C'est l'heure de manger, il est midi passé, mais mon estomac ne crie pas famine. Ici manger c'est surtout une activité comme aller à une séance de psychanalyse ou bien recevoir son traitement. Ça fait partie des rares trucs qu'on a à faire obligatoirement. Ouais ils vérifient si tu manges ou pas. Ils n'ont pas envie d'avoir quelqu'un qui tente de se tuer en arrêtant de s'alimenter. J'avoue ils font bien leur boulot. Bref, j'ai pas faim, mais je suis obligé d'y aller pour avaler au moins un truc. Je suis allongé, habillé sur mon lit, c'est assez rare que je squatte ma chambre comme ça, mais il pleut dehors. Du coup je ne peux pas aller dans le patio, c'est dommage, mais ça va, c'est pas souvent qu'il pleut en Australie. Je me lève, je mets mes chaussures pour sortir. Je sais que j'ai les cheveux en vrac, mais je m'en fou complètement. Je passe juste ma main dans ma crinière, peut être que je devrais songer à les couper. Je sors et je passe expressément devant la chambre de Mordred pour voir s'il est là. On mange ensemble presque tous les midis depuis deux semaines. Allez savoir comment on en est arrivé là, je me souviens à peine, mais j'aime bien et j'ai pas envie d'arrêter. C'est devenu notre truc à nous. C'est pas grand chose, mais pour moi c'est un grand pas dans la sociabilité.
Ce qui aide beaucoup c'est que déjà Mordred est ici depuis longtemps, et il n'est pas un sociopathe. J'avoue sans mal que j'ai posé des questions aux infirmières et aussi à mon psy à son propos. Tout ce qu'ils m'ont dit m'ont conforté dans l'idée que Mordred est inoffensif. Il est ici parce qu'il est atteint de Alzeihmer précoce.
La porte de sa chambre est entrouverte alors je me permets de regarder à l'intérieur. Il est là.
« Hey... T'as déjà mangé ? »
Bien qu'il soit tout juste 12:30, le réfectoire est ouvert à partir de 11:30, c'était donc une possibilité, même si je suis presque sûr que non, il n'a pas encore mangé parce qu'on mange ensemble tous les midis, ou presque tous.
« J'ai pas vraiment faim... J'ai plutôt envie d'un truc sucré. »
Je fronce un peu le nez. Ouais ça m'embête de pas avoir faim. Je sais très bien pourquoi je n'ai pas faim en plus. C'est à cause de ce cauchemar plus vrai que nature que j'ai fait la nuit dernière. Je suis réveillé depuis plusieurs heures, mais il me hante encore... J'ai rêvé de mon agression, comme très souvent, mais cette fois c'était plus fort, plus violent, trop vrai. Je déteste au plus haut point ce genre de rêves. Je pense que je vais demander un somnifère pour ce soir, je n'ai pas envie que ça se reproduise.
« Et puis on peut pas dire que ce soit des trucs gastronomiques qu'ils nous font hein. »
Je suis d'humeur plaintive. Je sens que je vais le saouler un peu le petit Mordred. Il est habitué à mes sautes d'humeurs. Je dois paraître pour un lunatique des fois, mais je ne peux jamais contrôler ce qui va déclencher un gros coup de blues ou carrément une crise. Des phrases, des situations, des odeurs... Beaucoup de choses me ramènent très vite dans mon mal être. Y'a des jours où tout va bien, d'autre où tout va mal. Aujourd'hui je suis plutôt dans le rouge, mais sans être au fond.
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Mar 10 Sep - 20:49
Il est midi, la pendule accrochée dans un coin de ma chambre me nargue de son léger tic-tac. Rien à cirer. Je devrais être levé depuis longtemps, mais je n'ai pas la moindre envie de faire quoi que ce soit aujourd'hui vu le temps qu'il fait... De mon lit, je peux apercevoir des trombes d'eau se déverser du ciel au dehors, et les gouttes s'écraser avec violence sur mes vitres. Un frisson me parcours le dos et je m'enfonce un peu plus sous ma couette, avant de poser à nouveau les yeux sur l'écran de ma DS et de me replonger dans un combat acharné contre un dresseur de la ligue Pokemon. « Tiens, hydrocanon ! Prends-toi ça dans la tête, espèce de... » Trois coups frappés à ma porte retentissent soudain, et une voix familière se fait entendre, masquée par la musique de mon jeu. « Hey... T'as déjà mangé ? » Je lève les yeux de ma console, l'air quelque peu ahuri, et ma bouche se fend alors d'un large sourire lorsque j'aperçois le visage qui m'observe dans l’entrebâillement de la porte. « OH ! UN MORGAN SAUVAGE APPARAÎT ! » Je bondis de mon lit comme un diable sort de sa boîte et me précipite vers lui, en omettant totalement le fait que je suis encore en pyjama... ou du moins quelque chose qui s'en rapproche. Je m'apprête à lui sauter dessus, lorsque je réalise qu'il tire une tête de six pieds de long, ce qui freine un peu mon élan d'allégresse. « Non je suis même pas encore sorti, j'me suis réveillé y a à peine... trente minutes, je crois. Tu veux qu'on y aille maintenant ? » Dis-je en me contentant de le gratifier d'une tape amicale sur l'épaule. Morgan me jette un regard maussade. « J'ai pas vraiment faim... J'ai plutôt envie d'un truc sucré. » Il n'a vraiment pas l'air dans son assiette... Mais je ne vais pas me laisser abattre à mon tour, après tout, c'est un peu mon rôle de lui remonter le moral. Ça ne fait pas longtemps qu'il est arrivé à la clinique, et je comprends qu'il ait encore du mal à s'y faire. « Et puis on peut pas dire que ce soit des trucs gastronomiques qu'ils nous font hein. » Je lève les yeux au ciel et pousse un soupir amusé. Quel défaitiste, celui-là ! Je l'abandonne quelques minutes, juste le temps d'aller enfiler une tenue décente et d'arranger un peu mes cheveux en bataille, histoire que je ne me balade pas dans les couloirs en mode épouvantail. Et puis je reviens le chercher, je l’attrape par le bras et le traîne dans le couloir. Il a l'air d'une humeur vraiment massacrante, je n'ose pas lui demander ce qui ne va pas. En fait, j'ai surtout peur de l'embêter avec ma bonne humeur. Je sais à quel point ça peut en énerver certains. Mais, d'un autre côté... Vu son état, je me dis que ça ne peut pas lui faire de mal, un peu de gaieté. Nous pénétrons dans le réfectoire, où sont déjà réunis une quinzaine d'autres patients. Je leur adresse un grand sourire, avant d'aller chercher mon plateau et de m'asseoir à une table libre. Morgan me rejoint d'un pas traînant, il n'a pas pris grand chose. Je l'observe du coin de l’œil, tout en avalant une bouchée de mon assiette de spaghettis. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé, mais ça n'a vraiment pas l'air drôle... Je me penche légèrement vers lui, et mes yeux gris-bleu croisent les siens. « … Ça va aller ? J'espère que c'est pas la pluie qui te met dans cet état. Tu sais, si t'as besoin de parler, tu peux compter sur moi. » Je lui souris à nouveau. Il n'est pas très causant, c'est le moins que l'on puisse dire. Depuis qu'il est arrivé, il y a deux moi de ça, je ne sais toujours pas pourquoi il est là. Et il n'a d'ailleurs pas du tout l'air de vouloir me le dire. Mais je n'insisterai pas sur ce point, je crois que je ne lui ai même jamais clairement demandé la raison de sa présence à la clinique. Je ne voudrais pas faire revenir à la surface des souvenirs douloureux, et puis de toute façon ça ne me regarde pas. Je sais, en revanche, que lui ne s'est pas gêné pour demander aux infirmières ce que j'ai. J'imagine qu'il a du se méfier, lorsque je suis venu lui parler pour la première fois, et qu'il a voulu s'assurer que je n'étais pas une espèce de psychopathe. Cette idée m'a beaucoup fait rire. Moi, dangereux ? Je n'ose même pas écraser un insecte... « Tu devrais manger un peu, tu sais, même si tu n'as pas faim. Dis-je en désignant son plateau, auquel il n'a pas encore touché. S'ils apprennent que tu sautes des repas, tu vas être bon pour des séances de psy supplémentaires... »
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Sam 14 Sep - 18:19
Something Sweet
Mordred & Morgan
Je frappe à la porte de la chambre de Mordred et je ne peux pas m'empêcher d'esquisser un tout petit sourire à sa réaction. Il est vraiment unique, en tout cas je ne connais personne d'autre comme lui. Je me sens bien avec lui, ça fait du bien de se retrouver. Il est tellement tout le temps de bonne humeur que c'est communicatif des fois. Bon pas toujours, il arrive que je sois tellement au fond que rien ni personne ne puisse m'aider à remonter la pente. Il vient vers moi et me dit qu'il vient de se réveiller y'a pas longtemps. Et ouais je remarque juste maintenant qu'il est encore en pyjama. Il me demande si je veux y aller maintenant, je dis oui mais en fait je m'en fou un peu comme j'ai pas vraiment faim, j'hausse une épaule en même temps pour toute réponse. Au moins ça m'occupera un peu d'aller au réfectoire. J'ai pas envie d'y aller tout seul de peur qu'un autre interné s'incruste à ma table. Mordred file se mettre des fringues sur le dos, je regarde un peu sa chambre en attendant. Je suis déjà venu mais j'ai jamais vraiment regardé. C'est vraiment décoré par rapport à la mienne. En même temps je suis là que depuis deux mois, lui ça fait trois ans. Une éternité.
On descend au réfectoire, il me prend par le bras. Il est un des rares avec qui le contact physique passe bien. Et heureusement parce qu'il a l'air de ne pas pouvoir faire autrement. C'est sa façon de montrer son affection et je crois que je lui rends bien. Pas aussi bien que lui évidemment mais rien que ça c'est déjà énorme pour moi. Si seulement tout le monde était comme lui, je serai certainement capable de vivre de manière à peu près normale en interagissant avec les gens. Si tout le monde était comme lui je n'aurai pas été agressé.
Une fois en bas, au réfectoire, je me prends presque rien à manger. Aucun des plats présentés ce midi ne me donne envie. J'ai quand même pris une assiette de spaghetti. J'ai précisé de ne pas m'en servir beaucoup, à quoi ça aurait servi de prendre une assiette pleine à part faire du gâchis. Mordred remarque mon air maussade du jour et il me dit que je peux lui parler si j'ai besoin. Je relève mes yeux aux siens tout en hochant la tête.
« La pluie n'aide pas c'est sûr... Je peux pas squatter le patio. »
Techniquement si, je peux y aller et rester sous la pluie. Maintenant que j'y pense, j'en ai presque envie. Rien à foutre de salir mes fringues. Il ajoute que je devrais manger avant de me choper quelques séances de psy supplémentaires.
« Ouais je sais... C'est gentil de te préoccuper de moi. »
Je prends ma fourchette dans la main, mais je ne commence pas à manger pour autant. Je suis un peu dans mes pensées et le coup de tonnerre qui arrive me fait descendre sur Terre.
« Je crois que je vais quand même aller dehors après. Besoin d'air. »
Si je pouvais vivre dehors ce serait juste le pied en fait. Les murs, les portes, les barreaux aux fenêtres, j'étouffe ici.
« Envie de venir avec moi ? Si t'as pas peur de te tremper. »
Quelque chose me dit qu'au contraire il allait adorer ça. Je sais pas pourquoi mais je l'imagine carrément s'amuser à sauter dans les flaques d'eaux. C'est seulement maintenant que je commence à mettre de la nourriture sur ma fourchette. Un bon début. Pas encore dit que ça arrivera jusqu'à ma bouche, mais de savoir que je vais aller dehors juste après me fait du bien. Ça me détend.
Je jette un coup d'oeil aux gens autour de nous, heureusement personne ne vient à notre table et j'espère bien que ça va rester comme ça. Une petite blonde passe non loin de notre table, son plateaux est vide, elle est sur le point de quitter le réfectoire. Elle me fait un grand sourire et un geste de la main. Je ne la connais pas du tout mais quelque chose me dit que soit elle connait ma musique, soit elle kiffe les mecs tatoués et déprimés.
« Tu la connais ? »
Je lui montre d'un signe de tête le coin où les plateaux vides sont posés, elle jette encore quelques coups d'oeil vers nous. Elle sourit encore plus et refait un signe de la main.
« Peut-être que c'est toi qu'elle mate. Je pensais que c'était moi mais pas sûr. »
Je ne sais pas du tout qui elle est, si elle est nouvelle ou non... Je ne fais pas souvent attention aux gens pour dire la vérité. Peut être qu'elle me fait ces sourire depuis déjà deux mois et que je m'en rends compte que maintenant. A moins que ce soit vraiment pour Mordred. Il est très mignon et trop adorable pour passer inaperçu. Ca m'arrangerait aussi que ce soit sur lui qu'elle a des vues. Je me demande s'il a déjà été dans une relation.
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Sam 14 Sep - 19:50
J'écoute Morgan pester contre le mauvais temps qui l'empêche de sortir et d'aller se balader dans le patio, et j'acquiesce silencieusement. Je le comprends. C'est vrai que l'on peut parfois se sentir très à l'étroit à la clinique, malgré le fait que le personnel soit tout à fait aimable et les locaux plutôt confortables. Je me souviens encore de mon arrivée et des premières semaines que j'y ai passé, loin des gens que j'aime et de tout ce que j'avais connu jusque-là. C'était sans doute la pire période de ma vie, je crois. J'ai beau avoir une chambre spacieuse et tout un tas d'infirmières qui s'occupent de moi, ça ne remplacera jamais l'hôtel particulier où j'habitais avant, à Cardiff, et le grand jardin qui entourait la maison, et encore moins la compagnie de mes parents, de ma sœur et de mes chats. Tout ça me manque encore horriblement aujourd'hui, même si je ne le montre pas et rien que d'y repenser, je sens mon cœur se serrer. Mais je n'en laisse rien paraître, et mon éternel sourire ne quitte pas mon visage. Il n'est pas question que je me laisse aller à être triste et nostalgique, Morgan a besoin de moi et de ma bonne humeur, je le sais. Il a l'air content que je me préoccupe de lui, même s'il ne le montre pas forcément. Il n'est pas très communicatif, mais ce n'est pas de sa faute. Quand j'y pense, nous sommes même carrément opposés, c'est assez drôle à voir. « Je crois que je vais quand même aller dehors après. Besoin d'air. » Me dit-il en empoignant finalement sa fourchette. « Envie de venir avec moi ? Si t'as pas peur de te tremper. » Mon sourire s'élargit davantage. Moi, peur de l'eau ? C'est mal me connaître ! « Quand tu veux, mec. » Dis-je en faisant mine de rajuster mon nœud-papillon. Je les observe successivement, lui et sa fourchette toujours vide, en me demandant quand est-ce qu'il va enfin se décider à avaler quelque chose, mais ça n'a pas l'air d'être pour tout de suite. Je pousse un léger soupir. C'est alors que son regard semble être attiré par quelque chose qui se trouve derrière moi. J'hésite à me retourner, mais ça ne serait pas très discret... J'entends quelqu'un marcher du côté des plateaux, et je finis par l'apercevoir au moment où elle passe près de notre table. C'est une jeune femme aux cheveux blonds, et au sourire au moins aussi large que le mien. Je ne sais pas pourquoi, mais elle n'arrête pas de nous lancer des coups d’œil, c'est assez perturbant. Qu'est-ce qu'elle peut bien regarder comme ça ? « Tu la connais ? » Me demande Morgan, l'air tout aussi perplexe que moi. Voilà qu'elle nous fait coucou, maintenant... « Euh... Je sais plus. Je crois pas. Je me souviens pas de lui avoir déjà parlé. » Je la regarde s'éloigner en direction de la sortie et disparaître par la porte, non sans s'être retourné vers nous au moins une bonne dizaine de fois. « Peut-être que c'est toi qu'elle mate. Je pensais que c'était moi mais pas sûr. » Je me retourne et dévisage Morgan avec des yeux ronds de surprise. « Moi ?... » J'éclate de rire et manque de m'étrangler avec mon verre d'eau. C'est tellement improbable. « Tu déconnes, c'est toi qu'elle regardait ! J'ai l'impression que les tatouages, les piercings et tout ça plaît bien aux filles... Enfin moi, c'que j'en dis, j'y connais rien. Et puis, tu m'avais pas dit que t'étais dans un groupe, avant ? Si ça se trouve c'est une fan, c'est pour ça. » Tout en parlant, je finis mon assiette et j'observe Morgan avec un sourire amusé. Il est marrant, tiens... Comme si quelqu'un pouvait s'intéresser à moi. Mais je me dis que c'est tout aussi bien comme ça, parce que moi, tout ça ne m'intéresse pas. Je préfère largement jouer à la ps3 avec ma sœur, ou faire des conneries avec Phyllis, c'est bien plus amusant. Une fois fini de manger, je vais déposer mon plateau vide sur la pile et reviens m'asseoir à notre table. « On avait dit qu'on faisait quoi, déjà ? » Je penche la tête sur le côté, l'air totalement perdu, et il me faut bien deux bonnes minutes avant de me souvenir qu'on avait prévu d'aller dans le patio malgré la pluie. « Ah oui, c'est vrai... OH ! Attends-moi là, j'ai un truc qui va nous servir ! » Et sur ces mots, je me lève d'un bond et me rue dans le couloir comme une tornade. Pauvre Morgan, j'ai l'impression d'être un peu speed pour lui parfois, mais c'est plus fort que moi. Je reviens moins de dix minutes plus tard avec un parapluie à la main. « Ma sœur l'a oublié dans ma chambre la dernière fois qu'elle est venue, et elle a pas l'air pressée de le récupérer, alors j'me suis dit que... Bref, on y va ? »
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Dim 15 Sep - 15:41
Something Sweet
Mordred & Morgan
Je le savais que ça allait lui plaire. Dès que je lui propose de venir dehors avec moi il m'offre un sourire aussi large qu'une banane. Ca m'en arrache un à mon tour. Pas aussi grand que le sien mais c'est déjà beaucoup pour moi. Ca fait pas longtemps que je recommence à sourire de la sorte. Depuis que mon doc, enfin, mon psy, m'a amené au parc pour une de nos séances. C'était juste parfait. J'en avais trop besoin et il l'a réalisé. Me faire sortir prendre le grand air, sans murs, sans rien autour que la nature. Je sais maintenant que c'est ça mon échappatoire, je restais déjà beaucoup dehors mais maintenant c'était clair comme de l'eau de roche. Il suffisait que je sois dehors, à l'air libre pour me sentir bien, ou plutôt, mieux. Oui je ne peux pas dire encore que je me sens bien. Juste que je suis mieux dans certaines situation.
Je vois que Mordred fait attention à mon assiette que je n'ai pas encore touché et je me décide enfin à manger un peu. Lorsque je lui parle de cette fille qui nous fait des sourires. Il ne la connait pas non plus. Peut-être que c'est juste une visiteuse alors. Je sais pas, ou bien elle vient d'arriver. On verra bien à l'avenir si nos chemins se croisent de nouveau, bien que j'espère que non. Elle a l'air d'être le genre de fille qui n'arrête pas de parler une fois surexcité et vu ces signes et ses sourires, je l'imagine d'avance. Mordred est complètement sûr que la fille me matait moi, il suppose qu'elle est une fan.
« Ouais ça se peut... »
Je mange encore une fourchette de mes spaghettis. On dit que l'appétit vient en mangeant, c'est pas tout à fait vrai. En tout cas c'est pas ces pâtes que j'ai envie de manger. Je voudrais plutôt un bon cheesecake. D'ailleurs je laisse tomber mon assiette après deux fourchettes supplémentaires, j'étale un peu le reste de mes pâtes pour ne pas qu'on remarque que j'ai presque rien mangé et je passe au dessert, une mousse au chocolat. Cette mousse je la mange en moins de deux. Dommage qu'on ait le droit d'en avoir qu'une par personne. Mordred a déjà posé son plateau depuis un moment, il est revenu pour me tenir compagnie. Il me demande ce qu'on avait prévu puis s'en souvient et part en trombe je ne sais où. En attendant qu'il revienne je vais poser mon plateau à mon tour et je l'attends à la sortie du réfectoire. Il revient même pas trois minutes après. Il a dû vraiment courir vite. Je ne sais pas comment il fait pour avoir toute cette énergie, mais je l'envie des fois. Je me sens une larve à côté, un petit boulet qui aime se poser et rien faire.
« Oh bien... J'ai même pas pensé à un parapluie. »
Ouais on en a pas alors ça ne m'était même pas venu à l'esprit. J'hoche la tête quand il demande si on y va et on prend la marche dans le couloir. Il pleut vraiment fort mais je m'en fou, au moins on va passer un bon moment, et ça change du train train quotidien. On peut entendre le tonnerre qui gronde, j'ai l'impression que c'est de plus en plus fort même. Une fois devant la porte qui mène au patio je regarde Mordred, j'attends qu'il ouvre le parapluie et on sort tous les deux. Il fait pas froid mais y'a ce petit vent qui souffle avec la pluie, il ne fait pas chaud non plus. Je reste à côté de lui, mais à deux sous un parapluie, je suis quand même mouillé sur tout un côté, ça me dérange pas.
« Par contre j'irai peut-être pas jusqu'à m'asseoir sur un banc plein de flotte. »
Y'a pas grand-chose à faire en fait quand on est bloqué sous un parapluie. Je regarde le ciel et mon visage montre ma surprise quand je vois un éclair. J'en avais déjà vu mais je trouve ça toujours autant impressionnant.
« Tu l'as vu ?? »
Je me sens presque comme un gosse. Dix secondes plus tard un autre éclair est visible dans le ciel.
« Wow ! »
Je kiffe littéralement. C'est super impressionnant et ce n'est pas tous les jours qu'on voit des éclairs. D'habitude juste on entend le tonnerre et on voit les flash, mais la foudre elle-même, personnellement ça n'était pas tous les jours, c'était même rare. Je me tourne pour regarder de quel endroit on aurait le meilleur point de vue pour avoir la plus grande vue du ciel et voir le plus grand nombre d'éclair possible.
« Faudrait qu'on aille au point le plus haut de la clinique pour avoir une belle vue. Tu sais si on peut aller sur le toit ? »
C'est peut être con de vouloir aller sur un toit quand y'a de l'orage, mais il y a quand même peu de chances que la foudre s'abatte sur nous.
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Dim 15 Sep - 18:16
« Oh bien... J'ai même pas pensé à un parapluie. » Morgan hoche la tête en signe d'approbation, et nous nous mettons en marche en direction du patio. Bien évidemment, il est totalement désert, vu le temps qu'il fait ça n'a rien d'étonnant. L'air très fier de moi, j'ouvre alors mon parapluie. Le seul problème, c'est qu'il n'est pas super large, alors à deux dessous... Je n'avais pas pensé à ce détail. Tout le côté droit de ma veste ne tarde pas à être trempé, mais peu importe. De toute façon c'est pas comme s'il faisait froid et que j'allais m'enrhumer. Il ne manquerait plus que ça. « Par contre j'irai peut-être pas jusqu'à m'asseoir sur un banc plein de flotte. » J'adresse un sourire amusé à Morgan. Alors, qui a peur de l'eau maintenant, hein ? J'ouvre la bouche pour exprimer le fond de ma pensée, mais je suis coupé net par un éclair qui vient déchirer le ciel d'un gris opaque, suivi par un coup de tonnerre à faire trembler les murs. Surpris, je sursaute et lève immédiatement les yeux. « Tu l'as vu ?? Wow ! » Je ne peux m'empêcher de sourire à nouveau. La dernière fois que je me suis retrouvé sous l'orage remonte à loin maintenant, il faut dire qu'il ne pleut pas beaucoup en Australie, pas comme à Cardiff... Je me souviens encore des heures passées à fixer inlassablement le ciel à travers le velux de ma chambre, un appareil photo à la main, en espérant obtenir une jolie photo. Dommage que je n'ai pas pensé à l'amener à la clinique, il faudra que je demande à Thalia de me l'apporter un de ces jours. « Faudrait qu'on aille au point le plus haut de la clinique pour avoir une belle vue. Tu sais si on peut aller sur le toit ? » Morgan me regarde d'un air interrogateur. Je le fixe à mon tour, et mon expression perplexe se mue rapidement en une exclamation presque hystérique. « MAIS C'EST ABSOLUMENT GÉNIAL COMME IDÉE ! Oh mon Dieu, j'arrive pas à croire qu'en trois ans ça m'est jamais venu à l'esprit. » Je gratifie mon interlocuteur d'une tape amicale. Un accès au toit, voyons voir... Tout en réfléchissant, je me passe la main dans les cheveux. Il y a forcément un moyen d'y aller. « Oh, je sais ! M'exclamé-je soudain en claquant des doigts. Vu qu'il y a un héliport sur le toit, pour les sauvetages d'urgence, et cetera, il y a obligatoirement un accès. Donc tout ce qu'on a à faire, c'est monter au dernier étage, et... Ben, on verra bien. » Je regarde Morgan en haussant les sourcils, le visage éclairé d'un sourire en coin, celui que je fais toutes les fois où je m'apprête à faire une bêtise. Et sans même attendre qu'il me réponde, je replie le parapluie et l'attrape par le bras pour l'entraîner à ma suite dans le couloir. Nous ne croisons pas grand monde, heureusement, la plupart des patients doivent être dans leur chambre. C'est comme si la pluie avait fait fuir tout le monde. Cependant, je passe quand même mon temps à regarder par dessus mon épaule, des fois qu'une infirmière nous demande ce qu'on fait là... Je ne peux pas m'empêcher de raser les murs et de bondir dans tous les sens en brandissant un pistolet imaginaire, sous le regard perplexe de Morgan. Décidément, je suis bien content qu'on soit devenus amis lui et moi, ou du moins quelque chose qui y ressemble. Avec lui au moins je peux être moi-même, il ne me fait jamais de commentaires désobligeants et me supporte sans rien dire, il est vraiment très patient, je me demande bien comment il fait. Quinze petites minutes à peine nous suffisent à gravir les étages qui nous séparent du toit, et nous nous retrouvons face à une large porte blindée qui donne vraisemblablement vers l'extérieur. Je m'en approche, un peu hésitant. Et si elle ne s'ouvre pas ?... Lentement, je pose mes mains tremblantes sur la poignée en fer, que je pousse d'un coup, retenant mon souffle. « … Noooon, c'est pas vrai ! Ils ont du oublier de la verrouiller, on a trop de bol ! » Et avec une exclamation de joie, je me rue dehors. Ma première réaction est de me dire que... Wow, c'est vachement haut ! Heureusement que je n'ai pas le vertige. La pluie tombe tellement fort sur le toit qu'on dirait qu'une sorte de brouillard s'est formé au ras du sol. Par réflexe, j'ouvre mon parapluie, mais c'est un peu inutile car je suis déjà complètement trempé. Je me tourne vers Morgan, qui est resté dans l'encadrement de la porte, et lui adresse un signe de la main. « Allez viens, ça risque rien ! »
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Mar 17 Sep - 20:29
Something Sweet
Mordred & Morgan
Mordred est très excité quand je lui propose d'aller sur le toit. Je crois que je ne l'avais jamais vu comme ça encore et pourtant avec le temps qu'on passe ensemble, je pensais avoir tout vu et bien non. Son air vraiment aux anges m'arrache un sourire. J'ai eu une bonne idée et je suis bien content que Mordred approuve à ce point là. Le seul hic c'est qu'il n'est jamais allé que le toit avant. On ne savait donc pas si c'était possible de s'y rendre. Ce serait dommage de se faire des fausses joies comme ça. J'ai vraiment envie d'aller sur le toit admirer les éclairs maintenant. Ce serait une grande déception si jamais ce n'était finalement pas possible. On retourne à l'intérieur de la clinique, au sec, je regarde Mordred faire son show alors que nous traversons des couloirs. Il se prend pour un agent secret, il me fait sourire. Il a vraiment l'air de toujours trouver le bon côté de toutes les situations. On se fait quand même discret en parcourant notre chemin, pas mal d'escaliers, mais je ne m'essouffle pas. Bien que je n'ai pas fait de sport depuis longtemps, toutes ces tournées que j'ai fait ont fait de moi un homme très endurant.
Une fois en haut on se retrouve face à une énorme porte blindé. Je fronce le nez, ça n'est pas bon signe. Mordred s'en approche et appuie sur la poignée. La porte s'ouvre, comme par miracle. J'hausse les sourcils très haut, ça pour une surprise.
« Trop de bol ouais... J'en reviens pas. »
Passer du temps avec Mordred m'aide à retrouver goût en les petites choses simples de la vie. Je ne sais pas s'il se rend compte à quel point il a un impact positif sur moi. Je me demande si je lui apporte quoi que ce soit de mon côté. Je pense pas... Je suis trop négatif depuis mon agression, tout est noir dans mon esprit. Mordred court rapidement sur le toit, excité par tout ça, je suis encore sur le pas de la porte, je regarde la pluie. J'ai l'impression que ça tombe encore plus fort qu'un peu plus tôt lorsque nous étions en bas. Il m'appelle pour que je le rejoigne et je fais un pas vers l'extérieur. Je fais attention à ce que la porte ne se referme pas sur elle même en la bloquant comme je peux. Je n'ai pas tellement envie de rester coincer sur le toit si jamais la porte ne s'ouvre que de l'intérieur.
Je regarde autour de moi tout en avançant jusqu'à Mordred, je lève les yeux au ciel me prenant toutes les gouttes sur mon visage. Je ne sais pas pourquoi je pense à cette époque où mes potes du groupe et moi on se maquillait avec de la peinture sur tout le corps pour nos concerts. Une représentation en extérieur, un jour de pluie nous avaient ruiné tout notre maquillage. C'était le bon vieux temps. Je me passe une main sur le visage et je regarde Mordred.
« J'aime cet endroit. » C'est grand, c'est vide, c'est en extérieur. « Faudra qu'on revienne. »
Il fallait pas qu'on se fasse choper ou quoi. Mais je trouve ça encore plus cool que ce soit interdit. Ouais tout est toujours mieux quand c'est pas autorisé. Je respire l'air à plein poumons, je me sens bien ici. J'écarte mes bras comme pour prendre possession des lieux. Je ferme les yeux et je marche un peu au hasard en tournant sur moi même. Je suis carrément trempé mais je m'en fou. Ce n'est qu'un détail. Bizarrement j'ai quelques phrases qui me viennent en tête, des paroles pour une future chanson peut être, j'ai envie de les noter pour m'en souvenir mais je n'ai rien avec moi. J'ai bien mon téléphone mais je veux pas le ruiner avec toute cette pluie. Je fredonne un petit air, je continue mon manège tournant sur moi même les bras grands ouvert. J'en oublie même les éclairs, bon en même pas y'en a pas eu d'autre encore. Je me sens bien. Je n'ai pas peur du regard de Mordred, je sais qu'il ne me juge pas et j'en fais de même. C'est pour ça que j'aime passer du temps avec lui aussi. On s'accepte.
« Tu connais quoi comme chansons ? »
Me vient l'envie de chanter, ça faisait bien longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Et j'ai envie de chanter avec lui. Tout est toujours mieux à deux.
« Des chansons que tu kiffes. Que tu connais par coeur. »
Ouais c'est mieux si on pouvait en plus chanter les paroles ensemble. Quoi que en disant n'importe quoi ça pouvait marcher aussi.
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Mer 18 Sep - 0:08
Morgan me rejoint quelques minutes plus tard, l'air un peu hésitant. Il a l'air d'avoir peur que la porte se referme et que l'on reste coincés sur le toit, ou quelque chose du genre. Je devrais me sentir concerné, moi aussi, mais je suis tout simplement incapable de penser à des détails de ce genre. Le bonheur m'aveugle, pour une fois je me sens parfaitement bien. Il est tellement plus simple de respirer lorsqu'on a pas quatre murs autour de nous pour nous rappeler que l'on est malade et que l'on est seul dans une chambre d’hôpital. Morgan me regarde. « J'aime cet endroit. Faudra qu'on revienne. » Je hoche vigoureusement la tête. Je reviendrais ici tous les jours si j'étais certain de ne jamais me faire prendre. En plus ici on est tranquille, il n'y a personne. C'est presque comme si on était libres... On est loin du silence pesant qui règne dans les couloirs de la clinique, et de l'odeur de mercurochrome qui s’imprègne partout. Du coin de l’œil je l'observe, il sourit. Il a fermé les yeux et tourne sur lui-même, les bras écartés. Et je l'imite, parce que c'est sûrement le truc le plus génial au monde à faire. Je lève mon visage déjà ruisselant de pluie vers le ciel et me met à rire à gorge déployée. Par un seul instant l'idée que je puisse glisser et me casser la figure du haut de l'immeuble ne me traverse l'esprit. J'ai l'impression de voler... « C'EST TROP GÉNIAL ! En plus, avec le parapluie, ça fait comme dans le film avec Gene Kelly ! » Sans vraiment m'en rendre compte, je me mets à fredonner la musique du film, tout en sautant dans les flaques de toutes mes forces, mon parapluie à la main. Je crois que je n'ai jamais été aussi trempé de toute ma vie, et si j'en sors sans attraper un énorme rhume, ce sera un miracle. Mais peu importe, ces instants de bonheur valent bien toutes les maladies du monde. Morgan se rapproche de moi. Il a l'air d'être d'humeur mélomane, lui aussi, ce qui n'est pas pour me déplaire. J'ai l'impression que c'est la première fois que je le vois comme ça, depuis qu'il est arrivé à la clinique. « Tu connais quoi comme chansons ? Des chansons que tu kiffes. Que tu connais par cœur. » Je m'arrête de tourner sur moi-même un instant, pour mieux réfléchir. Mais la réponse est d'une évidence telle que je n'ai pas besoin d'y réfléchir bien longtemps. « Bohemian Rhapsody ! C'est genre la meilleure chanson du monde ! » Dis-je, tout sourire. Je ne prends même pas la peine de préciser qu'il s'agit d'une chanson de Queen, en tant que musicien Morgan doit certainement la connaître. Après tout, qui ne connaît pas Queen ? Rien que de penser à ce groupe me met encore plus de bonne humeur et me rappelle une ribambelle de souvenirs de quand j'étais petit. Combien de fois avons-nous dansé et fais les fous sur toutes leurs chansons, avec Thalia... Mon sourire s'élargit encore et sans attendre la réaction de Morgan, je me remets à tourner dans tous les sens en chantant à pleins poumons. « IS THIS THE REAAAAAL LIIIIFE, IS THIS JUST FANTASYYYY... » Je ne chante pas aussi bien que Morgan, ça c'est une certitude, et peut-être même que je chante un peu faux mais ça m'est égal, de toute façon il pleut déjà. Et puis je sais qu'il ne me jugera pas. Heureusement pour moi, le ridicule ne tue pas, sinon je serais mort un bon milliard de fois, au moins. Je reviens vers lui, glissant à moitié sur le béton trempé, et j'éclate de rire. « … CAUUUGHT IN A LAAANDSLIIIIIDE, NO ESCAPE FROM REALITYYYY » Je viens passer un bras sur son épaule et lui souris. Si on m'avait dit, il y a trois ans, que je ferais d'aussi belles rencontres à la clinique, je crois que je n'aurais pas fait autant d'histoire pour ne pas y aller.
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Jeu 26 Sep - 16:59
Something Sweet
Mordred & Morgan
Bien sûr qu'il est d'accord pour revenir ici, sa réaction quand je lui propose me fait une fois de plus sourire. Je crois que ça fait bien longtemps que je n'avais pas souris autant en si peu de temps. Il faut dire que toutes les conditions sont plus que réunis. On est sur le toit de la clinique, on est libre des murs et je suis avec Mordred. J'en ai oublié mes mauvais rêves de la nuit dernière, j'ai l'esprit occupé, j'ai les poumons remplis d'air. Je ferme les yeux et tourne sur moi même les bras ouverts. Je ré-ouvre les yeux quand j'entends Mordred s'exclamer qu'il fait comme dans un film avec un certain acteur que je ne connais que de nom. Il se met à fredonner Singing in the rain et là je vois tout à fait de quoi il veut parler. Ca m'arrache un sourire. Je l'écoute, je le regarde faire, puis je lui demande qu'est ce qu'il connait comme chanson, parce que ouais, j'ai envie de chanter. Ca fait super longtemps que ça m'est pas arrivé et je n'ai pas envie de louper cette occasion. Il me répond Bohemian Rapsody avec un engouement qui me plaît. J'aime beaucoup cette chanson moi aussi, mais je ne sais pas si je saurai la chanter aussi bien que Freddy Mercury. Je trouverai sûrement un moyen de la faire à ma sauce, j'ai ce timbre de voix particulier, profond, grave. Je ne pourrais jamais aller dans les aiguës comme sur la chanson originale, mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas en faire une jolie version. Après tout je suis pas sur ce toit pour faire une prestation devant un public, je vais chanter juste pour moi, même si je fais des fausses notes, je m'en fiche. Le but n'est pas de chanter juste, mais juste de chanter. Et d'ailleurs Mordred l'a bien compris parce qu'il est déjà en train de chanter comme un petit fou, à plein poumon. Il se rapproche de moi manquant de s'étaler par terre, heureusement il ne se fait pas mal. Il prend par l'épaule, continuant la chanson, je me cale avec lui, passant un bras autour de son dos et je chante la suite.
« Open your eyes, look up to the skies and see... »
Je lève les yeux au ciel à ce moment là, et un putain de gros éclair fait son apparition, j'en sursaute presque, je ne m'y attendais pas. Je continue de chanter quand même, je connais presque toutes les paroles. J'improvise de temps à autre. Cette chanson est putain de triste sérieux... Elle me fou limite de nouveau dans un état de déprime. Si j'étais pas avec Mordred je crois que je serai en train de chialer tout en réalisant les paroles de cette chanson. Je m'arrête avant la fin, je ne connais plus les paroles... Je me tourne vers Mordred.
« Plus triste comme choix de chanson, je crois qu'on pouvait pas faire. »
Il n'a pas dû y penser avant de commencer à chanter, c'est vrai que cette chanson est magnifique, mais chanter ces paroles, c'est un peu comme si je me prenais tout ça à la gueule... I'm just a poor boy nobody loves me. Ca me fait penser à Michelle, mon ex... J'ai juste envie d'une chose, c'est qu'elle revienne vers moi. Je crois que c'est ce qui m'a le plus marqué dans toutes ces épreuves que j'ai subis ces derniers mois.
« Un truc plus joyeux là... Pour me changer les idées. »
Je réfléchis en même temps que je dis ça, ça m'occupe l'esprit, il faut que je trouve une chanson que j'aime chanter, pour me changer les idées, pour continuer à chanter quand même, pour ne pas repartir du côté obscure.
« Hmmm... Tu connais Bad Kids de Lady Gaga? »
On est un peu deux bad kids à être là sur le toit, alors que c'est bien sûr interdit. Je trouve que cette chanson se prête à la situation. J'aime beaucoup cette chanteuse, je la respecte énormément, elle fait un boulot de fou, si un jour je lui arrive à la cheville je serai fier de mon accomplissement dans le monde de la musique.
« En fait je connais que le refrain... »
Je m'en fou, je chante quand même. J'adore, c'est entrainant, ça me met de bon humeur cette chanson. Y'a des chansons comme ça qui vous font vous sentir bien, ou mieux. Je commence donc à chanter, à ma façon, ce n'est pas collé à l'original mais on reconnaît bien quand même.
« I'm a bad kid and I will survive. Oh I'm a bad kid, don't know wrong from right... »
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Dim 29 Sep - 18:47
Pile au moment où Morgan commence à chanter, un éclair déchire le ciel de sa lumière aveuglante, suivi quelques secondes plus tard par un phénoménal coup de tonnerre qui nous fait sursauter tous les deux. Et je me mets à rire, même si pour le coup c'est peut-être plus nerveux qu'autre chose. Heureusement qu'il y a un paratonnerre à l'autre bout du toit, ça évitera qu'on finisse carbonisés comme des merguez. Des merguez quelque peu suicidaires, d'ailleurs... Quelque chose me dit que n'importe quelle personne censée n'aurait même pas l'idée de monter sur le toit d'un immeuble par un temps pareil. Si Thalia était là, elle me rabâcherait certainement à quel point je suis inconscient et que je devrais faire attention à moi, mais elle n'est pas là, alors je n'en fais qu'à ma tête. Morgan se remet à chanter sans se démonter, mais je lui trouve soudain l'air un peu abattu. « Plus triste comme choix de chanson, je crois qu'on pouvait pas faire. Un truc plus joyeux là... Pour me changer les idées. » Je le dévisage, totalement pris au dépourvu... Oops. Je n'avais absolument pas pensé à ça. Il faut dire que je ne me suis jamais vraiment identifié aux paroles, tout simplement parce qu'elles ne me correspondent pas. Pour moi, c'est juste une chanson connue, qui a du punch et sur laquelle j'adore chanter et faire n'importe quoi; mais pour Morgan... Oui, maintenant je me rends compte qu'elle prend un tout autre sens. Et je m'en veux d'avoir réveillé en lui ces souvenirs qu'il a l'air de vouloir fuir à tout prix. Je lui lance un regard désolé, avant de baisser les yeux. Mais je crois qu'il ne m'en veut pas, car il se remet sans tarder à chercher une autre chanson, une plus joyeuse cette fois. « Hmmm... Tu connais Bad Kids de Lady Gaga? » Je hoche la tête avec un sourire enjoué. Moi aussi, j'aime beaucoup cette chanteuse. Elle est originale, sa voix est magnifique et elle a le chic pour me remonter le moral. Alors je me remets à chanter, moi aussi, même si ma voix est loin d'être aussi belle que celle de Morgan. Mais de toute façon, lui, il est chanteur, alors ça compte pas. Au bout d'un moment, quelque chose attire mon regard. Quelque chose que je n'avais pas remarqué au premier abord, quelque chose qui donnerait la nausée à n'importe quelle personne normalement constituée... Quelque chose que je ne devrais pas être en train de regarder, connaissant ma propension à me mettre dans des situation dangereuses. À quelques mètres à peine de moi se trouve le bord du toit, et derrière, perdus dans la grisaille, le sommet des immeubles alentours. Sans un mot, je lâche Morgan et m'approche lentement. Encore quelques centimètres, j'y suis presque... Ce n'est pas si terrible. Je ne comprends pas les gens qui ont le vertige. Enfin, je crois que j'en fais partie. Ce doit être ça, cette petite voix dans ma tête qui me hurle de faire attention, de reculer, et qui fait battre mon cœur aussi vite. Ou bien est-ce ma conscience, le peu de bon-sens dont la nature a daigné me gratifier à la naissance. Cette voix, on dirait Thalia... Mais je l'ignore. Je l'ai toujours plus ou moins ignorée, en fait. De même qu'il y a toujours eu cette chose enfouie en moi, qui me pousse à me poser toutes ces questions, à me rire du danger, à toujours chercher plus loin. Cette soif d'inconnu, ce désir ardent d'être d'ailleurs. Mon regard descend lentement vers les rues qui s'étalent tout en bas. J'observe les minuscules silhouettes qui se meuvent précipitamment sur les trottoirs, et les phares des voitures qui jettent des reflets flamboyants sur le bitume détrempé. Parfois je me demande si ce n'est pas une erreur, si ma place est réellement ici, coincé sur cette petite planète, au milieu de gens aveugles et étroits d'esprit, à attendre patiemment dans une chambre d'hôpital que les gens que j'aime m'oublient, le cerveau rongé par cette putain de maladie. J'écarte lentement les bras et lève la tête vers le ciel, laissant les gouttes de pluie glacées ruisseler sur mes joues. Où est ma place ? Qu'est-ce que je fais là ? Quand j'étais petit, on m'a souvent dit "ça passera en grandissant", mais je n'ai jamais grandi. Je suis toujours aussi perdu. Je ferme les yeux. J'ai l'impression de voler... Ce serait si simple de partir, là, maintenant, de tout laisser en plan. Pour une fois, elles ne me paraissent plus si loin, vues d'ici. Immobiles et étincelantes dans l’Éther noir qui s'étend au delà des nuages fades et pollués de cette planète mourante. Elles sont là, elles m'attendent, silencieuses et immuables. Je n'aurais qu'un pas à faire... Mais je ne suis pas seul. Morgan est toujours là, derrière, à m'attendre lui aussi. Et ce qu'il voit en ce moment-même ne doit sans doute pas lui plaire. Je n'ai pas le droit de le laisser, il a besoin d'aide. Et Thalia... Si je venais à disparaître, elle serait dévastée. Je n'aime pas faire du mal aux gens, surtout à ceux que j'aime. Alors doucement, je rouvre les yeux, et je me retourne vers le jeune homme qui me scrute, quelques mètres plus loin. Je lui souris, pour qu'il ne s'inquiète pas. Personne ne doit s'en faire. Après tout, je suis celui qui sourit tout le temps, et qui a toujours l'air heureux.
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Sam 5 Oct - 10:15
Something Sweet
Mordred & Morgan
Je vois bien vu sa moue qu'il n'avait pas pensé que Bohemian Rapsody était une chanson vraiment triste. J'aurai peut-être pas dû faire cette remarque mais ça m'est venu tellement naturellement que c'était pas possible autrement. Je suis du genre à dire les choses un peu trop franchement ouais. J'étais pire quand j'allais encore bien, avant mon agression. Ca s'est calmé depuis mais la seule raison est que je ne parle pas. Ou presque pas. On se met à chanter une autre chanson que je propose. Je suis content de voir qu'il la connait. Lady Gaga est mondialement connue mais cette chanson là « Bad Kids » n'est pas sorti en single. Donc seul les gens possédant ses albums connaissent. C'est une bonne surprise. Mordred était déjà bien haut dans mon estime, ce type a beaucoup de soucis de santé mais il est toujours souriant et aidant, qu'il connaisse cette chanson le fait monter un peu plus haut dans mon estime si c'est possible. Ouais si je devais choisir qu'une seule personne parmi cette clinique je n'hésiterai pas et je répondrais « Mordred ».
Je me fiche qu'il chante faux, je suis sûr que je chante faux aussi à ce moment là. Le plus important c'est de sortir les paroles de nos tripes et de les ressentir jusqu'au fond de nous même. On termine la chanson et Mordred s'éloigne un peu. Il se rapproche un peu trop du bord à mon goût mais je ne dis rien. Il doit savoir ce qu'il fait. Je déteste quand on me dit quoi faire ici. Ok je suis interné, mais je ne suis pas scénile, et lui non plus. Alors je ne dis rien. Je le vois se rapprocher encore plus du bord. Je commence à avoir un peu peur ouais. C'est dangereux. Il pleut toujours autant, le sol peut être glissant et un accident est très vite arrivé. Je ne tiens plus et je prends la parole.
« Hey reviens par là Mordred. »
Il n'a pas l'air de m'entendre, il est comme dans sa bulle. Ou peut être que c'est la pluie et l'orage qui couvre ma voix, je sais pas, mais en tout cas il ne s'arrête pas. Je sens mon coeur battre un peu plus fort. J'aime pas cette situation. Je me rends compte que ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ce genre d'émotions. Je fronce les sourcils en le regardant toujours et je me rapproche un peu de lui. Il baisse les yeux, regardant le vide. Je n'aime décidément pas ça.
« Fait pas le con. »
J'espère que je me trompe et qu'il n'est qu'en train d'admirer la vue qui est impressionnante. J'espère vraiment qu'il n'est pas en train de penser à sauter sérieusement. J'essayerai de parler avec lui un peu. Je ne suis pas psy, peut être que son psy est au courant de ce qui est au plus profond de son esprit. Mais il ne me semblait pas que Mordred soit suicidaire. Après tout on ne peut jamais être sûr de rien. Certaines personnes sont tellement doués à cacher leurs mal-être le plus profond. Ca me ferait mal au coeur de savoir que c'est le cas pour Mordred. Il est tellement adorable. Quand il se retourne enfin et se recule du bord, je me rapproche de lui et je vais prendre sa main.
« Tu m'as fait peur. »
Je passe mon bras dans son dos. Je veux le sentir proche de moi, je veux le sentir loin du bord. Je veux le sentir vivant. En sécurité.
« On retourne à l'intérieur. »
Je ne lui laisse pas le choix. Je garde mon bras autour de lui, dans son dos et je me dirige vers la porte que j'ai laissé ouverte. Il m'a vraiment fait trop peur sur le coup. Je suis tout secoué. On est tous les deux trempés jusqu'aux os, c'était de toute façon le moment de rentrer.
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Lun 7 Oct - 23:00
Mon regard croise le sien lorsque je me retourne, et je suis tout de même un peu surpris de voir à quel point il a l'air chamboulé. Il m'attrape brusquement par la main pour m'éloigner du bord du toit. « Tu m'as fait peur. » Il a l'air sincère. Est-ce qu'il a vraiment cru que j'allais... Oh, remarque, c'est logique, même moi je n'étais pas vraiment sûr de ce que j'allais faire. « Je suis désolé. » Murmuré-je en lui adressant un petit sourire penaud. Honnêtement, je me demande comment il arrive à supporter mes bizarreries comme ça, tous les jours, sans jamais se plaindre. À sa place, je crois que je ne serais pas aussi patient, de toute façon je ne l'ai jamais été, c'est bien connu. Mais je ne me plains pas, je l'aime bien Morgan... Beaucoup, même. « On retourne à l'intérieur. » Déclare-t-il sur un ton sans appel, mettant ainsi fin à notre petite escapade interdite. Il passe l'un de ses bras dans mon dos et m'entraîne avec lui vers la porte restée entrouverte, sûrement histoire d'éviter que je lui file entre les doigts. Ce contact tiède me fait du bien, après toute cette pluie. J'ai beau adorer ça, je suis glacé jusqu'aux os, et je ne vais certainement pas passer loin de la pneumonie ou autre maladie tout aussi sympathique si je continue comme ça. Pour une fois, je suis d'accord avec lui, il est temps de rentrer. Nous nous retrouvons sans tarder dans le couloir, au dernier étage de la clinique, et c'est là que je prends enfin conscience de l'état pitoyable dans lequel nous sommes. C'est bien simple, on dirait que nous venons de prendre une douche tout habillés. Et vu les flaques que nous laissons par terre en marchant, je crois que ça ne vas pas être très difficile de nous suivre à la trace... Mais au pire, on s'en fiche. C'est vrai, s'ils découvrent qu'on a été sur le toit, ils vont nous faire quoi ? Nous priver de dessert ? De télé ? Même pas peur. Ça m'est complètement égal, ces quelques heures avec Morgan n'ont pas de prix, c'était la meilleure après-midi que j'ai passée depuis bien longtemps. Je secoue la tête pour essayer d’égoutter mes cheveux, qui me tombent devant les yeux en longues mèches humides, mais c'est peine perdue. « Pas trop froid ? » Demandé-je à Morgan en esquissant un sourire devant son air blasé. « Je crois qu'il va falloir être encore plus discrets qu'à l'aller, pour le coup... Parce que si quelqu'un nous voit comme ça, je crois qu'il va se poser des questions. » Je ne peux pas m'empêcher de glousser en imaginant la scène, et surtout la tête des infirmières. Enfin, si jamais on veut recommencer ça un jour, il vaut mieux qu'elles ne sachent rien...
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Dim 13 Oct - 14:29
Something Sweet
Mordred & Morgan
Après cette frayeur qu'il m'a fait je le tiens bien contre moi alors qu'on retourne à l'intérieur de la clinique. Il murmure tout bas qu'il est désolé et je le serre un peu plus, un peu comme dans un hug mais pas vraiment en fait, j'ai juste mon bras dans son dos. Je sais pas quoi lui répondre alors je ne dis rien, je me contente d'être là, proche de lui, dans tous les sens du terme car je le tiens toujours bien contre moi. Je prends soins de fermer la porte derrière nous, autant ne pas laisser de trace de notre passage si on a envie de revenir un autre jour. Ce serait con qu'ils s'en rendent compte et qu'ils ferment cette porte à clé ou je ne sais quoi.
Mordred me demande si j'ai froid, en fait j'y ai pas réfléchi. J'ai encore l'esprit complètement pris par ce moment un peu plus tôt sur le toit, au bord, bien trop près du bord. Mon corps s'est comme coupé de mon esprit. Maintenant qu'il me pose la question, je réfléchis et ouais je suis congelé, je sens mon jeans rempli de flotte complètement glacé contre mes jambes.
« Si je suis pas malade je peux me considérer comme surhumain. »
Malgré moi j'aimerai bien ne pas choper la crève car ouais ça voudrait dire que mon corps est plus fort que tous ces éléments. Et si mon corps arrivait à être si fort, pourquoi pas mon esprit ? Ca va de pair non ? C'est lié. Il fallait que ça soit lié. Ca me filerait un bel espoir pour ma remise sur pied. C'est con je sais, mais il suffit de petits signes comme ça pour se redonner du courage. En tout cas pour moi ça marche. Si mon corps est capable de surmonté ce que je viens de lui faire subir, ça veut dire dans un sens que c'est possible pour mon esprit. Par contre si ça ne se passait pas comme prévu et bien... tant pis, j'aurai juste plus de travail à faire à ce niveau là. J'aimerai bien ce petit coup de pouce naturel, sans aide de mon psy pour une fois.
« On trouvera bien une connerie à leur dire. »
J'hausse les épaules, c'est vrai qu'ils allaient nous poser des questions s'ils nous voyaient comme ça.
« T'étais en train de prendre feu et j'ai rien trouvé de mieux que de nous foutre sous la pluie dans le patio. Nan merde, c'est rempli de gens par là bas, ils pourront dire qu'on y était pas. »
Je souris à ma connerie. Je m'en fou des répercussions pour être honnête, on a passé un bon moment. On y est resté peut être un peu trop. J'aurai aimé que Mordred ne me fasse pas cette frayeur mais c'est trop tard maintenant, ce qui est fait est fait.
« Essayons d'être discret. »
Je reste proche de Mordred, je sais pas pourquoi j'ai peur qu'il file en courant.
« Si on rase les murs en silence jusqu'à notre chambre je suis sûr qu'ils nous verront même pas. »
Je reste tout de même pensif et j'ai une idée qui me vient.
« Ou en fait faudrait une urgence, comme ça c'est sûr qu'ils seront pas en train de se préoccuper de nous. On a qu'à déclencher l'alarme incendie. On court jusqu'à notre chambre, on se sèche un peu et on sort on évacue avec les autres. On sera trempé de nouveau dehors. Ou bien on va direct dehors par la sortie de secours. Ca sert à rien de se sécher pour retourner dehors sous la flotte. »
Je dis ça comme ça mais je suis tout à fait sérieux au fond de moi. Ce serait qu'une connerie de plus pour aujourd'hui. Ca va nous faire kiffer. Ca fera de mal à personne. Y'aura juste les pompiers qui risquent de se déplacer pour rien mais de mémoire la caserne n'est pas loin, ça devrait le faire.
« Chiche ? »
Je dis ça alors que je me suis arrêté devant une alarme incendie qui est dans ce couloir vide. Je regarde Mordred, n'attendant que son feu vert pour déclencher ça. Un putain de sourire en coin s'affiche sur mes lèvres. Je crois que même s'il dit non je vais l'enclencher ce truc. D'ailleurs ça y est. Trop tard. J'ai appuyé.
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Lun 14 Oct - 14:33
« Si je suis pas malade je peux me considérer comme surhumain. » Marmonne Morgan en baissant les yeux vers ses vêtements complètement trempés. Je hoche la tête en signe d'approbation, et jette à mon tour un regard sur ma chemise ruisselante d'eau de pluie et qui me colle à la peau, et aussi sur mon parapluie, qui n'a finalement pas servi à grand chose. Un long frisson vient me secouer de toute part. Je commence à réaliser, moi aussi, que je suis glacé jusqu'à la moelle des os. Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir inventer comme excuse... J'aimerais bien réfléchir, mais à cet instant la seule chose à laquelle j'arrive à penser, c'est une bonne douche brûlante, et mon lit. « On trouvera bien une connerie à leur dire. T'étais en train de prendre feu et j'ai rien trouvé de mieux que de nous foutre sous la pluie dans le patio. » Je dévisage Morgan avec de grands yeux surpris, avant d'éclater de rire. Je donnerais cher pour voir la tête des infirmières, si on leur racontait un truc pareil. Le pire, c'est que ça pourrait presque être crédible, avec mon cousin Phyllis qui est pyromane et toujours plus ou moins fourré dans les mauvais coups avec moi... mais bon, ce ne serait pas très sympa, il était même pas là pour une fois, le pauvre. Morgan sourit à son tour. « Essayons d'être discret. » Dit-il finalement, et j’acquiesce vigoureusement. Mais même en rasant les murs, il serait tellement facile de nous repérer. À la limite, il faudrait une persillère pour effacer nos traces... Il y aurait bien ma veste aussi, mais... Non, ça va pas la tête ! Je fais un tour sur moi-même au milieu du couloir, regardant un peu partout à la recherche d'un truc, n'importe quoi qui pourrait servir à éponger toute la flotte qu'on déverse partout, mais il n'y a strictement rien, et... Hein ? Urgence ? Alarme incendie ?... Quoi ? Je dévisage Morgan, l'air un peu perdu, en essayant de comprendre de quoi il parle. Et soudain, mon visage s'éclaire d'un sourire ravi. « Chiche ? » Je vais finir par croire qu'il est encore pire que moi ! J'avais eu la même idée il y a quelques temps, mais Thalia m'en avait dissuadé, jugeant que c'était un sujet trop sérieux et vraiment inapproprié pour une blague. Mais moi, ça me fait rire, et de toute façon il n'y a rien de mieux à faire dans cette clinique. Ça va les faire stresser un peu les petits vieux qui moisissent dans leur chambre depuis des années avec une perfusion dans une main et leur dentier dans l'autre. Un peu d'adrénaline, ça ne peut pas leur faire de mal ! « T'as même pas idée. » Dis-je en trépignant littéralement sur place. Morgan arbore un sourire en coin et un regard déterminé, j'adore quand il est comme ça. Ça me rassure, malgré l'énorme connerie que nous nous apprêtons à faire, ça me prouve que malgré tout ce qu'il a vécu, il n'est pas qu'une simple coquille vide. Non, il est encore vivant, je le sens, et je crois que je serais prêt à faire à peu près toutes les bêtises du monde pour le voir comme ça plus souvent. De toute façon, même si j'avais refusé, c'est trop tard, il a déjà enclenché l'alarme. Les sirènes se mettent à hurler, tandis que le système anti-incendie se déclenche à son tour, et nous nous retrouvons à nouveau aspergés de jets d'eau en provenance du plafond. Je lève la tête et me remets à rire. Pour ce qui est de trouver une excuse parce qu'on est trempés, je crois que le problème est désormais réglé. Sans perdre une seconde, j'attrape Morgan par le bras et l'entraîne à ma suite. Nous dévalons les escaliers quatre à quatre, où nous croisons des hordes de patients qui sortent de leur chambre, accompagnés par des infirmières qui ne savent plus où donner de la tête. Mon sourire s'élargit encore. Si Thalia voyait ça, elle me tuerait certainement.
Sujet: Re: Something Sweet - Mordred & Morgan Mar 15 Oct - 22:58
Something Sweet
Mordred & Morgan
Mordred me fait marrer à regarder un peu partout pour chercher une solution à notre problème. Tout ce qu'il fait c'est foutre encore plus de flotte partout. Perso je m'en fou, mais ouais, ça serait mieux d'éviter. Je sors des idées cons pour palier à notre soucis, mais ouais, rien n'est assez cohérent pour fonctionner. J'ai une idée de génie à un moment donné, un vrai éclair de génie. Il suffit qu'on enclenche l'alarme à incendie et on était sauvé de notre propre connerie. Ca ne serait qu'une connerie de plus à notre actif pour la journée, on s'en remettra. Ca me fait vraiment du bien de faire le con. Ca faisait longtemps que je ne l'avais pas fait et des conneries on peut dire que je suis le roi. Avec mes potes de mon groupe, on en a fait des belles ces dernières années. Quand on squattait les hôtels surtout pendant les tournées, on laissait très souvent les chambres complètement minables. Juste par plaisir de foutre le bordel. Putain c'était le bon temps bordel...
Je réfléchis pas bien longtemps avant d'enclencher l'alarme et des trombes d'eaux nous tombe sur la gueule. Putain j'avais pas pensé à ça, j'avais juste pensé qu'on allait squatter dehors et que comme il pleut toujours et ben on aurait été trempé comme ça, mais là c'est encore mieux. Je me sens comme un vrai génie à ce moment précis, j'ai un putain de sourire aux lèvres. Je kiffe. Pendant l'espace d'un instant je ne pense plus à tous mes soucis, je suis juste le bad kid qui s'éclate et ça faisait très très longtemps, de nombreux mois, depuis avant mon agression que je ne m'étais pas senti comme ça. J'ai envie que ce moment dure toujours.
Profitant de ce moment de gloire, je ferme les yeux et je laisse couler l'eau sur mon visage. Je me sens presque comme sur scène devant une foule en délire. Voyant que je ne bouge pas, Mordred me prend par le bras et me sort de ma rêverie, j'ouvre les yeux et je prends son pas. On descend rapidement les escaliers, on croise plein de monde, j'ai jamais vu les couloirs et les escaliers remplit de monde comme ça. On arrive enfin dehors, on a doublé pas mal de vieux avec leur chaises roulantes ou déambulateurs. Une fois sur le parking de la clinique à l'emplacement qui est - je crois - prévu pour les patients de l'aile nord, je jette un coup d'oeil à Mordred et je lui fais un grand sourire. Je me retiens carrément de rire. DE RIRE. Je crois que vous ne vous rendez pas compte ça fait combien de temps que je n'ai pas RIS pour de vrai comme ça, pas juste un petit rire vite fait, non. Un vrai rire. Genre un fou rire.
« J'ai l'impression qu'on a fait une faveur à certains. » je murmure à Mordred.
Certains patients n'ont pas du voir la lumière du jour depuis bien longtemps. Ca y est, c'était rapide, j'entends les sirènes des pompiers qui sont déjà arrivés. Je savais bien qu'ils étaient pas loin. Je commence à me demander s'ils vont pouvoir remonter jusqu'à nous. Je ne pense pas que les couloirs aient des caméras, enfin j'en sais rien, j'espère pas. Mais bon au pire je dirai que j'ai eu une crise d'angoisse et c'était un automatisme genre... Je pourrais sortir n'importe quoi, je suis interné en psychiatrie. Je regarde les gens autour de moi, puis je file un coup de coude à Mordred pour qu'il me regarde et je lui fais un clin d'oeil. J'ai toujours mon sourire de con accroché aux lèvres. Je suis bien, et c'est grâce à Mordred en grande partie et de mon génie un peu.