Nathan - Siobhan

Il est un peu plus de vingt heures lorsque je rentre à l’appartement après ma journée de travail à la clinique. Vu le silence, je remarque rapidement que James n’est pas présent et me souvient qu’il bosse jusqu’à plus tard dans la soirée. De ce fait, sans perdre une minute de plus, je vais jusque dans ma chambre où je pose mes affaires avant de me rendre dans la salle de bain. Je retire mes fringues et saute sous la douche afin de me détendre un peu sous l’eau chaude. Je me lave rapidement, chantonne un petit peu, et je me retrouve bien vite détendue. D’ailleurs, j’en ai bien besoin. Il ne faut pas que je prenne le risque d’être beaucoup trop nerveuse durant la soirée. Une fois lavée, je sors de la douche et m’enroule dans une serviette. Je me sèche en quelques minutes, sèche mes cheveux et retourne dans ma chambre.

J’enfile mes sous-vêtements et me retrouve encore devant mon dressing. Je ne sais jamais quoi mettre. Quand je vais au travail, c’est simple, mais lorsque je sors, ça devient vraiment plus complexe. Allez, il ne faut pas que je me prenne la tête trop longtemps sinon je vais prendre la décision de ne pas m’y rendre et ce ne serait pas trop poli. J’enfile un jeans ainsi qu’une paire de bottes à talons, un cache-cœur et j’accompagne le tout d’une petite veste. Je termine de lisser mes cheveux, je me maquille et je me trouve plutôt pas mal - ce qui est rare. Je sais que je ne suis pas laide, ce n’est pas le problème... Mais je ne suis clairement pas un canon de beauté. Maintenant, il faudrait peut-être que je me mette en route.

J’arrive enfin au point de rendez-vous que j’ai fixé avec Nathan. Il a fallu un moment avant que j’accepte enfin que l’on se voit en dehors de la clinique et je ne peux plus revenir en arrière maintenant que je suis là. J’ai quand même un peu la pression parce que ce n’est pas dans mes habitudes. Je repère finalement le jeune homme qui se trouve un peu plus loin de l’endroit où je me trouve. Je m’avance vers lui, sourire aux lèvres. Voilà. Il ne faut pas que je sois en stress, ce serait ridicule et il va sans doute croire que je suis dingue ou coincée ou que sais-je encore. Alors que pas du tout !

« Excuse-moi, je ne t’avais pas vu. », lui dis-je avant de lui faire la bise.

J’ai l’impression d’être gauche, encore une fois. Il faut que je me sorte cette idée de la tête, sinon, je n’irai jamais bien avec les autres. Je me suis tellement donné à fond dans mon travail et dans mes études pendant des années que j’en ai oublié que les relations pouvaient aussi être intéressantes.

« Alors, qu’est-ce que tu me réserve ? », je lui demande, taquine.

Je sais juste que l’on doit boire tous les deux. Mais je ne sais pas grand chose d’autre.