'argent sur son dos, juste comme ça, en pointant sur les zones sensibles. Et pour dénicher les failles des gens, Lucky semblait posséder un sixième sens, toujours à l'affut d'une grimace, d'un froncement de sourcil qui la mettrait sur la bonne piste pour qu'enfin éclate colère et autres sentiments violents. Mais au premier avertissement, la rouquine se contente de laisser échapper un rire cristallin. Presque enfantin finalement mais même à vingt ans passé, elle n'avait jamais dépassé véritablement le stade de l'adolescence. Mais Chloé visait peut-être juste. Avoir une âme ... est-ce que ça voulait dire être capable de lutter contre ses démons ? De ne pas s'enfoncer quand c'est si facile de se laisser sombrer ? De toute façon, Lucky n'avait jamais été très spirituelle, encore moins du genre à croire qu'en chacun de nous réside une flamme qui survit à notre mort. La vie lui avait suffisamment montré que l'humanité, c'était aussi réel que la Belle au Bois Dormant, son joli château et toutes ces merdes d'aiguille qui vous endort en deux secondes. "Pourtant c'est précisément ce que t'es en train de faire, c'est con hein ?" A nouveau, elle pose son regard bleu clair sur la brune, la dévisageant avec attention, le visage penché sur le côté comme si elle tentait de décrypter une inscription mystérieuse. Ce n'était pas son genre de répliquer que non, elle avait une âme, qu'elle était un être humain comme les autres. Foutaises que tout ça.
Finalement, la soirée allait peut-être être plus marrante qu'elle ne l'avait été au commencement. La rouquine agite ses pieds dans le vide, le bout de ses chaussures abîmées tapant à intervalle régulier contre le bois du comptoir. Elle tourne à nouveau son visage vers sa voisine de la soirée, se pinçant les lèvres pour ne pas rire franchement. Le tabouret tourne lentement, jusqu'à ce qu'elle fasse enfin face à son interlocutrice, les pieds posés sur la petite barre de métal au bas du tabouret. Son tee-shirt ne cache qu'une petite partie de ses cuisses trop maigres, volontairement provocante pour le plaisir de l'être. "Fais pas ta difficile, j'suis sûre que tu kifferais." Chacun avait sa propre définition de défoncer après tout. Les coudes appuyés sur le dossier de son siège, elle écarte légèrement les jambes, jouant de son regard de poupée. "T'as jamais eu envie de te faire une rousse ?" Mais son sérieux est de courte durée alors qu'elle laisse à nouveau chanter son rire cristallin, rajustant sa veste en jean sur ses épaules. "Enfin ... c'est dommage. T'es pas si moche pourtant, ça aurait pu le faire." Et sans transition, elle saute sur le sol, attrapant son vieux sac à dos. La bière toujours intacte trône sur le comptoir. "Ouais, dommage que tu fasses tout pour une ressembler à une putain de vieille gouine. J'vais pisser." Et tout en délicatesse, elle la plante là pour se diriger vers les toilettes pour femme.
Dans l'espace réduit, la rouquine ouvre le robinet avant de se diriger vers la fenêtre haute et de l'ouvrir, perchée sur le dessus d'une des cuvettes. Ses gestes sont calmes et mesurés, comme si il ne s'agissait là que de la répétition d'une ruse trop souvent utilisée. Et en un hissement de bras, elle passe de l'autre côté du mur, atterrissant sur les bennes à ordures à l'arrière du vieux bar. Récupérant son sac qu'elle jette négligemment sur son épaule, ses doigts rencontrent naturellement son nécessaire à rouler au fond d'une de ses poches, lissant le papier à cigarette méthodiquement. Ses lèvres s'étirent à nouveau dans un sourire malicieux. Elle n'aurait pas à payer la note ce soir, une chance vu qu'elle n'avait rien d'autre dans ses poches qu'un briquet et un élastique à cheveu. Sa langue passe sur le papier, fermant le petit tube qu'elle glisse entre ses lèvres, s'adossant à l'angle de la rue, attendant patiemment de voir sortir sa victime du soir du bar. Elle avait de la chance dans son malheur la petite brune, Lucky aurait très bien pu cracher dans la bière. Mais le non-sens de ses actes ne faisait que témoigner de son envie de s'attirer des ennuis.
Sa bière lui laissait un arrière-gout dans la bouche, tout en sachant bien que cette impression venait de la situation et non de la boisson; Chloe n'avait jamais comprit pourquoi Lucky cherchait tant à la faire sortir de ses gonds. Elle s'imaginait que la rouquine agissait de la sorte avec tout un chacun pour s'attirer des problèmes. Un concept de conduite à risque qu'elle ne comprenait que trop bien. Mais ce soir, la grande brune n'avait pas envie de s'abaisser à donner à l'autre fille ce qu'elle voulait. Alors la nouvelle provocation lui piqua l'esprit de son dard, mais elle se contenta d'hocher mollement les épaules: c'était trop con pour qu'elle mordre à l’hameçon; mais si Lucky continuait sur cette voie, nul doute que Chloe se laisserait emporter par ses vieux démons. Elles se dévisagèrent un instant, en silence; les dents de Chloe s'entrechoquèrent bruyamment, détestant être inspectée de la sorte: son regard devint sombre et agressif, aussi noir qu'un Enfer où même le Diable n'oserait poser un sabot. Et dans son sillage, des promesses peu agréables qui se passaient de mots formulés.
Chloe n'était pas une enfant de cœur mais il y avait fort à parier que c’était pour cette raison que Lucky qui cherchait des crosses: à la clinique, la brune avait manqué de démettre l'épaule de la rousse après une rixe, lui promettant de l’attraper un jour et de lui apprendre la souffrance. La chose ne s'était heureusement jamais réalisée. Car entre ceux qui disent et ne font pas, ceux qui retiennent leurs coups et les derniers, ceux de l'espèce de Chloe, il y avait une grande différence: elle faisait parti de ceux qui ne contrôlent pas leur force, dopée d’adrénaline. Certains s'improvisent boxeurs, d'autres se disent dangereux: Chloe était dangereuse sans avoir besoin de jouer à quelqu'un d'autre. Et si elle le mettait parfois en avant, c'était simplement vrai. Pourtant elle ne voulait plus envoyer personne à l’hôpital. Ça cause trop de problème et elle avait déjà assez de mal à joindre les deux bouts.
La provocation de Lucky prit un virage glissant en s'aventurant du côté de la séduction, et Chloe tourna lentement la tête vers elle, l'air de vouloir lui cracher dessus; elle n'en fit pourtant rien mais un vague sourire amusé naquit sur ses lèvres fines tandis qu'elle la fixait. Elle ne se retint pas de rire, pourtant toujours aussi tendue, si ce n'est plus. La vue des cuisses pâles de la jeune fille la plongea immédiatement dans la confusion et elle regarda ce qu'on lui offrait, sans se gêner. Après tout avait-elle des yeux pour regarder et c'était une provocation trop facile pour qu'elle n'y cède pas, rien qu'un tout petit peu. Malgré son visage grêlés de taches de rousseur, Lucky n’était pas repoussante: elle avait, deviné sous le tissu de son t-shirt, un corps harmonieux bien que maigre, une frimousse d'ange qui cachait un tempérament de vrai diable; cette fille était insupportable: Chloe adorait ce genre de nanas, perturbes, ingérables, méchantes et garces. Son regard de poupée avait quelque chose d'électrisant, de tentateur. On résiste à ces filles-là, rien que pour les frustrer. Rien que pour les faire chier. La question que lui posa Lucky la fit rire franchement, un peu méchamment et Chloe se rapprocha d'elle, la fixant sans la lâcher des yeux.
"Tu crois que je t'ai attendu?"
C'est vrai, quoi. Chloe se rassit sur son tabouret et ne pipa plus un mot: elle avait connu pour un soir des blondes, des rousses, des brunes. Des filles de son âge, des femmes plus âgées; jamais rien de sérieux, à quelques exceptions près. Ces exceptions, ces îlots d'amour dans cet océan avaient été les meilleurs moments de sa vie minables. C'était étrange ce que l'amour et le désir pouvaient rendre les gens fous et incohérent; comme Icare, elle avait touché le soleil et s'y était brulé les ailes, à trop aimé. Elle n'avait plus envie que ça se reproduise. De son côté, Lucky se refagota, tirant Chloe de sa rêverie torpide avec une nouvelle provocation sur son allure de butch.
"La gouine elle t’emmerde, rouquemoutte", répondit calmement Chloe en prenant la bière de Lucky et l'entamant généreusement.
Ce soir, c'était du vilain visiblement. Mais fort heureusement la rousse prend les jambes à son cou pour accomplir un besoin naturel: fuir. Chloe n'est pas dupe; elle sait que l'autre aimait ce genre de sales coups. Alors elle termine la bière en hâte, paye le tout et s'en va: autant en profiter pour partir, juste au cas où Lucky reviendrait. Elle n'avait aucune envie de passer du temps avec cette petite pute qui lui avait causé tant de colère, elle qui à la clinique faisait de son mieux pour guérir. Et comme elle lui en voulait pour cette époque révolu où Lucky essayait de briser ses espérances de rémission par pure malice. Alors le plus simple était encore de la planter là et de rentrer chez elle. Sa caisse, une grosse Dodge Ram noire, énorme comme un cliché de la lesbienne masculine avec son 4x4 pour compenser quelque chose, n'était pas très loin. Chloe le rejoint en s'allumant une clope, ignorant que sa victime et son bourreau préféré n'était qu'à deux pas, à l'attendre sagement.
Elle chercha ses clefs dans la poche arrière de son jeans et ouvrit d'une pression sur le bouton la condamnation centralisée, ouvrant la porte côté conducteur pour s'apprêter à entrer dans le véhicule et rentrer chez elle; définitivement, Chloe était crevée de sa journée et de ses récents insomnies: des jours noirs de travail faisaient la nique à des nuits blanches à fixer le plafond de sa petite chambre, le cerveau en compote. La loose.