J'étais arrivé à l'hôpital depuis quelques jours seulement mais j'avais déjà très envie de partir. Ce n'était pas une vie, rester enfermer 24/24 dans une chambre, coincé entre quatre murs et branché sur des machines qui s'amusent à faire du vacarme aussitôt que je fais un faux mouvement. Vraiment ...ce n'était pas une vie. Surtout pas celle que j'aurais souhaité avoir. J'étais destiné à faire de grandes études. Devenir le meilleur joueur de football de mon équipe. J'étais populaire, jadis ...mais j'ai tout perdu. Tout. En moins de deux, tout s'était écroulé. Pas étonnant que je sois devenu toxico par la suite! Surtout avec mon père qui s'amusait à déferler sa colère sur moi, comme ça ...

C'est l'âme amer et dégoûté que je décida enfin de me lever pour marcher un peu. Je me disais que ça allait peut-être me faire changer les idées. Changer le mal de place, comme on dit! Comme je me sentais relativement bien aujourd'hui, je décida de ne pas prendre ma chaise roulante, ni de demander de l'aide d'une infirmière. J'allais me débrouiller par moi-même et tout allait fonctionner comme sur des roulettes! Assit dans mon lit, je mis donc mes pantoufles pour ne pas risquer de tomber ...J'étais quand même pas si idiot que ça! et puis lentement, mit mes deux pieds au sol en me soutenant à mon soluté. Jusqu'à présent, ça allait. Lentement mais surement, je sorti la tête de ma chambre pour voir si le champ était libre... Tout était parfait. Je repris donc mon chemin et sorti discrètement pour aller en direction du patio.  

Je savais qu'il était loin, mais justement. Je m'étais créer un but dans ma tête. Celui de me rendre le plus loin possible pour me prouver ce dont j'étais capable. J'étais confiant. Peut-être un peu trop. Bon ...beaucoup trop, même. Je n'avais pas fait cent mètres que déjà je sentais mon souffle devenir de plus en plus court. Mes jambes, de plus en plus molles. Je pouvais ressentir mon coeur commencer à se débattre dans ma poitrine, me donnant ainsi le vertige. Ça n'allait pas. J'étais allé trop loin dans ma bêtise.

Ma main vint se tenir à la poutre cloué au mur et je cessa tout mouvement, le temps de reprendre mon souffle et mes esprits... Tout en me traitant de jeune imbécile. La tête baissé, j'avais les yeux fermés quand j'entendis des pas venir au loin. J'ouvris donc lentement mes yeux en disant, sans savoir qui c'était et si cette personne venait pour moi «Ça va, je vous assure ...Ça ...va ...» puis, mon regard jusqu'alors brouillé s'éclairci peu à peu jusqu'à ce que je puisse très bien voir ses traits ...et sa grande beauté. Oh seigneur ...Pourquoi se devait-elle d'être aussi canon? J'avais l'air d'un vrai mort vivant, ainsi! C'était la catastrophe! mais que faisait elle là, au fait? Fronçant des sourcils, je vains pour parler mais mon souffle se coupa et je me mis à tousser comme un vieillard. Merde, j'étais un vrai Roméo, quoi! L'as de la séduction! C'était impossible! Mes années de gloire niveau séduction étaient définitivement terminé! Entre mes dents, je réussi tout de même à souffler un faible «Pardonnez-moi ...» pour tenter d'essuyer ma honte par la politesse ...mais je me doutais bien que ça n'allait pas effacer sa première impression! Notre histoire d'amour, si elle avait eu la chance de commencer un jour venait de tomber à l'eau, quoi!

Je déambulais dans les corridors de l’hôpital et visiblement, je n’avais pas de but précis. Accroché après la ceinture de mon jeans, il y avait un badge écrit « visiteur ». Mais en fait, ce n’était pas vraiment cela. Je ne visitais personne en particulier. Je venais simplement tenir compagnie aux patients qui souffraient de la solitude. Cela m’horripilait de voir à quel point certains étaient mis de côté par leur famille et même la société. Ils étaient seuls et se sentaient abandonnés. Comment pouvaient-ils guérir dans ces conditions? Il leur fallait un but, un espoir dans la vie. Je ne savais pas si ma présence pourrait être qualifiée de cela, mais j’espérais au fond de moi qu’à la fin de la journée, je leur avais au moins redonné le sourire. C’était tout ce qui m’importait.

Soudain, au coin d’un corridor, je trouvai ma « mission » du jour. Un jeune homme, visiblement en détresse peinait à rester debout. Vêtu d’une jaquette d’hôpital et armé de son soluté, il essayait tant bien que mal de ne pas s’étaler de tout son long sur le sol. Rapidement, je m’approchai de lui pour lui venir en aide. Je n’avais pas vraiment de chance de le soutenir si jamais il venait à tomber sur le sol, parce que j’étais minuscule en comparaison, mais j’allais tout faire pour l’aider. Arrivé à sa hauteur, je fus frappé de sa beauté. Malgré son teint plus que pâle, il était juste magnifique. Je ne pus m’empêcher de rougir, mais je cachai ma gêne derrière une de mes immanquables sourires.

«Ça va, je vous assure ...Ça ...va ...» me dit-il avant même que je ne puisse dire quelque chose… Ah les mecs et leur ego! Mais il avait les yeux fermés. Je voyais bien qu’il souffrait. «Pardonnez-moi ...» ajouta-t-il après avoir toussoté quelque peu. Il ne semblait pas aller bien. « Il n’y a aucun problème. Est-ce que je peux vous aider à retourner à votre chambre ou y a-t-il un endroit où vous souhaitiez vous rendre? » lui demandais-je en mettant ma main sur son bras. S’il ne voulait pas retourner à sa chambre, je comprendrais, mais il ne pouvait pas rester là indéfiniment. Il allait tomber immanquablement.

« Voulez-vous que j’aille chercher une chaise roulante? » lui demandais-je, ne sachant pas trop quoi faire pour l’aider. Je ne voyais pas d’infirmière nulle part. Mais je souhaitais vraiment l’aider, parce que quelque chose me disait que notre destin était maintenant lié.

Encore une fois, j'avais fait à ma tête et m'étais retrouvé dans une fâcheuse position. Oui, j'étais idiot ...téméraire. Beaucoup trop téméraire, même. Debout dans ce long corridor désert, je commençais à m'en vouloir sérieusement. Mon respire se faisait court et mon coeur semblait réellement vouloir sortir de ma poitrine. J'avais été con et je le regrettais amèrement. Seulement, j'avais voulu me prouver jusqu'où j'étais capable d'aller seul ...et bah voila. Pas tellement loin, disons!

Par contre, mon malaise se changea en surprise lorsque je vis arriver devant moi une jolie fille. À peine plus jeune que moi, je crois. Elle avait des cheveux brun, légèrement ondulé et un regard perçant. Le genre de regard que j'aurais bien aimé pouvoir me plonger dedans. Pour tout dire, elle était magnifique. Non. Plus que magnifique. Elle était sublime. Merveilleuse. C'était une vraie déesse ...et moi j'étais un orc. Ouais. Un orc. En comparaison, elle aurait pu être la belle et moi la bête. Pour couronner le tout, elle avait une voix de rêve et une gentillesse démesurée! Je lui fis un léger sourire en lui répondant «Vous êtes très gentille ...mais je ...» puis je relâchai la barre pour ensuite la reprendre en vitesse en me sentant perdre l'équilibre. Bon. Maintenant je n'avais pas le choix. Je devais cesser de couvrir mon égo et accepter son aide ...Merde. Mal à l'aise et les joues rosées par la honte j'ajoutai finalement «...Oui, um ...Je voulais me rendre jusqu'au patio mais ...» et je regarda au loin pour tenter de l'apercevoir, en vain ...«...mais je crois qu'il serait préférable que je retourne à ma chambre, finalement...» puis pour combler mon malaise, je rigola faiblement en détachant ma main de sur le soluté pour venir frotter ma nuque, intimidé par la situation.

Lorsqu'elle me demanda si je voulais une chaise roulante, je hocha non. Pas question de me rendre encore plus malade devant elle! Je dis alors «Non, ça va aller ...Juste m'aider à marcher jusqu'à ma chambre et ça iras ...mais merci ...» je lui fis un léger sourire timide en mettant tout doucement mon bras autour de ses épaules, l'autre traînant mon soluté. Nous avions commencé à marcher lentement quand je lui dis «... Je m'appelle Liam O'Dwyer, au fait ...» et la regarda droit dans les yeux en ajoutant «...Enchanté ...» avant de lui tendre ma main légèrement tremblante.

Plus nous avancions, moins j'avais d'énergie. Cependant, je m'étais interdit de lui démontrer quoique ce soit. Ce pourquoi je dis alors «...J'ai cru remarquer que vous étiez visiteur ...J'espère que la personne qui vous attend n'est pas trop impatiente ...» et je lui fis un faible sourire en reprenant la parole «...Peu importe qui vous visitez, je suis certain qu'il se trouve très chanceux de vous avoir ...» oui, bon. J'étais peut-être devenu cardiaque mais je n'avais pas perdu le goût à la séduction. J'étais un charmeur né, après tout! J'espérais seulement qu'elle ne visite pas son petit copain ...Question de me laisser au moins une chance, faible ou pas!

Je ne savais pas pourquoi, mais je rougissais de plus en plus. Il était juste très beau. Voir même trop… Certes, je m’étais déjà retrouvé devant de beaux mecs, cela allait de soit, mais ce jeune homme en question, je ne savais pas. Il y avait quelque chose qui se dégageait de lui qui… bref, non je ne savais pas. J’avais simplement un bon pressentiment. Et puis, lorsqu’il me sourit. Oh mon dieu! Bientôt, ça allait être moi qui allais avoir besoin d’une chaise roulante! «Vous êtes très gentille ...mais je ...» dit-il en relâchant la barre de fer. Ce fut de courte durée, puisqu’il me sembla tomber. Rapidement, il se rattrapa avant de s’étaler de tout son long sur le sol. Il me sembla gêné, mais je ne dis rien. Il n’y avait pas de honte à avoir.  «...Oui, um ...Je voulais me rendre jusqu'au patio mais ...» me révéla-t-il alors que je lui demandais où il se rendait comme cela.  «...mais je crois qu'il serait préférable que je retourne à ma chambre, finalement...» ajouta-t-il, rigolant faiblement. « Effectivement, tu en es bien loin… » lui dis-je, encore plus gênée, maintenant. Je rigolai à mon tour nerveusement.

«Non, ça va aller ...Juste m'aider à marcher jusqu'à ma chambre et ça iras ...mais merci ...» me dit-il alors lorsque je lui demandais s’il voulait que j’aille chercher une chaise roulante. « D’accord! Avec plaisir! » lui dis-je en souriant. Il mit doucement son bras autour de mes épaules et nous commençâmes à marcher lentement, mais sûrement vers sa chambre. «... Je m'appelle Liam O'Dwyer, au fait ...» me dit-il en me regardant droit dans les yeux. Pouvais-je être encore plus gênée? La réponse était oui parce que je devins rouge comme un homard. «...Enchanté ...» me dit-il en me tendant la main. Je lui souris avec de répondre; « Moi de même… Je m’appelle Avery Sorensen.. » lui révélais-je en lui serrant la main.

«...J'ai cru remarquer que vous étiez visiteur ...J'espère que la personne qui vous attend n'est pas trop impatiente ...» me demanda-t-il alors que noue continuions à marcher. Je me demandais de quoi il parlait… «...Peu importe qui vous visitez, je suis certain qu'il se trouve très chanceux de vous avoir ...» poursuivit-il. Je me mordis alors la lèvre inférieure, mon cœur battant plus vite dans ma poitrine… « Je… euh… non… » commençais-je par dire… Puis le déclic se fit dans ma tête.   « Oh! Tu parles du badge que j’ai? Non, en fait, je ne visite personne en particulier. Je viens simplement tenir compagnie aux gens d’ici qui en ont e plus besoin… Et puis, ma sœur travaille aussi ici, alors des fois, je vais la voir… Mais c’est principalement pour les autres que je viens… » lui dis-je, m’enfargeant quelques fois dans mes mots. J’étais gênée… Encore… « Et toi… euh vous… n’avez pas de visiteurs? Quelqu’un pour vous tenir compagnie? »…. comme une copine, peut-être?  

Tout comptes faits, j'étais heureux d'avoir agit en idiot, pour une fois. Cela m'avait permis de tomber sur elle, dans le corridor. Disons que plus les secondes avançaient en sa compagnie, plus je me sentais bien avec elle. Son sourire me charmait également et mon coeur battait un peu plus rapidement à chaque fois que je croisais son doux regard. Elle était magnifique, tout simplement ...et je me trouvais réellement chanceux qu'elle me donne un peu de son temps. Bien sur, ce n'était que par charité ...et aussi qu'elle se serait sans doute senti mal de passer son chemin sans m'aider ...mais tout de même. J'avais été chanceux!

Lorsqu'elle me dit son nom, je ne pus m'empêcher de sourire tout doucement. Son nom semblait être aussi délicat qu'elle pouvait paraître! Charmé, je dis alors «Vous avez un joli prénom ...» tout en rougissant légèrement et en serrant sa main à mon tour. Comme j'étais curieux et que j'avais envie de continuer à converser avec elle, je la questionna sur son badge. Je voulais savoir ce qu'elle pouvait bien faire ici, en un si bel après-midi d'automne. Lorsqu'elle me répondit, un large sourire s'étala sur mon visage. Elle ne venait voir personne en particulier! Simplement des gens comme ...moi, en fait.

Heureusement que nous étions arrivé à ma chambre car mes jambes commencèrent réellement à devenir trop faible pour supporter mon poids entier. Je m'assied donc dans le lit lentement avec son aide, tout en disant «C'est très gentil de votre part ...» puis comme je commençais à avoir le souffle court, je pris un grand respire en ajoutant «...Quel est le nom de votre soeur? Peut-être que je la connais, qui sait!» puis je lui sourie faiblement avant d'habriller mes jambes glacés par ma mauvaise circulation sanguine.

Le fait qu'elle se soit un peu enfargée dans ses mots en me disant tout cela l'avait rendue d'autant plus adorable, à mes yeux. C'était dingue ...mais cette petite commençait à me faire fondre alors que ça ne faisait que cinq minutes que je la connaissais. Je pinça mes lèvres à sa dernière question avant de dire «J'ai toi maintenant, si tu veux bien ...» puis je lui jeta un regard timide en souriant faiblement. Mes yeux devaient briller de milles feux car dieu que j'aimais sa compagnie. J'avais aussi senti mes joues s'empourprer en disant cela. Disons que je n'avais plu vraiment l'habitude de jouer le charmeur, avec ma santé qui s'était mise à dégringoler ainsi et mes frasques avec la drogue. Toutefois, avec elle, l'ancien moi refaisait surface et ...cela me plaisait. C'était plaisant en fait car justement, avec elle je me sentais moi-même.

Un homme sage m'avait dit une fois, que parfois, la vie m'amènera des gens avec qui je connecterai immédiatement. Jusqu'à présent, je ne l'avais pas cru. Je m'étais toujours dit que c'était du blabla de vieillard ...et qu'il disait cela simplement pour faire son philosophe... mais aujourd'hui j'avais compris... et je lui en serai reconnaissant pour le restant de mes jours.

Je pris le temps de me reconnecter aux machines sans appeler l'infirmière -car après tout j'étais sorti sans leur consentement- et lui dit «Je n'ai personne, pour être franc.» puis sourit faiblement «...mais je suis habitué ainsi et ça ne me dérange pas ...Ça va ...» mais pour être réellement honnête, ça me dérangeait beaucoup. J'alluma ensuite la machine qui prenait mes rythmes cardiaques en note et adossa ma tête sur mon oreiller après, tout en la regardant. Souriant, je continua en disant «...On peut se tutoyer si tu veux ...mais tu peux aussi partir si tu préfères ...Je me sentirais un peu égoïste de te garder pour moi-même ...même si au fond, j'aimerais que tu restes un peu plus longtemps ...» puis à cette fin de phrase, mon coeur se mit à s'emballer légèrement. Si mon plan avait été d'être discret face à ce que je pouvais ressentir pour elle ...il venait de tomber à l'eau! Afin de cacher mon malaise, je rigola nerveusement en disant «Ne fait pas gaffe aux machines ...parfois elles déconnent, c'est tout ...» et sourit en frottant ma nuque, légèrement intimidé par la situation. Si j'étais réellement chanceux, elle allait trouver cela mignon, qui sait!

Je m’enfargeais dans mes mots. J’avais l’air idiot et je ne faisais même pas exprès. J’avais désormais probablement les joues rosées si ce n’était pas rouge, tout simplement. Habituellement, je ne me mettais pas les pieds dans les plats pour les garçons. Mes mains ne devenaient pas toutes moites et je gardais mon sang froid. Après tout, je n’étais pas quelqu’un qui avait la gêne facile. Mais en ce moment précis, je perdais tous mes moyens. C’était probablement l’effet bel bouille et charmeur du jeune homme… un dieu mais je secouais la tête pour me remettre les idées en place. Ce n’était pas une bonne idée, surtout que je ne le connaissais aucunement. Le problème, c’était que je ne parvenais pas à reprendre mon sang froid. Il me faisait un de ses effets! Ouf!

«Vous avez un joli prénom ...» me dit-il lorsque je me présentai à mon tour. « Merci, le tien est joli aussi. » lui dis-je avec un grand sourire. Quelques instants plus tard, nos pas nous avaient finalement menés à destination. Heureusement, parce qu’il était assez lourd, mais malheureusement, parce que je ne voulais pas que notre conversation prenne fin. Peut-être voulait-il se reposer? J’espérais secrètement qu’il ait assez d’énergie pour passer encore un peu de temps avec moi. Étais-je égoïste? Probablement. «C'est très gentil de votre part ...» me dit-il lorsque je l’aidai à s’assoir sur son lit. Je lui répondis d’un simple sourire.  «...Quel est le nom de votre soeur? Peut-être que je la connais, qui sait!» demanda-t-il. « Elle s’appelle Anaëlle. C’est une belle grande brune de 6 ans mon ainée! » lui dis-je alors, mais aussitôt, je regrettai. Elle se rapprochait probablement plus de son âge que moi du sien. Mais à quoi penses-tu Avery!  Et s’il la trouvait mieux que moi?

«J'ai toi maintenant, si tu veux bien ...» me dit-il lorsque je lui demandai s’il avait quelqu’un pour lui tenir compagnie. « Oui, je le veux bien. J’apprécie beaucoup ta présence. » lui dis-je alors, plus que sincère. Je m’assieds alors sur une chaise et la rapprochai du lit pour être plus proche de lui. Ce qu’il me dit par la suite me brisa cependant le cœur. «Je n'ai personne, pour être franc.» commença-t-il, puis il sourit faiblement «...mais je suis habitué ainsi et ça ne me dérange pas ...Ça va ...» ajouta-t-il. J’approchai tout de même ma main de la sienne pour la serrer. Même s’il disait que cela ne l’affectait plus, ça en restait triste tout de même. Être seul n’était jamais bon pour personne.


«...On peut se tutoyer si tu veux ...mais tu peux aussi partir si tu préfères ...Je me sentirais un peu égoïste de te garder pour moi-même ...même si au fond, j'aimerais que tu restes un peu plus longtemps ...» ajouta-t-il. Je le regardai, rougissant de plus belle. Ce qu’il pouvait dire de belles choses quand même! «Ne fait pas gaffe aux machines ...parfois elles déconnent, c'est tout ...» dit-il en se frottant la nuque et en rigolant.

« Non, je vais rester. J’aime bien te parler. » lui dis-je. « Et j’aimerais en savoir plus sur toi. » ajoutais-je, le sourire toujours aux lèvres.

Je ne la connaissais pas mais déjà, je sentais une certaine chimie s'installer entre nous. Je me sentais bien à ses côtés. Je crois qu'Avery était le genre de personne qui dégageait tant de bien, que ça affectait tout le monde de son entourage. Elle était une perle précieuse parmi les cailloux. C'était une perle rare et je ne pouvais m'empêcher de me trouver chanceux à cet instant, de pouvoir partager le même air qu'elle.

Mordillant ma lèvre, je fronçai mes sourcils pour tenter de me rappeler de ce prénom mais hocha ensuite non de la tête en disant «Ça ne me dit rien ...Peut-être vient-elle rarement en cardiologie?» puis je lui fis un faible petit sourire en coin. Bon sang que je détestais dire le nom de mon étage. Cardiologie ...Ça faisait vieux! Ça faisait papi, quoi! Cependant, je continua en ajoutant «Elle ne doit pas être aussi belle que vous ...» tout en rougissant par mes propres mots. Je me trouvais ridicule de croire que mon charme pourrait la faire tomber dans mes bras car ...Fallait être franc. J'étais malade et elle, elle resplendissait de santé! Ce n'était pas un bon mixte. Comme Hazel Grace, j'étais une grenade. Une bombe à retardement ...

Néanmoins, je ne cessa pas pour autant de tenter de la séduire par mes paroles. Elle me faisait trop d'effets pour que je cesse par ma propre volonté! Je sourie lorsqu'elle accepta de rester avec moi, et serra un peu plus sa main dans la mienne quand elle vint pour la prendre. Ce contact me faisait énormément de bien et me plaisait plus que jamais. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été aussi près d'une belle relation que maintenant.

Lorsqu'elle voulue en savoir d'avantage sur moi par contre, je pris un grand respire en portant mon regard au plafond et demanda «Ok ...Alors que veux-tu savoir, exactement?» puis, réalisant qu'elle pourrait peut-être être mal à l'aise de me demander quel était ma condition physique je dis «...Tu es trop loin ...Viens t'asseoir près de moi ...Il y a une place ...» puis lui sourit faiblement en tapotant le matelas d'une main, et une fois qu'elle fut assise continua «...Je veux être honnête avec toi, ok? Donc ...Si je te fais peur, n'hésite pas à partir ...Je comprendrai ...» je me racla alors la gorge pour ensuite dire «...J'ai fais des choix dans ma vie qui m'ont rendus ici. J'ai ...um ...J'ai pris de la drogue ...Beaucoup trop de drogue ...Pour pouvoir effacer ma mémoire. J'ai vécu des choses ...qui m'ont fait prendre ce chemin pour oublier ...et récemment, mon système en a eu assez de mes conneries et um ...Je ...Je ...» puis sans que je le veuille, ma voix se mit à trembler ainsi que mes mains. Je n'avais jamais expliqué ma situation ainsi ...Sans tout édulcorer. Je me rendais maintenant compte de la gravité de la situation et j'avais peur. Je serra ensuite mes dents et murmura «...Mon coeur ne suffit plu ...» puis je pinça mes lèvres en restant silencieux quelques temps.

Pour changer le mal de place, j'essuya rapidement les larmes qui venaient de couler, sourit et dit «T'aimes le pudding?» avant de tendre ma main et lui tendre le pudding à la vanille qui était resté sur ma table de chevet depuis ce matin. Il était encore très bon! Juste qu'il devait être un peu moins froid ...C'est tout! et puis d'abord, c'était la seule solution que j'avais trouvé pour détourner son attention de sur ma situation. Je lui sourie encore et toujours par la suite et demanda «et toi? Quel est ton histoire, miss Avery?» j'espérais qu'elle me dise qu'elle avait un copain ...ou une copine. Question que mon espoir flanche aussi rapidement qu'elle soit venu et que je cesse me m'auto-vendre du rêve en pensant à elle comme étant mienne, un jour.

Je me trouvais stupide d’avoir parlé de ma frangine à Liam. J’adorais ma sœur, mais lorsqu’il était question de mec, Anaëlle était bien meilleure que moi. Elle était plus belle aussi, plus mature, plus expérimentée. Bref, je ne faisais pas le poids, surtout lorsqu’il s’agissait d’hommes plus âgés. Et Liam se rapprochait bien plus de l’âge de ma sœur que du mien. «Ça ne me dit rien ...Peut-être vient-elle rarement en cardiologie?» me révéla-t-il. Je ne pus m’empêcher d’être soulagée. Un bon point pour moi! « Ah… » dis-je tout simplement. Mais je ne fis pas de danse de la joie, ça aurait été trop peu pertinent… «Elle ne doit pas être aussi belle que vous ...» me dit-il, me faisait ainsi sourire et retrouvai contenance. « Je… merci… » bafouillais-je maladroitement. Qu’est-ce qu’on était censé répondre dans ces temps-là? Aucune idée.

Je lui posai alors une question, serrant sa main davantage. Je voulais tout savoir sur lui en fait. «Ok ...Alors que veux-tu savoir, exactement?» dit-il en prenant une bonne respiration. L’avais-je mis mal-à-l’aise en posant cette question? Je réalisai que c’était probablement le cas. Quelle maladroite faisais-je! «...Tu es trop loin ...Viens t'asseoir près de moi ...Il y a une place ...» me demanda-t-il en me souriant. Je m’exécutai alors, trop contente de pouvoir ainsi me rapprocher de lui.

«...Je veux être honnête avec toi, ok? Donc ...Si je te fais peur, n'hésite pas à partir ...Je comprendrai ...» me dit-il en se raclant la gorge. Que pouvait-il bien avoir faire dans son passé qui pourrait me faire peur à ce point? Mais je ne dis rien, attendant qu’il me parle à nouveau. «...J'ai fais des choix dans ma vie qui m'ont rendus ici. J'ai ...um ...J'ai pris de la drogue ...Beaucoup trop de drogue ...Pour pouvoir effacer ma mémoire. J'ai vécu des choses ...qui m'ont fait prendre ce chemin pour oublier ...et récemment, mon système en a eu assez de mes conneries et um ...Je ...Je ...» me révéla-t-il. Mon visage resta alors impassible, mais je n’avais pas peur de lui pour autant. Il avait eu un passé difficile, il avait trouvé un moyen de s’en sortir. Certes, pas le meilleur pour sa santé, mais au moins, il avait essayé. «...Mon coeur ne suffit plu ...» conclut-il. Il avait les larmes aux yeux, mais les essuya rapidement d’un revers de main. Je serrai davantage sa main libre pour lui montrer que j’étais là, que je le soutenais.

Il sourit alors et j’en fis de même. «T'aimes le pudding?» demanda-t-il en me tendant un pudding à la vanille. « Oui. Merci. » lui dis-je. D’ailleurs, j’avais un peu faim. Cela tombait bien. «et toi? Quel est ton histoire, miss Avery?» me demanda-t-il. Je lui souris et mangeai une petite bouchée de pudding avant de commencer. « Eh bien, j’ai grandi ici avec ma grande sœur et mes parents. Ils sont tous les deux praticiens dans un hôpital, mais pas celui-ci. Ma mère est psychiatre et mon père, chirurgien. Breeef, même si j’aimais bien les sciences, j’ai décidé de prendre une toute autre voie, c'est-à-dire, la chocolaterie. J’ai ouvert ma propre boutique il y a quelques temps. La prochaine fois que je viendrai, je t’apporterai mes meilleurs vendeurs, si tu aimes le chocolat, bien sur. » lui dis-je avec un grand sourire, avant de prendre une nouvelle bouchée de pudding.

Je ne connaissais pas sa soeur ...Je ne l'avais même jamais vu, d'ailleurs. Cependant, j'étais réellement persuadé qu'elle ne devait pas être aussi jolie qu'Avery. Cette fille ...plus le temps passait en sa compagnie, plus je ne pouvais tomber que sous son charme. Elle était belle, drôle, douce ...attentive... particulièrement très charmante ...Bref, elle me rendait dingue par le simple fait d'être encore présente à mes côtés! Ce qui était plus fou avec elle, c'était qu'apparemment, elle ne savait pas à quel point elle était magnifique et ça ...Ça lui donnait un énorme point en plus.

Lorsqu'elle me prit la main par contre en me montrant que mon histoire l'avait touché, je ne pus m'empêcher d'avoir un faible sourire en coin. J'avais perdu l'habitude d'être écouté ainsi et prit en considération. Cela m'avait fait du bien, et mon regard déposé sur elle lui disait merci. Qu'elle ait été élevé par une famille de médecins/psychiatre ne m'étonna aucunement. Même que je dirais ...le contraire m'aurait grandement surpris. Juste à la voir agir, on pouvait capter le lien. Seulement, une fois que le mot chocolaterie sorti de sa bouche, mes yeux s'illuminèrent et un large sourire s'étala sur mon visage. Je hocha alors rapidement oui au moment où elle me dit qu'elle m'en rapporterait la prochaine fois et dit «Oh oui, stp! J'adore le chocolat! J'en suis fan!» en vérité, je m'étais dit après mon overdose que si je devais être accros à quelque chose d'autre ...Ce serait au chocolat. Sans exception!

Toujours le sourire au lèvres, je baissa ensuite mon regard vers les draps et dit «Donc um ...Tu vas revenir alors, pas vrai?» et releva mon regard amplis d'espoirs vers elle. Mes pommettes se mirent à rougir et j'ajouta «J'aime vraiment ...énormément ta compagnie... Si tu savais à quel point juste le fait de t'avoir rencontrer me fait du bien! C'est juste ...dingue ...Je n'ai pas d'autre mot ...» et je rigola timidement en rebaissant ma tête à nouveau. Tout ça était énorme, pour moi. Cette fille, même si elle ne le savait pas encore, allait changer ma vie en tout points, j'en étais certain.

Mordillant ma lèvre, je lui repris les mains -les miennes tremblaient depuis déjà un petit moment dû à la fatigue et mon manque d'oxygène- et dit «Le fait que tes parents aient travaillés dans la santé ne m'étonne aucunement ...car tu as ce petit quelque chose de particulier en toi ...qui donne envie de te faire confiance ...Tu es très rassurante, comme personne ...» et sourit légèrement «Je me sentais pas vraiment bien mentalement, en début de journée et là ...C'est comme si je nageais dans un arc-en-ciel ...» et rigola à nouveau en disant «Cliché, non?» d'un air moqueur. J'étais par contre très sérieux. Elle me faisait me sentir vivant ...revivre, même! Je ne voulais pas qu'elle me quitte ...pas maintenant! C'était trop tôt!